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Des pixels et des gabians Niveau II

Mercredi 08/09/2010 | Posté par Florian Chevassu

DEUXIEME ET DERNIER VOLET de notre incursion dans le milieu des jeux vidéos indépendants marseillais. Thomas Demachy partage avec nous ses idées conceptuelles concernant le jeu vidéo.

Le gabian m’étonnera toujours. Espèce quasiment disparue au début du XXème siècle, sa population connaît depuis quelques décennies une progression spectaculaire, au point d’être parfois considérée comme une espèce envahissante. Si le jeu vidéo indépendant n’a pas encore atteint de tels sommets, il est certain que sa médiatisation croissante et la reconnaissance artistique progressive lui donnent des ailes. A tel point qu’il commence à faire son nid à Marseille !  


Un dynamisme incarné dans ce dossier par Thomas Demachy, responsable de la société Indeego Games ; une structure qui vise à mettre en place une plateforme de téléchargement dédiée aux jeux indépendants. Un projet à dimension européenne que les Marseillais comptent bien défendre bec et ongles, tant face à la concurrence qu’au piratage, qui n’épargne malheureusement pas les jeux indépendants. Mais attention, le gabian n’est pas un pigeon !

MBB : Récemment, le studio tchèque Amanita Design, à l’origine de l’excellent Machinarium, a déclaré que seulement 5 à 15% des possesseurs du jeu l’avaient acheté. La plate-forme est-elle un moyen pour vous de lutter contre le piratage, qui est un phénomène de masse sur PC ?
T.D : Absolument. La plate-forme a deux objectifs. Le premier de ces objectifs est de rendre la crédibilité au travail des petits studios de développement en protégeant leurs œuvres et en les distribuant. Il y a une volonté sur Internet d’avoir accès gratuitement à la culture. Dans la musique, un jeune peut s’enregistrer assez facilement, sans dépenser une fortune pour proposer ses créations sur le web. Dans le jeu vidéo, c’est plus compliqué, car on fabrique tout ; et les coûts de production – même pour un jeu indépendant – restent relativement élevés. Le piratage a toujours existé dans le secteur du jeu vidéo, car le jeu vidéo est fatalement lié à l’informatique et aux bidouilleurs de tous poils. 
MBB : Et l’autre objectif ?
T.D : Créer une communauté qui soit impliquée dans le développement de la plateforme. Nous allons laisser aux internautes la possibilité de se regrouper autour de genres ou de thématiques qui leur tiennent à cœur, et à partir de ces petits groupes, nous allons leur suggérer de nous dire quels jeux ils souhaiteraient avoir sur la plateforme. A terme, l’enjeu serait d’une part pour les joueurs de faire remonter leurs envies et leurs propositions et d’autre part, de donner aux développeurs les moyens et l’accompagnement nécessaire à leurs créations. 
Notre ambition est d’installer le premier réseau social européen autour des jeux indépendants. Des jeux que les joueurs ne parviendraient pas à trouver sur d’autres plateformes, en l’occurrence. A Indeego, nous avons des contacts un peu partout dans le monde qui peuvent discuter avec les développeurs et essayer de récupérer les jeux afin de pouvoir les distribuer et les mettre en avant sur la plate forme. 


T.D : L’originalité et les concepts décalés font la force d’Indeego Games. Sur d’autres plates formes comme Steam, il existe également une offre de jeux indépendants mais ces derniers sont écrasés sous le poids des blockbusters. Cela ne m’intéresse pas d’en héberger. Nous ne nous sentons pas en concurrence directe avec Steam ou d’autres, car ce que nous souhaitons proposer et mettre en place est différent.


"Différent". Comme la mouette et le gabian. Et ça rime, en plus. Finalement, et plus sérieusement, Indeego Games est à l’image même d’un Marseille en pleine mutation, qui assume sa différence et son potentiel. A travers le portrait de cette jeune société, j’ai souhaité mettre en avant l’avant-gardisme, un aspect de la ville dont on parle étrangement peu, chose qui m’a toujours posé question. Moi-même, je ne m’étais pas imaginé un seul instant que des studios de jeux vidéo puissent être installés à Marseille. 
Obscurantisme de mon esprit ? Esprit de contradiction ? Contradiction marseillaise. Oui, cette ville est pleine de contradictions, et c’est ce qui fait son charme, justement.
Une chose est certaine : Marseille change. 

