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Balade dans la Capelette

Mercredi 28/03/2012 | Posté par Adeline Raynal (EJCM)

QUARTIERS DIVERS - La Capelette, dans le 10e arrondissement de Marseille comptait 9400 habitants lors du dernier recensement en 2006. Mais la population tend à évoluer, attirée par la vague d’urbanisation et de modernisation que connaît le quartier. Adeline nous emmène y faire un tour.

Cent onze. C’est le nombre de quartier que compte la cité phocéenne. Autant dire qu’il y a de quoi découvrir autre chose que le Vieux Port, Notre Dame de la Garde et le stade Vélodrome. C’est ainsi qu’en l’une de ces après-midi ensoleillées du mois de mars, je me lance dans une balade à la découverte d’un quartier de l’est marseillais : la Capelette.

L’avenue Delessert sera mon point de départ. Mais qui était Benjamin Delessert ? Un homme d’affaires du 18ème siècle, dont la mère était amie avec Benjamin Franklin et Jean-Jacques Rousseau. Rien que ça ! Il sera à l’origine des Caisses d’Epargne en France. Bordée de platanes, calme, l’avenue marseillaise qui porte son nom regroupe de petites maisons de ville mitoyennes aux façades souvent peintes en beige, ocre ou jaune. De hauts murs préservent l’intimité des jardinets individuels. 

Un vieillard monte dans un taxi, un garçonnet rentre de l’école en tenant sagement la main de sa mère, tranquille comme quartier.

 

Je poursuis par l’avenue Mireille Lauze et bifurque vite sur la droite : rue Laugier. Là se dresse une école mixte dont la grande façade jaune met de la gaieté dans l’air. 


Une chapelle et son quartier éponyme
Quelques pas pour franchir la très commerçante avenue de la Capelette, artère principale du quartier du même nom. Me voici devant la Capeletto, chapelle édifié au XVIIe siècle, qui donna son nom au quartier. Elle est en bien mauvais état. Les murs sales, taggés, recouverts de pancartes publicitaires, la porte d’entrée fermée par un cadenas.

Un coup d’œil par les fenêtres : l’intérieur donne l’impression d’un débarras, les poutres de bois noircies ne soutiennent plus grand-chose. Il faut dire qu’après avoir été transformée en magasin d’électroménager, elle subit un incendie en 2005. Depuis elle semble à l’abandon. La mairie de Marseille a décidé de la détruire fin 2012, malgré l’opposition des habitants.

Face à cette bâtisse d’un autre temps, se dresse le Palais de la glisse de Marseille grand-est inauguré en décembre 2009. Un grand bâtiment gris anthracite, aux lignes épurées. Un lieu de vie et de rencontres pour de nombreux jeunes.

On peut venir y pratiquer le patinage, le hockey sur glace, le skateboard, mais aussi le curling, le BMX ou le roller. Sur le terrain voisin, sera bientôt construit un grand centre commercial avec galerie marchande, cinéma et restaurants. L’ouverture au public est programmée pour l’an prochain.


Quand les transports viennent à manquer

Ces aménagements sont les témoins d’un quartier en mutation. C’est l’impression qui se dégage de ce début de promenade. Une vague d’urbanisation est en train de transformer cet ancien quartier ouvrier. Héritage industriel du XIXe siècle, on y trouvait des huileries, savonneries, des forges.

Bien qu’il attire aujourd’hui une nouvelle population, le secteur est encore mal desservi par les transports en commun. Ni métro, ni tram, ce qui explique surement en partie les embouteillages fréquents sur l’avenue de la Capelette.

Un peu sonnée par le brouhaha de la circulation, je m’aventure dans la première allée qui s’offre à moi : la rue Saurel. Soudain, l’ambiance change. On se croirait dans une petite ruelle de village, aucune voiture ne vient troubler la tranquillité du chat qui me guette, posté sur sa fenêtre.

Alfred Saurel était un écrivain et historien marseillais du XIXe siècle. Il aurait certainement apprécié ce calme pour rédiger son ouvrage "Dictionnaire des villes, villages et hameaux du Département des Bouches-du-Rhône", paru en 1878.

A présent, surprise ! Une église – tout à fait entretenue cette fois – impose sa stature, divisant la ruelle en deux voies à sens unique. Ce n’est autre que l’Eglise St Laurent. D’inspiration romane, on découvre en pénétrant à l’intérieur, une rangée de six grandes colonnes blanches bordant l’allée principale menant à la nef.

Son plafond est orné de peintures où la couleur bleu roi prédomine largement. Dehors, au pied des immeubles récents, un groupe de gamins joue au foot. Une dame âgée promène son labrador. L’esprit villageois n’est pas loin.



Les Estivales, quartier d’été
La lumière commence à baisser, il me reste encore deux lieux à découvrir. J’emprunte donc le boulevard St Jean, bordé d’immeubles qui n’ont pour certains pas encore fêté leurs dix bougies, puis à gauche, rue des Forges, pour tomber face au jardin Guy Azaïs.

En été et depuis 2007, il accueille un festival organisé par le centre social du quartier mêlant concerts, cinéma en plein air, ateliers peinture  et lecture de contes et même athlétisme. Il s’agit des Estivales de la Capelette.

En ce mois de mars, le parc permet aux enfants en vacances de se défouler entre toboggans, balançoires et jeux de ballons sous de grands platanes, encore effeuillés.


Antiquités passion
Ma balade se termine par le boulevard Fifi Turin. Drôle de nom ! Celui d’une ouvrière du textile née dans la cité phocéenne et résistante sous l’Occupation. Militante antifasciste, elle sera fusillée par les Allemands en août 1944. Cela vaut bien un boulevard à son nom.

Années après années, cette voie est devenue le point de chute des antiquaires marseillais. On y trouve objets d’art, meubles, peintures et dessins, miroirs et luminaires en tous genres. Une véritable invitation au voyage dans le temps.

En remontant le boulevard pour rentrer chez moi, je suis satisfaite d’avoir découvert quelques richesses d’un quartier pourtant fréquenté régulièrement. Comme quoi prendre le temps de flâner hors des rues commerçantes peut réserver de bonnes surprises. La preuve en images, dans la petite vidéo ci-dessous. 

 


Crédit photos : Adeline Raynal
 



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