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Ne devenons pas les esclaves d'une histoire tronquée

Jeudi 15/05/2008 | Posté par Julien Vinzent

Se souvenir de l'esclavage et partager une histoire commune, tels sont les enjeux qui permettront de regarder en face la question identitaire. Retour sur cette question à PPJ et dans la rue...

La question de l'identité est liée à la façon dont notre histoire commune s'est construite et notamment à travers les livres scolaires. Aujourd'hui, le choix du 10 mai comme date anniversaire de l'abolition de tous les esclavages permet de reconstruire des bouts d'histoire longtemps absents des manuels scolaires comme de la mémoire collective de la République française.

Depuis notamment les dernières élections présidentielles, le thème de l'identité nationale est ressorti comme par miracle afin d'exacerber les préjugés et les tensions, alors même que l'écoute et la pédagogie doivent être les seuls outils des chirurgiens du lien social.

Deux initiatives permettent de revenir sur cette question. Par petites touches, elles tentent de donner du sens et du temps à la compréhension de cette question essentielle pour notre avenir. 

Lors du festival Place Publique Junior, un débat a été organisé avec Jean-Claude Tchicaya, fondateur du collectif Devoir de Mémoire sur la question de l'identité nationale et européenne.
à écouter :
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Pour les plus intéressés, l'intégralité du débat sur ce thème avec les interventions de Mohamed Mechmache, d'AC Le Feu, de Nabil de l'association Droit de Cité de Sarcelles, de Sadia Diawara, fondateur de l'association Génér'Action et Almamy Kanouté de l'association 83ème Avenue de Fresnes.
à écouter (attention 1h15)


Le lendemain, le 10 mai, je suis parti en reportage pour suivre le défilé organisé par le collectif Paca pour la mémoire de l’esclavage pour la journée de commémoration de la traite négrière, instituée au niveau national depuis 2006. Cette année marquait aussi le 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Pour sa première, le collectif avait prévu une marche, des chants, des lectures de poèmes et des danses.

Partant de l’Espace Culture, sur la Canebière, le « parcours de la mémoire » est parti en dansant au son des tambours, s’arrêtant à chaque carrefour, jusqu'à la place Bargemon. Sous le regard des touristes de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu’il se rapprochait du Vieux-Port.


 

Trois couples royaux, représentant les trois destinations des esclaves (Amériques, Antilles et Océan Indien), trônent sur la scène aménagée à l’Hôtel de Ville. Tour à tour ils lisent des poèmes et s’adressent aux quelques 250 personnes rassemblées sur la place. Le Roi des Antilles notamment évoque l’histoire de sa mère, et les critères de beauté dominants auxquels se pliaient les descendants d’esclaves.

 


 

Arrivent ensuite sur scène les « enfants » des couples royaux, qui lisent des extraits de poèmes. Avant la « danse de l’écorché » interprétée par un Grenoblois et un Lyonnais.

 


 

Les enfants reviennent alors, puis tout le monde se réunit pour entonner le chant final.

 


 

Une procession part alors vers le quai de l’Hôtel de Ville où les enfants jettent des pétales à la mer, pour apaiser la mémoire des ancètres.

Les manifestations se termineront ce samedi. Vous pouvez aller sur le site du collectif pour en savoir plus...Calendrier des manifestations sur le site du Collectif

Julien Vinzent (textes et vidéos)
Antoine Chao, Stéphane Pechmalbec et Pascal Messaoudi (extrait radio enregistré par la rédaction média de PPJ)

Pour aller plus loin:
L'intégralité des vidéos des projets des jeunes participants.
Les articles sur PPJ sur le Marseille Bondy Blog.

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Julien Vinzent -


Réactions des internautes

mowglii
Jeudi 15 Mai 2008, 09:04
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A lire ou à faire lire, pour comprendre le phenomene de l'esclavage , son histoire, et pour savoir qu'il n'a pas commencé avec la traite occidentale, et quil n'a malheureusement pas fini avec elle : rappelons que de tres nombreux pays non occidentaux sont restés esclavagistes jusquà il y a peu. 

 L'histoire de l'esclavage

ce livre d'O Petré Grenouilleau, l'historien reconnu comme spécialiste de la question est utile pour recontextualiser, eviter anachronismes et contresens.  On y apprend par exempe , que des nations africaines de l'epoque etaient esclavagistes , et que les traites arabes ont fait plus de victimes que la traite occidentale. on y apprend aussi que les traites d'euro^peens par les turcs et les arabes ont eu aussi de tres nombreuses victimes. 

apres pour les courageux :

 Les traites négrières : Essai d'histoire globale

lareference incontestée .

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Julien Vinzent
Jeudi 15 Mai 2008, 19:44
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Re:
merci pour ces références mowglii

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