"Le but, c'est d'aller vers l'autre"
Vendredi 19/10/2012 | Posté par Malika Redjem
L'Aïd dans la Cité édition 2012 se termine ce week-end. Le MBB vous mène à la rencontre de l'Union des Familles Musulmanes, qui organise l'événement. Cecilia Dò-Teggour a répondu aux questions de Malika.
Depuis le 12 octobre et jusqu’au 21 octobre, il y a une manifestation dont tous les Marseillais raffolent, et pour cause, il s’agit de l’Aïd dans la Cité. L'événement rassemble depuis neuf ans des dizaines de milliers de Marseillais autour de thématiques aussi diverses et variées les unes que les autres.
Pour en savoir un peu plus, je suis allée à la rencontre de l’Union des Familles Musulmanes des Bouches-du-Rhône, l’association à l’origine de l’événement, où j’ai posé des questions à Cecilia Dò-Teggour, chargée des actions éducatives et culturelles.
Cecilia Dò-Teggour, parlez-nous de votre association. Depuis quand existe-elle, combien comptez-vous de membres et quelles sont vos actions ?
L’Union des Familles Musulmanes a été créée en 1996, et a reçu l’agrément de l’Union Départementale des Affaires familiales en 1998. En 2011, nous avons été reconnus d’intérêt général, ce qui nous permet de recevoir des dons et d’éditer des bons fiscaux.
Nous sommes trois salariées, chacune en charge d’une thématique, une trentaine de bénévoles et il y a 500 familles adhérentes. Nous sommes une interface de proximité. Nos actions sont multiples, nous faisons de l’entraide sociale, de la médiation institutionnelle, c’est-à-dire que nous aidons les personnes dans leurs démarches administratives, et il y a un pôle d’activité éducative et culturelle où nous proposons du soutien scolaire, des cours de langues anglaise, arabe et française du collège à la terminale.
Et une fois par trimestre, nous organisons des Rencontres Citoyennes, où nous invitons un universitaire, spécialiste de son domaine pour intervenir environ 45 minutes. Le dernier invité était feu, M. Olivier Ferrand, président du groupe de réflexion Terra-Nova et député des Bouches-du-Rhône.
Vous êtes situés dans un ancien commissariat de police, c’est plutôt symbolique comme adresse ?
C’est vrai, nous sommes ici depuis 2008, et c’est un choix que d’avoir voulu rester en centre-ville, pour ne pas être cloisonnés dans les quartiers où il est difficile de se rendre. C’est vrai que nous avons d’autres missions au service des citoyens marseillais, tout comme l’a la police nationale.
En quelques mots, l’Aïd dans la Cité, qu’est-ce que c’est ?
L’objectif du Festival est de promouvoir la culture arabo-musulmane, de faire partager l’esprit festif de partage, au-delà de l’image du sacrifice, avec l’ensemble des Marseillais, quelles que soient leurs origines, confessions. C’est donner une autre image de cette fête.
Il y a 114 associations qui y participent et 50 bénévoles. Le but c’est d'aller vers l’autre, le partage vers l’autre et sa culture. Toute les années, nous changeons de culture, l’an dernier c’était la culture turque.
Nous essayons de suivre le fil rouge de l’actualité, cette année nous avons mis à l’honneur l’Algérie car c’est le cinquantenaire de son indépendance. Il y aura par exemple, la visite de la première équipe algérienne de football, qui a joué un rôle important dans la quête de l’indépendance.
Et je veux préciser que c’est la Cité avec un grand "C", et c’est la fête dans la ville et non dans les cités, comme souvent certains le pensent.
L’Aïd dans la Cité est un Festival qui connait chaque année un réel engouement et un franc succès. Comment expliquez-vous cela ?
Il y a un très bon accueil du public marseillais, 30.000 personnes fréquentent le Festival qui dure plus de 10 jours. Nous avons la chance d’avoir à notre disposition des lieux culturels marseillais connus, comme le théâtre du Gymnase, pour un concert ou encore la bibliothèque de l’Alcazar pour la conférence-débat.
Ainsi, les marseillais découvrent ces lieux en même temps, et ils se rendent ensuite à d’autres manifestations. Nous tenons à ce que l’ensemble des événements soient ouverts au maximum de personnes. La majorité est gratuite, ou lorsqu’il y a une participation tarifaire, elle est accessible à tous.
Les gens saluent le caractère d’ouverture et de partage. Pour ceux qui ne connaissent pas le Festival, c’est une première approche de se rendre à la conférence-débat organisée à l’Alcazar et à la programmation cinéma.
Nous communiquons beaucoup et de manière sérieuse sur le Festival, et sur l’ensemble de la programmation culturelle. Nous sommes présents dans toute la ville avec des affiches, et des panneaux sur les principales artères de la cité, c’est valorisant. C’est une mixité à tous les niveaux.
Et le clou du spectacle reste la Fête de la famille et du partage qui aura lieu dimanche 21 octobre au Dôme de Marseille. On accueille environ 10.000 personnes, c’est une fête culturelle où un spectacle est donné pour tous les âges. L'ambiance y est conviviale et chaleureuse.
Crédit photo : L'Aïd dans la Cité
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Réactions des internautes
Lundi 22 Octobre 2012, 14:58
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Cela avec des subventions publiques.
Mais bon, c'est l'Aïd, réjouissons-nous.
http://www.leprogres.fr/france-monde/2012/10/22/un-troupeau-de-130-agneaux-vole-en-isere
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