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Musulmane, mais pas prisonnière !

Vendredi 11/03/2011 | Posté par Mélanie Costantini-Nofares (EJCM)

Nour*, 23 ans, est étudiante en Master à l’université de Provence. Musulmane jusqu’au bout des doigts, elle combat les clichés et stéréotypes qui planent sur sa condition.

« Oui je suis musulmane, mais je peux aussi faire des études, avoir un bac+5, travailler une fois mariée sans être obligée de m’enfermer à la maison avec une ribambelle de gamins. Il faut arrêter de penser que la condition de la femme musulmane se résume à ça », conteste l’étudiante et d’ajouter «  aujourd’hui les choses ont changé, les femmes font des études, elles travaillent et ne sont donc plus obligés d’être dépendantes de leurs maris. Aujourd’hui, il n’y a que les radicaux pour enfermer les femmes à la maison. »

« Attendre le mariage c’est une protection»
Nour pratique un Islam qu’elle qualifie de moderne ou modéré même si ce terme ne lui semble pas tout à fait approprié. Elle essaie de faire ses prières tous les jours et de respecter au mieux les privations imposées par le Coran. Une besogne pas toujours facile dans une société ou la tentation est omni présente, et pourtant : « Manger de la viande hallal, ne pas boire d’alcool, ne pas manger de porc, ne pas faire l’amour avant le mariage… ce n’est pas si dur finalement. Je suis convaincu des bien faits de ces interdictions, il y aune raison à ça, qui est d’ailleurs clairement expliquée dans le Coran et j’y adhère. »

Des restrictions qui s’imposent finalement pour la jeune femme comme un choix de vie ou un équilibre à suivre. Une ligne de conduite qui lui permet de garder le contrôle et de se sentir plus épanouie. « S’abstenir de toute relation charnelle avant le mariage ce n’est pas si terrible. Dans notre société, le sexe est omniprésent et cela en devient presque malsain. Les gens s’y aventurent sans que cela n’ait plus vraiment de signification. Beaucoup de filles sont déçues et regrettent d’avoir franchi le pas. Attendre le mariage c’est une protection.»

Pour Nour, cette religion aussi restrictive soit-elle ne représente pas un frein, bien au contraire : « l’Islam me permet de relativiser face aux difficultés de la vie, je n’ai vraiment pas le sentiment de manquer quelque chose à cause de toutes ces limites. »

Voilée… un jour peut-être
En France le voile à mauvaise presse. Très mal perçu, il provoque un sentiment de recul envers ces femmes qui donnent l’impression de vouloir s’enfermer et s’exclure de la société. « Mais pas du tout » hurle Nour, « en Angleterre on voit des caissières voilées et les gens l’acceptent sans problème, je ne comprends pas pourquoi en France on l’interprète aussi mal. » Une femme voilée, inspire un profond respect chez les musulmans. Choisir de porter le voile c’est avant tout parvenir à faire abstraction des jugements. « Le regard des autres c’est ce qu’il y a de plus dur à assumer et c’est en partie ce qui me retiens. Les filles de mon entourage qui choisissent d’elles-mêmes de le porter sont sereines et très épanouies. En ce qui me concerne, je ne me sens pas prête, j’ai besoin d’explorer davantage ma religion avant de me lancer dans cette aventure. »

*Prénom modifié

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Mélanie Costantini-Nofares (EJCM) -