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2002 + 10 = 2012 !

Jeudi 21/04/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz

LE 21 AVRIL 2002, CHARLOTTE n'avait pas encore l'âge de voter. Elle a vécu, impuissante, le second tour de la présidentielle. Dix ans plus tard, elle s'engage pour que cela ne se reproduise pas.

À force d’entendre parler de politique un peu partout, j’ai fini par faire un cauchemar, forcément ! Et pas n’importe lequel ! Non, jugez plutôt : un parti extrémiste accédait au second tour des élections présidentielles de 2012 ! Séisme politique, catastrophe démocratique, tous les termes sont bons pour décrire cette journée qui a marqué nos esprits et restera gravée dans l’histoire politique de notre pays. Peut-être que, comme moi, vous n’étiez pas en âge de voter à l’époque ou peut-être que vous n’aviez pas voté par (non) conviction. Mais sans doute vous rappelez-vous les cris de stupeur et l’effarement des foules lors de l’annonce des résultats en ce soir de printemps 2002.

Le vote de consensus
Pour la première fois de l’histoire de la Cinquième République, un candidat extrémiste arrivait au second tour. Et pas n’importe lequel. Jean-Marie Le Pen ou l’un des hommes politiques contemporains les plus provocateurs. Ce personnage qui a déclaré à plusieurs reprises que « les chambres à gaz ne sont qu’un détail de l’Histoire » ou qui clame régulièrement que « la France appartient aux Français » et méprise par cette simple phrase tous ceux qui ne seraient pas Français depuis d’énièmes générations. Dire que près de 17 % des citoyens a choisi de le soutenir ce 21 avril 2002 parmi les seize candidats en lice. Et ont ainsi poussé les autres à effectuer un « vote de consensus » deux semaines plus tard. En effet, si Jacques Chirac (RPR à l’époque) a pu obtenir plus de 82 % des voix au second tour, et sur ce point la plupart des analystes politiques se rejoignent, c’est clairement pour bloquer l’accès du FN au pouvoir.
De gauche, d’extrême gauche ou du centre, une majorité d’électeurs ont donc préféré choisir le vote républicain le 5 mai 2002. Un sursaut démocratique diront certains. Une bêtise gigantesque affirmeront d’autres, trop amers d’avoir violé leurs convictions premières pour voter pour un Chirac affaibli par son premier septennat. Quelques années plus tard auront lieu de nouvelles élections. Mais en 2007, la frayeur de 2002 était certainement encore trop fraîche dans les esprits et le second tour a vu la traditionnelle opposition gauche-droite. Quant aux chiffres du FN, électoraux comme financiers, ils étaient en chute libre. Mais en 2012, dix ans auront passé. Dix ans de droite, dont cinq ans de Sarkozysme et des années de lassitude politique de la part des Français. Impossible donc d’anticiper la réaction de ces derniers pour les prochaines élections. Impossible également d’anticiper la popularité grandissante de la vague bleu marine.

2012, même pas peur !
Mais une chose reste possible : la mobilisation. En partie pour que 2002 ne puisse pas se reproduire, des jeunes participent à une campagne innovante sur Marseille et dans toute la France. À travers le réseau d’associations Animafac, des jeunes membres d’associations diverses ou hors asso ont en effet décidé de se bouger pour que le vote soit un geste pensé et non plus obligé. Réfléchir à ce que l’on vote, aux conséquences, voter en son âme et conscience, ou encore voter tout court plutôt que s’abstenir et mépriser ce droit important, voilà en quelques mots les objectifs de la campagne lancée par Animafac. Intitulée « 2012 même pas peur », elle se veut une action non partisane et s’adresse à toutes les tranches d’âge.
Samir, le relais Animafac Marseille aime à répéter que « le but n’est pas de dire aux gens pour qui voter, il s’agit plutôt d’une campagne citoyenne ». Au programme de cette initiative à la fois modeste et ambitieuse, des actions diverses et variées. Mais surtout visibles. Ainsi, dans les jours à venir, ne vous étonnez pas de croiser des hommes (et femmes) sandwich, d’être invités à donner votre avis sur les tableaux de libre expression entreposés un peu partout dans Marseille, d’entendre parler du site de la campagne, et ce jusqu’à l’an prochain. Une réflexion sur le long terme donc, pour que 2002 ne soit plus qu’un mauvais souvenir, et 2012 une bouffée d’espoir. Utopique me direz-vous ? Peut-être. Mais n’est-ce pas en visant la lune que l’on atterrit dans les étoiles ?


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Charlotte Lazarewicz -