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Trieurs publics

Mardi 09/02/2010 | Posté par Charly Carré

Leur silhouette ne vous est pas inconnue. Vous vous êtes demandé : « Mais qui sont ces types avec leur haut de forme et leur pince à déchets qui déambulent sur le festival ? » . Leur nom ? AREMACS, leur fonction ? Trieurs publics.

Je suis allée à la rencontre de cette association pas comme les autres, qui contribue à faire de vos festivals de l’été des manifestations propres et respectueuses de l’environnement. C’est en 2004 qu’Arthur Gagneux et Julien Perrier, deux potes qui en ont marre de traîner dans des « crado-festivals » qui gâchent leur plaisir, ont l’idée de créer l’Association pour le Respect de l’Environnement dans les Manifestations Culturelles et Sportives (AREMACS).

Ils montent le projet en simultané à Lyon et à Marseille et deviennent dans un premier temps « nettoyeurs » et garants du tri sélectif sur Le Bol, une compétition de skate en 2005. Le projet à fait son chemin et le bouche à oreille le reste. De Aires Libres au Marseille- Cassis, AREMACS, qui a désormais une autre antenne à Nantes, s’inscrit maintenant dans une démarche à la fois concrète et pédagogique. D’autant qu’un air d’éco-responsabilité souffle de manière unanime sur les organisateurs de festivals.

L’équipe de l’association se positionne en amont de l’évènement pour accompagner et conseiller les organisateurs sur une gestion rationnelle des déchets et une prise en compte systématique du tri sélectif. Pendant la manifestation, elle met en place un tri bien identifié, accompagne les festivaliers sur le respect de celui-ci. Et que je mets le verre à droite et le plastique à gauche. Parfois même, le reste de mon sandwich crudité ira rejoindre directement le compost…

Bref, on s’active, on ramasse, on jette, on range, on trie et même parfois on fait une pause pour regarder les sportifs ou écouter un morceau… Comme le souligne Alice, bénévole depuis 2007 : « C’est sur que trier les poubelles, c’est pas ce qui attire en premier quand on devient bénévoles AREMACS. Ce qui te fait venir c’est déjà ton côté écolo et puis surtout l’idée véhiculée : c’est une asso de jeunes et puis les évènements en eux-mêmes font très envie.»

Elle ajoute que « la satisfaction est grande quand les organisateurs sont contents, tu donnes une énergie collective importante, la démarche écologique collective tend à devenir la normalité et tu t’éclates en faisant un truc utile.» Utile ? Ça oui... De ces actions, naissent des bilans et des pistes d’amélioration à la fois pour l’association et pour l’organisateur…. Ce qui permet de s’inscrire dans une démarche plus concertée et plus pérenne. Arnould Perrier, responsable AREMACS Marseille, souligne la nécessité de la réflexion écolo sur les manifestations culturelles et sportives : « Aujourd’hui les organisateurs de festival ne peuvent pas passer à côté de cette question. En 2004, la demande n’était pas flagrante, il n’y avait aucune réflexion écologique, les canettes étaient jetées sur les plages et partaient à la mer. Les premiers à nous avoir sollicités avaient déjà cette sensibilité.Aujourd’hui il y’a beaucoup plus de demande…Parfois même, on veut faire un éco-festival mais on n’a pas de budget pour ça. »

Ce qui conduit parfois l’association à agir gratuitement ou presque afin d’offrir un réel accompagnement aux organisateurs pleins de bonne volonté, comme ce fut le cas cette année pour Les Voix du Gaou. « Le but n’est pas de faire du bénéfice avec ça mais au moins de se salarier et d’en vivre. ». Ce qui est loin d’être le cas pour le moment. Comme nous le dit Arnould Perrier, l’important est aussi dans la mission pédagogique et éducative. Les festivaliers sont de plus en plus sensibles à la démarche et trouveraient même anormal qu’elle n’y soit pas. Le fait de voir des gens qui trient des déchets à la main engendre la réflexion et les organisateurs de festivals l’ont bien compris.

Cela ne vous aura sûrement pas échappé sur le Festival MARSATAC 2009, festival que l’association AREMACS juge « à la pointe » : des toilettes sèches de l’association Ecotoilettes à la Brigade Verte. La première sensibilisation semble être l’action sur le terrain. Aujourd’hui, Arnould Perrier pointe tout de même du doigt le retard d’on souffre la ville de Marseille en matière de recyclage. Selon lui, l’état du tri sélectif est assez inquiétant.  « Sans vigilance, il arrive parfois que tout ce que les bénévoles ont trié et mis de côté partent dans la même benne, il faut accompagner jusqu’au bout. »

Un bon point de départ pour réfléchir à une réelle démarche « eco-llective ». Institutionnels, prestataires et organisateurs planchent actuellement sur un projet de Plateforme de ressources et d’accompagnement des festivals eco-responsables, une structure transversale qui leur permettrait  de conjuguer leurs efforts et leurs moyens. De quoi faire des hauts de forme et des sacs poubelle le nouvel accoutrement à la mode sur les manifestations de vos week-ends !

 

Photo AREMACS

 

Association AREMACS Marseille
5 rue Pavillon
13001 MARSEILLE

aperrier@aremacs.com

 


Charly Carré -