Le graff envahit la Plaine
Mercredi 16/02/2011 | Posté par Enora Perhirin (EJCM)
SUR LA PLAINE, A MARSEILLE, toutes les façades de magasin ont été graffées par des artistes locaux. Une manière pour les cormmerces de se démarquer et pour les graffeurs de s'exprimer.
Les graffs démodés? À la Plaine pas du tout! Ce quartier typiquement marseillais est très prisé d'une clientèle jeune pour toutes ses façades colorées par les graffiti. « J'aime me balader et regarder les différents dessins » confie Maéva, 22 ans. Car tout l'intérêt de ce quartier réside dans ces devantures hautes en couleurs grâce à la mode du graff qui perdure depuis maintenant quelques années. Freddy, propriétaire du magasin Tata Zize a d'ailleurs sauté le pas il y a peu : « J'ai décidé de mettre un graff sur ma devanture il y a 6 mois environ car j'en avais marre de voir ma façade sans cesse taguée ». Mais comment distinguer un tag d'un graffiti? Maïlyss, gérante de la boutique Les fées bizar(t), nous l'explique : « Le tag est une signature alors que le graff est un dessin ».
Les graffiti, oeuvres d'art?
Pour les commerçants, le graffiti est donc devenu un moyen de contrer les tags qui salissent leurs façades. En choisissant cette méthode, ils souhaitent affirmer leur identité et se démarquer des autres magasins. L'aspect esthétique n'est pas non plus négligeable, comme le soulignent Freddy et Maïlyss : « Ca attire l'oeil, les gens prennent des photos ». D'où vient cette idée alors? La spécificité des graffs sur les devantures de magasins fait l'objet d'une véritable collaboration entre le propriétaire de la boutique et le graffeur. En effet, les gérants achètent généralement les bombes aérosol nécessaires à la réalisation du graff et en échange, les graffeurs disposent d'une façade pour laisser libre cours à leur créativité. C'est également un support pour se faire connaître et ainsi dévoiler leur talent. Par exemple, pour la boutique Les fées bizar(t), le graffeur s'est servi de photos de voyages en Thaïlande et en Indonésie ramenées par la propriétaire du lieu pour réaliser un paysage asiatique. Une grande liberté de création est donc laissée au graffeur : « Il faut qu'il s'éclate tout de même! » lance Maïlyss.
Pourtant, ces expressions urbaines ont un coût : En 2008, la mairie de Marseille a dépensé près de 800 000 euros pour nettoyer tags et graffs. On comprend mieux pourquoi elle voit le développement des graffs d'un mauvais oeil et pourquoi les graffeurs sont obligés d'opérer leur art dans l'ombre.
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