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Des pixels et des gabians Niveau I (2/2)

Mercredi 01/09/2010 | Posté par Florian Chevassu

APRES NOUS AVOIR ECLAIRE sur ce que sont les jeux vidéos indépendants, Thomas Demachy, éditeur de jeux, nous explique pourquoi s'être installé à Marseille.

MBB : Eric Viennot a récemment déclaré que Marseille allait devenir une place incontournable du jeu vidéo. Qu’est-ce qui a bien pu lui faire dire ça ?

T.D : Ce qui a bien pu lui faire dire ça, c’est qu’il y vit et qu’il travaille à 100 mètres d’ici, au Pôle Média ! 

Cela n’a pas toujours été le cas. Son studio (Ndlr : Lexis Numérique) est basé à Paris et son implantation à Marseille est récente.

On a créé il y a maintenant trois ans avec Eric une association qui s’appelle Game Sud, qui regroupe les professionnels du jeu vidéo en région PACA et nous sommes convaincus qu’il y a ici tous les éléments pour devenir une grande place. Il y a quelques années, ce sont les gens du cinéma d’animation qui sont venus, avec notamment des studios d’images de synthèse, comme celui de Pascal Rodon (Ndlr : Action Synthèse). 
Et je lui un jour posé cette même question, pourquoi Marseille ? « Parce que c’est ici qu’il y a les meilleurs, en terme d’infographie 3D », m’avait-il répondu. Il y a un cadre de vie qui est somme toute agréable, le soleil bien sûr (Ndlr : et les gabians ?) mais aussi un prix de l’immobilier qui est globalement en dessous de celui pratiqué à Paris. Et puis il y a de la volonté. Des talents.

Revenons sur Game Sud. Pourquoi avoir créé cette association ?

On avait tous envie de se rassembler, c’est certain. Et Eric (Ndr : Viennot) est venu en disant :  
« Attendez, il y a un truc que je comprends pas là. J’ai reçu, dans les locaux du studio parisien, le CV d’un mec qui habite à 200 mètres de chez moi, à Marseille. Ca va pas ». (Rires)

A ce propos, quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez au sein de cette association ?

Il n’y a pour l’instant pas assez d’entreprises du secteur jeu vidéo implantées ici pour que les gens viennent s’installer à Marseille. Ou y rester, pour ce qui est de ceux qui en sont originaires. On a souvent des jeunes qui nous avouent préférer s’installer à Paris, de peur de se retrouver au sein d’une société trop fragile à Marseille. Travailler dans la capitale permet de tourner plus facilement au sein des différents studios bien implantés.
Du côté des entrepreneurs, c’est compliqué aussi car si s’installer à Marseille est une idée séduisante sur le papier, dans les faits cela signifie déplacer tout le staff depuis Paris, avec les difficultés que cela peut engendrer pour les employés. Sans compter le coût d’un déménagement et les risques d’une telle initiative.
On s’est donc retrouvé dans cette situation « de l’œuf ou de la poule » et nous avons défini un certain nombre d’actions pour en sortir et attirer davantage de professionnels du secteur à Marseille.
- Première action : faire connaître le jeu vidéo à Marseille et en région PACA, d’où ce que dit Eric Viennot, et je suis totalement d’accord avec lui.
- Deuxième action : la création d’une école de jeu vidéo. Marseille et le sud de la France doivent pouvoir former des professionnels du secteur, ce qui répond au problème des entrepreneurs quant à la difficulté d’embaucher des personnes sur place.
- Troisième action : inciter un grand studio à venir s’installer à Marseille. Si l’on arrive à faire venir un studio d’une cinquantaine ou d’une centaine de personnes, on pourra bénéficier de ces ressources nécessaires au dynamisme d’un secteur, avoir des professionnels sur place pour alimenter les besoins des entreprises qui hésiteraient à franchir le pas.

Merci pour cet entretien.

Rendez-vous mercredi 8 septembre pour la suite de ce dossier pixélisé. 
Dans le niveau II, Thomas Demachy nous livrera moult précisions sur ce projet de plate forme de distribution en ligne : quelles vont en être les grandes lignes directrices, comment faire face à d’autres plate formes concurrentes, quel est l’état d’esprit Indeego Games, finalement. 
L’occasion également de revenir sur le piratage des jeux en ligne, et notamment des jeux indépendants. Un phénomène de masse auquel Indeego devra se confronter. Si, si.
Dans le niveau III, nous verrons quel est le sentiment de Thomas Demachy sur la santé du secteur vidéoludique en France, sur l’implication de l’Etat dans le processus d’aides au développement d’entreprises. La machine à remonter le temps vous emportera au début des années 2000, où tout n’était pas rose au pays de la crise du jeu vidéo français. Va y avoir des morts.
Ah, sinon, un gabian c’est aussi un goéland leucophée. Mais « Des pixels et des goélands leucophées », avouez que c’eut été moins sexy / accrocheur / marseillais (rayez les mentions inutiles).



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Florian Chevassu -