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Et si les absents n’avaient pas toujours tort…

Jeudi 05/02/2009 | Posté par Jérôme Messina & Laurent Picat (EJCM)

VIDEO EN +. En janvier, le Ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos sortait une nouvelle mesure de son cartable : créer 5 000 postes de médiateurs pour lutter contre l’absentéisme. Qu’en pensent les lycéens, premiers concernés et absents du débat ?

D’un côté, la préfecture. De l’autre, perspective plus alléchante, la rue Saint-Ferréol et ses boutiques. Pour les lycéens de Montgrand, place Félix-Baret, se promener et profiter du centre-ville pourrait vite se révéler plus attrayant que suivre les cours. La tentation… Une des sources de l’absentéisme au même titre que le manque de motivation ou les difficultés au sein du foyer. Le phénomène est devenu le cheval de bataille du ministère de l’Education Nationale depuis l’annonce par Xavier Darcos de la création de 5000 postes de médiateurs scolaires à partir du mois de mars.

Des emplois aides qui auront pour mission de rétablir le lien entre les familles et les établissements, notamment en se déplaçant au domicile des parents pour chercher à faire revenir leur(s) enfant(s) à l’école. «Inutile», tonne d’emblée Mamadou devant l’entrée du lycée Montgrand. A ses côtés, comme plusieurs autres camarades, Wassim présente le problème sous un angle différent, évoquant une indulgence insuffisante de l’encadrement plutôt qu’un manque de volonté des élèves. «Ici, leur politique, c’est que le retard n’est pas un retard, c’est une absence. Et ce n’est pas une absence d’une heure, c’est la demi-journée. Si on vient à 9h, on est quand même marqués absent la demi-journée».

Des propositions pas si farfelues
Il suffit de quatre demi-journées d’absences non justifiées par mois pour être comptabilisé dans les chiffres de l’absentéisme du ministère. En 2007, 2,4% des collégiens ont été considérés comme absentéistes, 4,6% des lycéens et 10,9% des lycéens professionnels. Un médiateur les aiderait-il à ne pas sécher les cours ? «Moi, déjà, je ne lui ouvre pas la porte ! lance Sidi. Les parents ne seraient pas contents. Ils appellent chez nous si on est absents, mais ça ne change rien. En plus, il va venir à la maison, mais il va faire quoi le médiateur ? Si c’est pour qu’on ait moins d’absences, c’est plus un éducateur qu’autre chose. Encore, qu’ils mettent des médiateurs au collège, ça se comprend, mais au lycée… On est presque majeurs».

La ponctualité comme solution durable à l’absentéisme, en apparence facile et un peu réducteur pour un problème complexe. Mais pour Pascal, qui habite à La Savine (15ème arrondissement), arriver à l’heure est déjà un challenge. «Je me lève à 6h, je pars à 6h50 pour être en cours à 8h. Si le bus est en retard, c’est mort…». Dans la même logique, Wassim propose de commencer la journée à 9h et de finir vers 16h. Il est déjà délicat pour les professeurs de finir les programmes… La réponse fuse. «Il faut supprimer les maths ! J’ai l’impression que le prof me parle en chinois. Mais il faut rajouter des sciences économiques et sociales. Et pourquoi pas des cours de code, ça aiderait pour le permis de conduire». Denis, à quelques mètres de là, demande des cours d’actualité. En lieu et place de médiateur, les lycéens demandent surtout un peu d’innovation.
En les prenant au mot, nous leur avons demandé quelle était leur école idéale ? Qu’est-ce qui pourrait leur donner envie d’aller en cours ? Les réponses en vidéo…



(Texte : Laurent Picat/Vidéo: Jérôme Messina-EJCM)


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Jérôme Messina & Laurent Picat (EJCM) -


Réactions des internautes

Romuald
Jeudi 5 Février 2009, 01:39
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Et si les absents n’avaient pas toujours tort…

Des propositions pas si farfelues

Euh.. c'est de l'ironie??
Lorsque j'étais môme (je suis né en 72), je me levais à 06h30, bus scolaire vers les 07h00, arrivée au lycée 3/4 d'heure plus tard vu qu'on habitait dans une ville paumée du 04, sans lycée.
Et quand bien même je n'avais pas envie d'aller en cours, je n'avais pas le choix, puisque ma mère nous tirait du lit; mon père commençait à travailler à 06h30.