Site officiel d’Indeego Games : www.indeegogames.com/

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Florian Chevassu -


Réactions des internautes

Samir Akacha
Mercredi 8 Septembre 2010, 19:12
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Thaïlandaisement votre
 Le concept de ce jeu Thaï me plaît énormément. En plus d'être ludique, c'est vraiment utile. J'espère que la plate-forme pourra proposer ce genre de jeu, et développer le concept. Ça me rappelle l'époque où je jouais à Harry Potter sur Game Boy Color, il fallait ramasser diverses plantes pour en faire des potions. Ah la belle époque. D'ailleurs, je vais aller faire un tour dans ce passé, l'article m'a rendu nostalgique !

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Romuald
Mercredi 8 Septembre 2010, 23:57
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Re: Thaïlandaisement votre
Fort intéressante cette série de 3 articles, étant joueur occasionnel de jeux vidéos.

Parfois j'en achète à la FNAC car j'aime bien quand même avoir le boîtier, le livret et ses instructions.
Mais il arrive aussi que j'en achète via la plateforme Steam évoqué dans cet article; plateforme que je ne trouve pas pratique du tout et plein de bugs......

En outre, en achetant les jeux via cette plateforme, on est obligé de s'y connecter pour pouvoir jouer...


Cela dit, en tant que joueur, je dois avouer que ce qui oriente également l'achat d'un jeu, c'est sa maison d'édition car ça représente un certain gage.
Même si certains jeux édités par ces maisons réputées ne sont pas exempts de bugs d'où les mises à jour etc (mais je pense que c'est propre à tout jeu ? les développeurs ne sont pas parfaits lol).


J'ai bien aimé en tout cas le concept du jeu thaï !

Et bonne continuation donc à l'équipe en espérant qu'elle soit très sollicitée par les dévelopeurs de jeu provençaux !!

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Romuald
Jeudi 9 Septembre 2010, 16:29
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Festival du jeu vidéo, mais à Paris..
Bon, Marseille-Paris c'est loin (enfin.. 3h en TGV), mais pour les intéressé(e)s à partir de demain Porte de Versailles se tient un Festival du jeu vidéo.

http://blog.leparisien.fr/jeux-video/2010/09/un-festival-majeur-mais-sans-les-majors.html

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Jimmy
Jeudi 9 Septembre 2010, 10:34
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jeu Thaï
 Très agréables à lire ces articles Florian. En ce qui concerne le jeu Thaï effectivement, on peut dire que le concept est pour le moins original. On aurait même pu imaginer une version française avec un druide qui va ramasser des feuilles pour faire sa potion magique. 
Sans rire, je ne pense pas qu'un tel jeu puisse réellement fonctionner en France. Les jeux indépendants se démarquent souvent par leur originalité, seul domaine dans lequel ils peuvent faire la différence, face aux moyens mis en oeuvre par les gros éditeurs. Un jeu est passionnant avant tout parce qu'il créé un univers dans lequel le joueur se sent mis en valeur. Rétribution immédiate et valorisation du joueur sans effort (contrairement à la "vraie vie") sont les leviers du succès d'un jeu. Ceci dépend de chaque société, de chaque culture. Voilà pourquoi je pense qu'il est très difficile d'importer un tel jeu. Les développeurs Thaïlandais en sont d'ailleurs conscients.

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Florian Chevassu
Jeudi 9 Septembre 2010, 22:57
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Re: jeu Thaï
Merci à tous pour ces commentaires. Il est vrai qu'Indeego Games part dans une direction qui va cibler  une population "de niche" mais ils en sont tout aussi conscients que les développeurs thaïlandais. Thomas Demachy sait qu'il ne s''adresse pas au grand public, ni même aux joueurs occasionnels. Dans le cas contraire, il aurait prévu d'hérbeger des jeux Ubisoft ou du Call of Duty, ce qu'il a déclaré ne pas vouloir faire.

Il est vrai que leur aventure est incertaine, mais je pense sincèrement qu'il y a un marché à prendre et des gamers à séduire. Quand on voit le succès des jeux indépendants sur les plateformes Xbox Live et Playsation Network, on peut raisonnablement penser qu'ils savent ce qu'il font.

Le jeu thaï est une excentricité, qui peut plaire à quelques joueurs curieux, mais il y a fort à parier que Thomas Demachy a dans ses plans des "coups" ; c'est-à-dire obtenir des exclusivités même temporaires de distribution de pépites indépendantes. Il va falloir se battre avec Microsoft et Sony, ce qui est théoriquement impossible en termes de moyens, mais possible en termes de "veille".

S'ils ont effectivement une équipe de par le monde à même de débusquer et "flairer" les pépites indépendantes avant les monstres de l'industrie, il y a une carte à jouer !

En tout cas, merci pour vos lectures attentives et votre inétrêt  :)

f l ô

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