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Ci-gît la Banque de France

Lundi 14/11/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz

Un moment de recueillement, s’il vous plaît. La Banque de France est décédée. Les funérailles ont eu lieu le jeudi 11 novembre, en présence des Indignés de Marseille. Charlotte était dans le cortège. VIDEO EN +

On a rarement vu enterrement aussi joyeux. Jeudi 11 novembre à 11h11 montre en main, la Banque de France a rendu son dernier souffle. Du moins, c’est le rêve qu’ont fait une quarantaine de personnes réunies pour l’occasion. Tout était prévu, du cercueil en carton à la gerbe de fleurs, sans oublier les faux billets destinés à être brûlés et les vêtements de couleurs sombres. Un enterrement symbolique organisé par les Indignés de Marseille, plus remontés que jamais.

"Nous sommes les 99% "
A 11h11 jeudi matin, loin des considérations armisticiennes, un petit groupe d’individus s’était réuni devant la Préfecture. Au programme du jour : les funérailles de la Banque de France. Là-bas, pas vraiment d’organisateur précis car, comme l’explique Matthieu, la trentaine, "le mouvement n’a pas de hiérarchie fixe, nous nous réunissons en Assemblée Populaire et chacun est libre de donner son avis et de faire évoluer les revendications".

Le décor est planté. Et les affiches aussi. De slogans en slogans, les Indignés marseillais expriment leur mécontentement. Sur des pancartes faites maison, on trouve des messages aussi variés que  "L’Homme n’est pas une marchandise", "On ne lâche rien" ou encore le fameux "Ci-gît la Banque de France".






Symbolique, l’enterrement de la Banque a pour objectif, comme nous l’explique un militant, de "montrer que nous ne nous laissons pas dominer par la finance". Cette perfide entité qui, selon le mouvement des Indignés de Marseille comme d’ailleurs, ne représente qu’1% de la population mondiale. "Nous sommes donc les 99% restants", déclare un militant convaincu.

A la fin de la cérémonie, les Indignés laissent éclater leur joie suite à ces obsèques fictives. Ils se mettent alors à chanter et arborent des vêtements multicolores. Puis, le groupe se réunit comme à son habitude en Assemblée Populaire*. L’occasion pour tous de s’exprimer et de manifester son soutien aux autres Indignés de France et du monde entier.



Viva democracia!
Car Marseille n’est pas le seul bastion du mouvement. Cela fait maintenant plusieurs mois que l’on entend parler des Indignados, cette agitation partie d’Espagne en mai dernier. Plus précisément, c’est le 15 mai qu’est né l’élan, grâce aux réseaux sociaux et à l’organisation citoyenne ¡Democracia Real YA! qui a vu le jour en janvier 2011.

La démocratie, voilà donc ce que revendiquent les Indignés, qu’ils soient grecs, portugais ou français. A Paris, par exemple, le mouvement a décidé d’occuper la Défense, symbolique quartier d’affaires de la capitale. Malgré le froid et le risque d’arrestation, ils protestent depuis maintenant plus d’une semaine.

Leurs revendications tournent autour du système financier bien sûr, mais pas seulement. Les Indignés se sont donnés pour mission de lutter contre la précarité en général. Un tantinet idéalistes ? Peut-être, mais quand on voit, comme à Marseille le 11 novembre dernier, une dame d’une quarantaine d’années déclarer qu’elle manifeste pour la première fois de sa vie, c’est bien qu’il y a quelque chose.
Le mouvement, apolitique, ne cesse de s’étendre, à travers le monde comme à travers les villes, grossissant chaque jour de nouveaux curieux qui viennent rejoindre les rangs en vue d’un combat sans doute long et difficile.

Sur le chemin du retour, une femme remballe son lit de fortune. Sans doute une énième nuit passée dehors pour elle. Les Indignés ont encore du pain sur la planche…


*Chaque samedi à 14h30, les Indignés de Marseille se réunissent en Assemblée Populaire au Cours Julien, ouverte à tous. Plus d’infos sur le groupe Facebook des Indignés de Marseille.







crédit photos : Charlotte Lazarewicz

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Charlotte Lazarewicz -