Si on écoute certains de ces jeunes, arriver en retard ne serait pas très grave, il leur faudrait commencer les cours beaucoup plus tard pour pouvoir faire la grasse mat'.
Et quand ils entreront sur le marché du travail, s'ils y arrivent un jour puisque sans aucun diplôme et surtout aucune qualification, c'est plus que tendu, ils réclameront à leur patron de pouvoir commencer à 10h00, ou de fermer les yeux sur leur retard systématique?


A noter les propositions du jeune avec la coiffure à la Neuilly, et celles des jeunes sur le muret, qui réclament des cours adaptés en fonction des filières.
Il me semble que la réforme Darcos établirait un tronc commun de matières (maths, français, histoire-géo, sciences, éco, langues étrangères, sport) auxquels s'ajouteraient des modules qui permettraient aux lycéens de mieux se préparer aux études supérieures.
Le hic, c'est que les lycéens doivent déjà savoir ce qu'ils veulent faire.


Quant à la jeune fille qui propose des cours de cuisine, apparemment ça n'existe plus; pour ma part au collège (années '70 donc..), on avait des cours d'EMT, éducation manuelle et technique; la prof dispensait quelques cours de bricolage et de cuisine. Mais ça, c'était au collège..
Je ne pense pas qu'on puisse en faire une matière enseignée dans les filières classiques au lycée.


Enfin bref, si on écoutait les concernés, les jeunes n'iraient pas du tout en cours.

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Tom
Samedi 7 Février 2009, 12:50
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Arrêtons les discours réac
Il est vraiment marrant ce Romuald. As t-il seulement été jeune ? C'est quand même un peu fatigant d'entendre toujours le même discours réac et moralisateur de ces gens qui ont oublié qu'ils ont été jeunes. Il faut savoir faire la part des choses entre la réalité et ce que les jeunes disent devant la caméra pour faire les malins. D'ailleurs les jeunes interviewés ont l'air d'être devant leur lycée à attendre l'entrée en cours. Arrêtons de prendre les jeunes pour des feignants, des immatures incapables de se prendre en main.
Certes on est tous passé par là et on en est pas mort. C'est pas pour ça que le quotidien d'un lycéen n'est pas difficile. Il est d'ailleurs à mes yeux plus difficile que celui de la plupart des salariés. C'est d'ailleurs une période que je ne souhaiterai pas revivre. 32h de cours, lever 6 jours sur 7 à 7h, au moins 15h de boulot personnel à la maison pour bien réussir, la pression du redoublement ou des examens, être assis 8 heures par jours à écouter des profs pas toujours bons et intéressants. Et puis y a pas que l'école dans la vie. C'est important pour eux d'avoir du temps pour faire autre chose (sport, musique, apprendre à se connaître, avoir des relations ...).

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Romuald
Samedi 7 Février 2009, 13:11
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Re: Arrêtons les discours réac
Je me cite:
Et quand bien même je n'avais pas envie d'aller en cours, je n'avais pas le choix, puisque ma mère nous tirait du lit.
 
Ces jeunes, ils sont tous orphelins?
Par ailleurs, à quoi finalement sert de donner la parole à des jeunes, s'ils n'en profitent que pour faire les malins?

Enfin, comment feront-ils plus tard lorsqu'ils auront, je l'espère pour eux, un boulot: ils réclameront des horaires aménagés pour lève-tard et la semaine à 20h de travail?
Comme toi, je n'aimerais pas revivre cette période, parce que je n'ai jamais aimé le fait de rester le fondement assis sur une chaise.

32h de cours? la belle affaire. Il est question de réduire le nombre d'heures de cours. Mais ça gueule. Donc faut savoir. Ces jeunes qui gueulent dans les rues au fait, ils savent pourquoi ils gueulent? ou ils suivent bêtement les syndicats, tout heureux de sécher des heures des cours comme mes petits camarades des années '80. Je doute que ce soit vraiment très différent aujourd'hui..

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