Des pixels et des gabians Niveau I (1/2)
Mercredi 01/09/2010 | Posté par Florian Chevassu
A MARSEILLE, ON INNOVE AUSSI. Florian s'est rendu compte que de nombreux studios de jeux vidéos indépendants se trouvaient dans la cité phocéenne, perdues au milieu des gabians.
Le gabian : Animal familier, mais jamais rarement grossier. Symbole volatile d’une ville à son image, finalement. Proche et insaisissable. Ivre de liberté, d’indépendance et pourtant profondément attaché, enraciné. Bref, un piaf aussi sibyllin que cette prose qui aurait modestement pu s’appeler Chronique phocéenne et vidéoludique. Mais non.
Marseille est une cité pleine de surprises. Pleine de gabians, aussi – mais ça, et grâce au MBB, vous êtes déjà au courant. Ce que vous ne saviez peut-être pas, c’est qu’il existe dans la cité phocéenne d’autres drôles d’oiseaux. Thomas Demachy, par exemple, en fait partie. En installant sa société – Indeego Games – à Marseille, ce jeune entrepreneur à la tête d’un studio de jeu vidéo nous prouve une fois n’est pas coutume que cette ville n’a pas fini de nous surprendre.
Marseille Bondy Blog : Thomas Demachy, bonjour. Vous êtes responsable de la structure Indeego Games, qui vise à mettre en place une plate-forme de téléchargement de jeux indépendants. Quelles sont les origines du projet ?
Thomas Demachy : A l’époque où je travaillais chez Titus, la société devait faire face à de graves problèmes financiers. Il nous fallait de nouveaux concepts pour sortir de l’impasse et c’est justement à ce moment-là (en 2004) que l’émission La Nouvelle Star a fait son apparition sur le petit écran. Je me suis dit qu’il serait intéressant de reprendre ce concept en le transposant au marché du jeu vidéo. Pourquoi ne pas mettre en place un grand concours destiné aux jeunes développeurs, et sélectionner la meilleure création afin de la produire.
Par ailleurs, j’étais également à l’époque enseignant à l’école de jeu vidéo Supinfogame de Valenciennes, et je voyais chaque promo apporter son lot de projets de fin d’année. Il faut savoir que ces étudiants ne sont ni des programmeurs, ni des musiciens, ni des graphistes et de voir ce qu’ils arrivaient à créer en seulement un an et à force d’huile de coude, cela me stupéfiait. Et puis j’ai aussi grandi à l’époque des micro-ordinateurs, où dans les années 80 les passionnés d’informatique s’improvisaient programmeurs dans leur garage. Des gens comme Eric Chahi ou Frédéric Raynal sont représentatifs de cette époque. Ils faisaient tout, tout seuls !
Titus n’a malheureusement pas survécu à la crise du jeu vidéo français du début des années 2000, mais moi je suis resté avec mon projet, et de fil en aiguille, Indeego Games est née de cette volonté de donner une chance à de jeunes talents et de rendre à nouveau la programmation disponible sans forcément travailler au sein de grosses sociétés. En favorisant les échanges et la mutualisation des compétences et des outils on rend la création aux créateurs.
En dehors de ces considérations culturelles, pourquoi avoir choisi de se centrer spécifiquement sur le jeu indépendant * ?
C’est un positionnement marketing. Il faut vraiment comprendre « indépendant » au sens de musique, cinéma indépendant c’est-à-dire une collection de niche. D’un côté on a les gros éditeurs comme Electronic Arts, Activision et Ubisoft qui sont bien installés sur le mainstream, donc impossible d’entrer en concurrence avec eux et leurs blockbusters. Et de l’autre côté on a le casual gaming, avec des jeux à l’univers peu immersif, des règles très faciles à intégrer, des parties courtes ; mais là encore il y avait beaucoup d’acteurs sur ce marché alors que les retombées commerciales sont assez faibles. Il faut vendre beaucoup de jeux pour espérer rentabiliser un projet.
Je me suis dit qu’il devait y avoir quelque chose à faire entre les deux, c’était le moment où l’on commençait à parler des jeux indépendants et nous sommes partis sur une cible de joueurs entre 20 et 40 ans, qui sont nés avec le jeu vidéo et qui en ont un peu marre des Final Fantasy XIV, où certes les graphismes sont sublimes, l’approche est sympathique mais au bout d’un moment on tourne un peu en rond avec ce type de productions.
Avec la DS, et dans une moindre mesure, la Wii, Nintendo a réussi à attirer de nouvelles personnes vers le jeu vidéo. Pensez-vous que d’autres « non-joueurs » puissent êtres intéressés par les jeux indépendants ?
Son « JEU INDEPENDANT » !
* Les jeux indépendants sont des productions issues de petits studios non affiliés à un éditeur. Ils partagent comme caractéristiques leurs ambitions plus atypiques, plus personnelles et s’inscrivent dans une démarche d’innovation et d’originalité. A ne pas confondre avec les jeux dits « casual » type Wii Fit ou les jeux sur Facebook qui pour leur part s’inscrivent directement dans une optique commerciale (toucher un large public, simplifier à l’extrême les actions et donc bien souvent ... l’intérêt).
Dernière sortie marquante de jeu indépendant – Limbo - qui installe son univers, happe le joueur dans les méandres d’une réflexion sur la mort, la solitude et les peurs enfantines : Article de Rue 89 sur le sujet
Le site officiel d’Indeego Games : www.indeegogames.com
La suite de l'interview réalisée par Florian arrive très bientôt, en attendant, profitez des meilleurs moments en son :
Thomas Demachy
Le site officiel d’Indeego Games : www.indeegogames.com
La suite de l'interview réalisée par Florian arrive très bientôt, en attendant, profitez des meilleurs moments en son :
Thomas Demachy
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Réactions des internautes
Mercredi 1 Septembre 2010, 00:47
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Impossible
Quoi ? Des gens peuvent se lasser des Finals ? Pour de vrai ?Répondre -
Mercredi 1 Septembre 2010, 12:14
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Compréhensible
Quand on a joué au dernier (FF XIII) on se dit qu'il a raison. Entre japoniaiseries, personnages au Q.I d'huître lobotomisée et amourettes dignes d'un roman degareplage ... argh, stop ! Les joueurs des années 80/90 ont grandi ; les développeurs ne l'ont pas encore tous bien réalisé :)Mais ma foi, je ne vais pas spoiler la suite de l'interview !
Répondre -
Mercredi 1 Septembre 2010, 13:01
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Re: Compréhensible
Bon, dis comme ça. Je ne l'ai pas encore eu entre les mains, mais je pense que mon fanatisme envers cette série m'aurait aveuglé, je n'aurais pas vu tous ces défautsRépondre -
Mercredi 1 Septembre 2010, 17:30
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Re: Impossible
Ah ah Samir, t'es old school, tu n'es pas fait pour les jeux indépendants :)Répondre -
Mercredi 1 Septembre 2010, 21:35
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Re: Impossible
Mais je ne demande qu'à découvrir ! C'est vrai que ma culture niveau jeux vidéos est assez limitéeRépondre -