« Les critères de représentativité au CFCM doivent être revus »
Lundi 23/06/2008 | Posté par Marie-Ameline Barbier
Nouveau président du Conseil français du culte musulman, Mohamed Moussaoui dit vouloir rétablir la confiance avec la Grande Mosquée de Paris.
Le 8 juin dernier, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a renouvelé ses dirigeants. Le scrutin qui a essuyé de vives critiques, a donné la victoire au Rassemblement des musulmans de France (RMF), appuyé par le Maroc. La Grande Mosquée de Paris, fédération du président sortant avait décidé de boycotter les élections, contestant les règles de désignation du corps électoral, jugé non représentatif de l’islam en France. Chef de file et candidat officiel du RMF, Mohamed Moussaoui succède à Dalil Boubakeur, à la tête du CFCM. En PACA, la liste Entente soutenue par le RMF et conduite par Mohamed Moussaoui, a remporté l’élection. Celui-ci étant appelé à des fonctions nationales, c'est Belkhadr Khalid, le second de la liste, qui prendra très probablement la présidence du Conseil régional du culte musulman en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Cette interview a été réalisée alors que Mohamed Moussaoui venait d'être élu président du CRM PACA et pas encore du CFCM.
Vous venez d’être élu à la tête du CRCM PACA. Quel sont vos projets pour la région ?
Nous voulons continuer à soutenir le projet de grande mosquée, chercher des financements pour mener à terme cette construction. La mise en place d’une association cultuelle qui gère ce projet est déjà une très bonne initiative. Le bilan du CRCM PACA est tout à fait raisonnable. Hormis le soutien qu’il a apporté aux lieux de culte, il a permis la création de nouveaux carrés musulmans dans les cimetières, contribué à l’ouverture de centres d’abattage et au niveau de l’aumônerie, il y a eu plusieurs nominations dans les prisons et hôpitaux. Nous voulons rester dans cette ligne et proposons même la participation au CRCM d’Abderrahmane Ghoul, président sortant, grâce au système de cooptation prévu par l’organisation du conseil. Nous voulons proposer aux nons-élus par le scrutin d’être représentés grâce à ce principe.
Que signifie pour vous une telle institution ? Est-elle indispensable ?
Les musulmans ne peuvent pas ne pas être représentés au niveau de la République et la République a besoin aussi de cet interlocuteur important. Il était important que cette communauté soit organisée. Cette institution est encore jeune, a besoin encore de se fédérer, elle se construit bien qu’elle existe déjà depuis cinq ans. Il y a eu de réelles avancées pendant ces années, des décisions importantes rassemblant tous les musulmans ont été prises. Avant, par exemple, il y avait différentes dates de prévues pour le ramadan, aujourd’hui, les dates du début et fin du ramadan sont harmonisées sur l’ensemble du territoire grâce au CFCM. Le CFCM souhaite rassembler les différents courants de pensée des musulmans de France, mais cette mission est mise à mal par des luttes internes entre fédérations…
Quel bilan tirez-vous de cette institution ?
L’abstention de la Grande Mosquée de Paris au scrutin est regrettable. Les membres de la grande mosquée seraient les bienvenus au sein de l’institution pour mettre fin à ces luttes. Dalil Boubakeur a réussi à maintenir la cohésion du CFCM, il n’a pas eu tous les moyens financiers d’abord pour répondre à toutes les questions concrètes du culte, j’espère qu’on pourra travailler ensemble et qu’il y aura une continuité. Les critères de représentativité, remis en cause par différentes fédérations, doivent aussi être revus pour que toute la diversité de cette communauté soit présente au sein de cette institution. Un groupe de travail sur le mode de gouvernance et de représentativité des instances sera crée. Ensuite, en terme de fonctionnement, j’espère que ces querelles se dissiperont. Ces problèmes internes entre composantes sont normaux, il faut que chaque fédération trouve sa place et il s’agit en fait plus de rivalités entre fédérations qu’entre pays. Ce sont des relations de coopération et non d’ingérence qui sont entretenues avec le Maroc ou l’Algérie, et dans ce cas, je ne vois pas d’inconvénients. Si les fédérations font appel à des universitaires, des institutions de ces pays, pour des conseils, l’institution n’en tirera que des bénéfices. Une des questions importantes également est celle des financements. Les commissions thématiques n’arrivent pas à fonctionner faute de moyens, il faut proposer de nouveaux financements pour avancer.
Propos recueillis par Marie-Ameline Barbier
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Samedi 5 Juillet 2008, 21:50
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Bye
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