Marseille (2013) ralentit
Mercredi 23/03/2011 | Posté par Charlotte Ricco
TROIS PETITS TOURS ET PUIS S'EN VA, Bernard Latarjet, le très chahuté directeur général de Marseille 2013 quitte le navire à deux ans de l'échéance. Charlotte, elle, s'inquiète pour les projets culturels marseillais
Bernard Latarjet, directeur général emblématique de Marseille 2013, jette l’éponge près de trois ans après l’annonce de la désignation de Marseille comme capitale européenne de la culture. C’est l’association Marseille-Provence 2013 qui a communiqué cette information dans la nuit de dimanche à lundi. La nomination d’un nouveau directeur général, a priori Jean-François Chougnet, devrait être soumise à l’approbation du prochain conseil d’administration. Cependant, l’artisan le plus médiatisé du succès de 2008 ne se retire pas complètement du projet. En effet, il devrait endosser le rôle de conseiller du directeur général auprès du président Jacques Pfister qui a déclaré que Bernard Latarjet avait « confirmé son engagement au service du projet et sa ferme volonté de l’accompagner jusqu’à son terme ».
Malgré cette déclaration se voulant rassurante, on ne peut que se rappeler du départ de la directrice générale adjointe en 2009. Ainsi que de l’adhésion tardive d’Aix et le retrait de Toulon, sans compter le désengagement auprès du centre international de la poésie. La liste commence à être longue. Les couacs liés à la mise en place de ce projet pharaonique freinent les investisseurs privés.
Lors de la dernière conférence de presse, le 24 février dernier, un tiers des personnes présentes était resté dehors, à écouter les diverses allocutions depuis la terrasse fort ventée à la cité des Arts de la rue. Parmi ces « exclus », de nombreux porteurs de projets dont la litanie unanime vient confirmer le sentiment régnant autour de Marseille 2013 : et si la cité phocéenne avait eu les yeux plus gros que le ventre ?
Près de 2600 projets ont été déposés auprès de l’association qui peine encore à ne délivrer ne serait-ce qu’un pré-programme selon les mots du désormais ancien directeur général. Dans ces conditions, difficile de faire un tri, et si de bonnes initiatives sont en train de voir le jour, nombreux sont les acteurs culturels qui commencent à être excédés des conditions de traitement de leurs demandes. En outre, la volonté de surfer sur la réussite lilloise pour citer l’exemple hexagonal, notamment économique et touristique, empêche la prise en compte du territoire marseillais, historiquement imperméable aux grands projets institutionnels.
Ainsi, pour l’instant, ce qui devait se révéler un accélérateur culturel, économique et social est en train de virer au fiasco. Mais ne vendons pas encore la peau de notre plantigrade, Marseille a plus d’un tour dans son sac !
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Par Tony Off