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Le pilier du bonheur

Mardi 22/01/2008 | Posté par Marie-Ameline Barbier

Le pèlerinage à la Mecque, appelé « hadj » est une véritable quête spirituelle apportant joie et sérénité. Plongée au cœur d’une foi éprouvée.

Lors de sa première prière à la Mecque, Mohammed se souvient avoir pleuré de joie devant la Kaaba, sanctuaire majeur de la mosquée renfermant la célèbre pierre noire. « On se sent encore plus proche de la religion musulmane, dans son corps, dans son esprit. On sent son âme devenir plus pure, on retrouve des valeurs d’honnêteté, de confiance et ensuite on souhaite faire encore mieux que tout ce qu’on a vu et ressenti ici » explique le vieil homme.

Malgré ses 77 printemps et ses cheveux gris dissimulés sous sa Chachiya, Mohammed s’est déjà rendu trois fois à La Mecque, avec sa « moitié » comme il a l’habitude d’appeler tendrement son épouse. La dernière fois, c’était en 2005. Ce qui ne l’empêche pas d’envisager un autre départ dans les prochaines années sous le regard étonné et admiratif de son petit fils.

« Après la première fois, on a qu’une envie, c’est d’y retourner. » affirme Mohammed. Et lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop difficile surtout à son âge, il n’a qu’une réponse « ça fait rien ! » tout en notant avec humour qu’en plus, avec sa petite taille, il est souvent bousculé !

Abderrahman Ghoul, président du Conseil Régional du Culte Musulman et iman, guide les pèlerins depuis une quinzaine d’années. Il estime qu’environ 40 % des personnes qu’il accompagne y retournent ou expriment le besoin d’y retourner. 11 000 pèlerins dans la région PACA ont ainsi réalisé le hadj encore cette année, aux côtés des 2 millions de musulmans du monde entier. Accompli normalement en 7 jours, il nécessite cependant souvent trois semaines. Abderrahman Goul souligne que ce rituel est éprouvant, et regrette qu’en majorité ce soit des personnes âgées qui l’accomplissent, revenant souvent très fatiguées, voire malades.

Mais avec un coût d’environ 2 800 euros pour 3 semaines, il est souvent difficile pour les plus jeunes de pouvoir partir. Si tous les croyants doivent le faire au moins une fois dans leur vie, ce devoir ne s’impose cependant que s’ils en ont les moyens et sont assurés que les besoins de leur famille seront convenablement pourvus pendant leur absence. On peut aussi dédier le pèlerinage, l’accomplir au nom d’une personne disparue, nous explique l’imam

Lors du pèlerinage, le guide accompagne physiquement et spirituellement les pèlerins « C’est très difficile, surtout la première fois pour un croyant de l’accomplir seul ». La ville de Médine, où repose le prophète est souvent un passage obligé pour les pèlerins de La Mecque qui y éprouvent un premier sentiment de sérénité. « C’est plus humain ici, les mentalités sont différentes » souligne Mohammed, nous racontant alors avec beaucoup de bonheur et respect l’histoire de cette ville

Puis, en entrant dans la Mecque, le chiffre 7 rythme la vie du pélerin. En parallèle aux sept prières quotidiennes, il fait sept fois le tour de la Kaaba et parcoure sept fois la distance qui sépare les collines de Safa et de Marwa. A la veille de l’Aid, tous les pèlerins sont appelés à se rassembler sur le mont d’Arafat pour commémorer Abraham et Ismaël. « L’émotion y est très forte, il y a peu de mots pour le décrire, c’est une joie extraordinaire » nous confie le guide.

Un autre rite est de boire l’eau bénite du puits Zem-Zem. Mohammed se souvient d’ailleurs, il avait "les genoux recouverts de bleus, mes plaies s’étaient estompées en une nuit après avoir bu l’eau bénite". En tous cas, que cette eau possède des vertus miraculeuses ou non, une chose est sûre, avant de la boire, la coutume veut qu’on fasse un vœu.

Si les pèlerins vont à la Mecque pour éprouver leur foi, c’est aussi du bonheur, de l’espoir, des valeurs d’honnêteté et de solidarité qu’ils y trouvent. Ils essaient d’ailleurs souvent de ramener à leurs proches, un peu de cette joie, à travers des cadeaux.

Chapelets musulmans, foulards ou même de l’eau « certifiée » du puits Zem Zem, présentée dans une petite bouteille que nous montre Nachida, la mère d’un ami, en sont quelques exemples. Sa famille rentre tout juste de la Mecque et elle aussi aimerait s’y rendre un jour. « J’aimerais savoir vraiment ce que l’on ressent une fois là-bas. Je suis de plus très curieuse, je souhaiterais aussi vérifier certaines choses et éprouver ma foi en ces lieux saints » explique t-elle. Un vœu qu’elle a peut-être formulé avant de boire une gorgée de l’eau du puits Zem Zem de La Mecque

Marie-Ameline Barbier

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