Saint-Barnabé, l’irréductible village marseillais
Mercredi 03/04/2013 | Posté par Charles-Henri Roux (EJCM)
Petite balade à Saint-Barnabé, l'un des cent onze quartiers-villages de Marseille
Au centre du 12e arrondissement surgit un village peuplé d’irréductibles Barnabites, nommé Saint-Barnabé. Pour l’atteindre, la tâche est ardue. Situé à l’Est de la ville au bord du plateau dominant le ruisseau du Jarret, il vous faudra vous armer de patience si vous êtes en voiture. En effet, aux heures de pointe le ruisseau se transforme en fleuve, vibrant au rythme des automobilistes excédés par la circulation.
De nombreux conducteurs exaspérés par les bouchons récurrents, pestent contre la politique urbaine engagée par la ville. Mais au-delà des pots d’échappement et bruits de klaxon se cache un lieu calme et paisible, où la population retrouve la sérénité absente dans l’agglomération criante du centre-ville.
C’est au XVe siècle que tout commence. Le site est baptisé Saint-Barnabé en l’honneur de Barnabé Capelle, notaire à Marseille qui fit don d’un retable pour orner une chapelle. En reconnaissance, les habitants consacrèrent leur lieu de culte à Saint-Barnabé.
C’est autour de ses origines et de son histoire que se construit ce quartier. Les plus anciens l’ont vu grandir. Petit à petit les parcelles de terres ont laissé place aux immeubles ou autres commerces.
La population ne cesse de croître. Pour certains trop, mais c’est l’évolution logique des choses. Les villes repoussent sans cesse leurs limites et leurs centres sont en perpétuelles évolutions.
Entre le Carrefour de l'Ange...
Cependant l’atmosphère semble ne pas avoir changé. Les nombreux commerces de proximité y sont pour beaucoup, du boulanger au bureau de tabac en passant par les épiceries ou autres restaurants qui ornent ses rues.
Après la montée de la Blancarde on arrive au « Carrefour de l’Ange » entre l’avenue de Saint Julien et l’avenue Montaigne. Cette intersection marquée par un calvaire, aujourd’hui monument aux morts annonce l’entrée dans Saint-Barnabé.
La statue semble vous accueillir bras ouverts, elle fait la jonction entre ces deux chemins. L’un vous amènera vers d’autres contrées ; en continuant vous atteindrez les anciens villages de Beaumont, Saint Julien pour finalement arriver à la Valentine.
L’autre, en prenant à droite, est une rue très vivante bordé de commerce, qui finit sur la très belle place du Caire. Si vous continuez l’aventure un peu plus loin vous tomberez sur la Fourragère, pour enfin atterrir aux Caillols.
L’avenue Montaigne, est la garante de la vie de ce quartier, grand axe de circulation où se côtoient piétons et automobilistes. Contraste illustré par son quartier piéton et le nouveau centre commercial nommé « Saint-Barnabé village ».
Un village dans une ville, exemple parfait de la volonté d’allier tradition et modernité. Les enseignes commerciales se retrouvent autour d’une rue piétonne proposant une alternative aux hypermarchés.
...Et la Place du Caire
Le métro est finalement arrivé offrant une nouvelle vie au bar « le Terminus », jusqu’alors appelé ainsi car il représentait le terminus de l’ancien tramway de la ville de Marseille.
Sa terrasse tant appréciée en été, permet aux riverains de profiter des rayons du soleil qui mettent en relief l’imposante église qui orne la place Caire. Celle-ci bien que récemment rénové n’a rien perdu de son authenticité, les passants s’arrêtent pour admirer ce lieu saint et le charme de cette place bordés par ses chênes qui se fondent dans le paysage urbain.
Aujourd’hui Saint-Barnabé brille par sa mixité tant sociale qu’urbaine, à l’image du douzième arrondissement où se succèdent villas et cités populaires. Ce quartier mystérieux et pittoresque évolue constamment sans pour autant oublier ses origines.
De ses rues transpirent son histoire comme l’illustre l’Avenue du 24 Avril 1915 qui commémore la mémoire du génocide arménien.
Au cœur des collines, ce village devenu quartier, est ancré dans la culture marseillaise et fait partie intégrante de son paysage.
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Crédit photos : Charles-Henri Roux
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Par Tony Off