Nathalie Arthaud, à gauche toute
Jeudi 12/04/2012 | Posté par Ugo Bocchi
Jeudi dernier, Nathalie Arthaud, qui se déclare “la seule candidate communiste aux élections présidentielles”, tenait un meeting à Marseille. Ugo y assistait.
Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière pour les prochaines élections présidentielles, était présente jeudi 5 avril, dans une petite salle en face du stade Vélodrome. Alors que la salle au tapis rouge commence à se remplir, les militants et les curieux venus assister au meeting s’impatientent sur un air d’ "Internationale".
Sans surprise, on parle politique et, malgré une majorité de militants arborant les couleurs du parti, certains semblent encore indécis : "Si Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) n’avait pas eu ses 500 signatures, j’aurais voté Arthaud, mais bon je viens quand même voir ce qu’elle a à dire". C’est alors que Nathalie Arthaud fait son apparition.
Sont présents à ses côtés, François Roche, ouvrier d’Eurocopter et membre de Lutte Ouvrière, et Isabelle Bonnet porte-parole régional du parti. Cette dernière prend en premier la parole pour établir le contexte économique de la région.
Elle énonce ainsi la liste des entreprises en difficulté, et recense surtout les nombreux licenciements ayant eu lieu dans la région : "Unilever avec la fermeture de Fralib : 182 licenciements, LyondellBasell : seulement 22 emplois sauvegardés sur 280, ou encore Arkema, Eurocopter, Mac Donald, etc."
Après avoir pointé du doigt certains abus d’entreprises implantées dans la région, Isabelle Bonnet cède la parole à sa candidate. Le ton est instantanément plus ferme. Nathalie Arthaud expose une partie de son programme de lutte à travers des sujets habituels pour LO, à savoir le travail, le chômage, la santé, les jeunes et l’éducation.
Son discours enchaîne alors sur une allusion à un autre candidat, Jean-Luc Mélenchon, du Front de Gauche, afin de clairement affirmer sa singularité politique : "Je suis l’unique candidate communiste. Je me revendique du communisme, tel qu’en ont rêvé des générations d’ouvriers, d’une société débarrassée de la dictature de l’argent, de l’exploitation et de la concurrence."
Elle développe ensuite certains des thèmes de sa campagne. Elle insiste sur une de ses mesures phares, contre les licenciements abusifs, "la première des obligations serait de les empêcher de licencier. Oui ! Il faut interdire les licenciements sous peine d’expropriation."
Elle interpelle ensuite les jeunes, "ils savent que la vie de leurs parents n’a jamais été rose mais ils se disent que pour eux avec le chômage et la crise, ce sera bien pire". Pour eux, elle promet un enseignement convenable et de meilleures conditions d’embauche.
Elle s’attaque également à la crise, en déclarant que "c’est aux possédants d’assumer financièrement les ratés de leur économie", dans une région qu’elle sait fortement touchée par de nombreux licenciements.
Finalement ce meeting se clôturera exactement comme il avait commencé : la certitude que l’alternance gauche-droite ne changera rien aux sorts des français, et par "l’Internationale" qui est cette fois-ci reprise en cœur par la salle entière, le poing levé.
Crédit photo : Ugo Bocchi
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Par Tony Off