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Un miel 100% marseillais

Mardi 22/02/2011 | Posté par Enora Perhirin (EJCM)

DES RUCHES INSTALLÉES UN PEU PARTOUT DANS LA VILLE permettent de produire un nectar local très parfumé. Enora a enquêté et nous explique pourquoi il est important de protéger nos abeilles.

Un miel « made in Marseille », ça vous parle? Depuis mai 2010, quatorze essaims ont été implantés dans des ruches à la Pépinière La Fresnaie et deux autres essaims dans le Jardin Botanique. Ce sont surtout des abeilles « Frère Adam », espèce sélectionnée pour leur caractère très doux, qui ont été introduites dans les ruches. Une petite miellerie a également été construite à l'intérieur de la Villa Rose, dans le jardin botanique du Parc Borély afin de « servir de support pédagogique à nos écoliers » précise Laure-Agnès Caradec, adjointe aux espaces verts et initiatrice du projet.

Le développement de plusieurs ruches à différents endroits de la ville répond à un programme de réintroduction des abeilles en milieu urbain. En effet, elles sont indispensables à la vie citadine car, grâce au travail de butinage de ces petites bêtes, 20 000 espèces végétales menacées sont sauvegardées. Les abeilles jouent donc un rôle majeur dans la pollinisation de la faune et flore. « Si l'abeille disparaissait de la surface du globe, l'homme n'aurait plus que quatre année à vivre ». Cette citation de Albert Einstein montre à quel point les abeilles ont une utilité vitale pour la planète.

Aujourd'hui, de nombreux facteurs menacent la survie de cette espèce. Jean-Luc Rancy, spécialiste des abeilles du Pôle Logistique, insiste sur l'importance d'une météo favorable : « Il faut savoir que les abeilles sont très fragiles et qu'elles ne se développent pas facilement si les conditions climatiques ne sont pas clémentes ». Il faudra donc attendre un mois pour atteindre 14°C, température optimale pour l'ouverture des ruches, afin d'éviter l'apparition de certaines maladies dues à l'humidité selon cet apiculteur expérimenté.

De plus, la reine tient une place prépondérante dans la colonie et sa mort est dramatique, comme l'explique Jean-Luc : « La disparition de la reine peut provoquer la mort de la ruche si une intervention de l'apiculteur n'est pas rapide ou si une réaction de l'essaim n'intervient pas. (Création d'une nouvelle reine) ». La reine peut entraîner avec elle la disparition de 7500 à 50 000 de ses congénères, sachant qu'une abeille vit entre 3 semaines (en raison de son activité intense en période de floraison) et 6 mois si elle nait à la fin de l'été.

Par ailleurs, les pesticides entraînent une diminution importante de la production des abeilles, et donc du miel. En effet, leur rendement est 4 à 5 fois moins élevée en milieu rural, perturbée par les effets de l'emploi massif des pesticides. Les abeilles s'adaptent donc mieux en ville qu'à la campagne où elles trouvent une grande variété d'arbres et de fleurs non traités. Une ruche installée en ville peut ainsi produire jusqu'à 50kg de miel par an contre 10 à 15kg à la campagne.

Un autre phénomène problématique concerne la disparition subite de plusieurs colonies d'abeilles. Il se produit alors le syndrome de la ruche vide : tout d'un coup, les abeilles s'en vont on ne sait où. Une situation qui reste encore inexpliquée à ce jour par les scientifiques.

Cela dit, qu'on se rassure, les abeilles ont encore de beaux jours devant elles pour butiner! D'ici fin mars, de nouvelles ruches seront implantées à la ferme pédagogique du Merlan ainsi que sur les toits de Longchamp, Pastré et du Jardin Botanique. Une vigilance permanente est nécessaire pour la survie de l'espèce.


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