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Allo Marseille ? Ici Paris !

Vendredi 08/10/2010 | Posté par Florian Chevassu

NOTRE BLOGUEUR FLORIAN a quitté le soleil et les gabians pour la grisaille et les pigeons parisiens. Malgré la morosité ambiante, il nous envoie un billet plein de vie.

Paris n’est pas un enfer. D’une part parce qu’il n’y fait pas assez chaud, et d’autre part parce que je suis encore vivant, preuve de la relative clémence des autochtones à mon égard. Relative, oui.

Certes, un automobiliste un peu trop affectueux a tenté d’accoupler son véhicule avec le mien, immatriculé en 13. Mais qu’est-ce qu’une petite boutade autoroutière comparée à l’ivresse que j’ai pu procurer à un aussi joyeux drille ?
Certes, ma nouvelle conseillère à la banque - un peu trop maternelle – m’a demandé si toutes ces années à Marseille n’avaient pas été trop « dures ». Mais qu’est-ce qu’une petite galéjade de circonstance comparée à l’intérêt sincère que me porte une illustre inconnue ?

Certes, la voisine d’en face – un peu trop philanthrope -  s’est interrogée auprès de mon propriétaire sur les éventuels désagréments que pourrait causer au quartier une colocation de six jeunes adultes. Mais qu’est-ce qu’une petite farce de bienvenue, comparée à la distraction que nous procurons à une femme au foyer ?
Tous ces éléments, chers lecteurs phocéens, m’amènent aujourd’hui à penser qu’ici, à Paris, les gens sont attentifs aux autres. Désireux de leur bien-être et investis dans l’accueil des nouveaux arrivants.

La voisine d’en face, par exemple (appelons-la Madame Grognard) ; Madame Grognard donc, surveille dès qu’elle le peut nos faits et gestes. Et qui pourrait lui en vouloir ? Un accident domestique est si vite arrivé. En cas d’urgente nécessité, elle sera à même de prévenir rapidement les secours ou toute autorité qualifiée capable de gérer nos problèmes. En plus, et ça c’est bonus, elle a la délicatesse de faire le guet derrière ses rideaux, afin de nous importuner le moins possible, de s’effacer au maximum et de veiller sur nous silencieusement. Non, franchement, qu’on ne me dise pas que les parisiens sont égoïstes ! Lorsqu’on a la chance d’avoir Mme Grognard comme ange gardien, on a la décence de ravaler son fiel et de prendre toute la mesure de la chance qu’on a !

Malheureusement, il y aura toujours des rabat-joie pour vous rappeler que tout le monde n’est pas comme ça à Paris ; qu’il existe des gens qui ne s’occupent que de leurs affaires etc ... que c’est triste ! Que c’est banal !
Non, franchement, et je vous le dis en toute sincérité : j’ai peut-être perdu la Bonne Mère, mais j’ai gagné Madame Grognard. Et au final, l’important, c’est qu’on veille sur moi !



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Florian Chevassu -