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Rue des Arts ? Quel bordel !

Vendredi 17/06/2011 | Posté par Leia Santacroce

La gentrification du centre de Marseille n'est pas un mythe. Quand la prostitution et la débauche laissent place aux arts et aux étudiants. Léia nous raconte l'histoire de la rue Thubaneau

Rue Thubaneau, on trouve des galeries d’art, c’est vrai. Pas étonnant puisqu’elle se veut « Rue des Arts ». Mais on y trouve également des grossistes à la pelle – « gros - demi-gros » – ainsi qu’un bar : « Le Réservoir ». Ajoutez à cela l’étroitesse de la rue. Il n’est pas rare que les voitures s’agglutinent à la queue leu leu, klaxonnant à qui mieux mieux. Un joyeux bordel donc que cette rue Thubaneau ! Amusant quand l’on connaît son histoire un tantinet.

« Avant, dans cette rue, il n’y avait que des bordels et des cabarets », me confie le peintre marseillais Charles Rutili, dit « Charly ». Il est directeur de l’ « Atelier 25 » : école et galerie de peintres implantée, comme son nom ne l’indique pas, au numéro 29. « D’ailleurs, ici, c’était le cabaret Sheherazade », m’apprend-il. Drôle de coïncidence dans cette rue aux mille et un visages : rue de la Fraternité sous la Révolution puis rue frivole appréciée des matelots et enfin rue des Arts, chapeau la rue !

Son chapeau ? Charly ne le quitte jamais. Couvre-chef vissé sur la tête et tablier de rigueur, il se souvient comment en l’an 2000, la ville de Marseille l’a sollicité pour y installer son atelier. Se lançait alors le projet municipal de restauration immobilière du périmètre « Centre-ville - Thubaneau ». Réhabilitation, rénovation, restauration : autant de termes qui riment avec gentryfication. Bye bye les lupanars, place à la rue des Arts.


Fier comme un pape, Charly poursuit : « Ici j’ai été le premier à installer ma galerie, j’ai été la locomotive de ce projet, cela fait onze ans maintenant ». « Pilgrim painter », Charly a servi de catalyseur à cette transformation. Non sans mal ! Il avoue d’ailleurs aujourd’hui que le projet a tourné en eau de boudin : « Ça devait être la rue des Arts, et au lieu de cela, ils ont vendu les locaux à n’importe qui, à tous ces Chinois ». Il entend par là la ribambelle de grossistes. Ainsi peut-être que le petit nouveau : un supermarché asiatique au numéro 40.

Un bilan en demi-teinte donc pour la rue des Arts. Si les artistes ne courent pas la rue, elle a néanmoins changé du tout au tout. Par exemple, s’il vous prend l’envie d’aller y faire un tour, vous tomberez sans nul doute sur le mémorial de la Marseillaise. Construit en lieu et place d’un hammam, il fut inauguré le 3 mars dernier. Aussi, peut-être croiserez-vous des étudiants : pas moins de deux résidences leur sont consacrées. Des résidences étudiantes et un mémorial ? Décidément, la rue Thubaneau n’est plus ce que c’était.

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Leia Santacroce -


Réactions des internautes

Tony Off
Mardi 1 Avril 2014, 21:09
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Rue Thubaneau
Hé!... Vous confondez la rue Thubaneau et la rue du Tapis Vert!... Là où il y a les klaxons, c'est la rue du Tapis Vert, pas la rue Thubaneau!...
Concernant la rue Thubaneau, il y a bien d'autres choses intéressantes à raconter! Notamment le contraste entre les boutiques d'artistes et les hôtels meublés, véritables marchands de sommeil, qui louent plus de 500 euros un chambre de 10 m2 où les rats s'immiscent, à des gens qui vivent du RSA, à des familles précaires...
Une enquête ne serait pas superflue!

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