A Félix-Pyat, à part la mer, on ne voit rien venir
Vendredi 15/02/2008 | Posté par Perrine Baglan
C’est parti pour deux heures de visite guidée au cœur de la cité Félix-Pyat. Une vision carte postale peut en cacher une autre. VIDEO EN +
Mounir et Sofiane, deux jeunes qui se sont gentiment prêtés au jeu en me faisant visiter la cité, m’interpellent : « Vous laisseriez vos enfants jouer au milieu des morceaux de verre, vous ? » « Et puis il y a ce trou dans le mur. C’est super dangereux, un gosse peut tomber. » Je m’approche sans trop faire gaffe. En dessous, plusieurs mètres de vide !
Des initiatives à la pelle mais pas suffisamment de moyens ! Des immeubles réhabilités mais en façade seulement ! Un site magnifique, proche de la mer, mais tombé dans l’escarcelle de promoteurs immobiliers !
« Faut que ça cesse ! » gronde Sofiane. Entre les ordures déversées sous les fenêtres des habitants et les immeubles laissés en chantier, il faut arrêter de prendre des vessies pour des lanternes en faisant miroiter des changements. Surtout quand ça ne vient pas !
Sur ces observations, la visite continue. On se dirige vers l’immeuble B11. Mes deux guides m’emmènent prendre de la hauteur. Depuis les étages, la vue est magnifique, paraît-il. Seul un ascenseur sur quatre fonctionne. Au 12e étage, une dame nous ouvre aimablement sa porte. Elle ne me connaît pas et pourtant je traverse presque son séjour pour aller prendre des photos depuis le balcon !
Quelques clichés en poche et nous voilà repartis. Faute d’ascenseur, on quitte le bâtiment à pied. Mounir plaisante : « Au moins, c’est dans le sens de la descente ! » Il ajoute, plus sérieusement : « Imaginez avec des courses ! »
Au cœur de Félix-Pyat, le centre social Saint-Mauront-Bellevue. Là aussi, je suis très bien accueillie. Des animateurs, plus souvent assimilés à des éducateurs, « nous aident dans tous les domaines », précise Sofiane. L’ambiance est très bon enfant. « On les a vus grandir ces gosses », déclare en souriant Mohamed, l’animateur informatique.
Après le centre social, on se rend au local de l’Association sportive et culturelle de la jeunesse, lieu de rendez-vous pour les jeunes du quartier. Youssef, le président, précise fièrement la devise : « Ici, c’est le jeu avant l’enjeu ! » Et pour s’amuser, il y a de quoi. À quelques mètres de là et un peu à l’écart des grandes tours, un immense terrain de foot et une piscine !
Partout où l’on va, tout le monde se connaît. Mes deux guides passent leur temps a dire bonjour et à serrer des mains. Et puis, ça chambre aussi beaucoup ! J’ai à peine le temps de prendre une photo souvenir de notre trio, que des jeunes en scooter crient en rigolant : « Eh ! C’est quoi ces têtes ! » Sofiane et Mounir m’avaient prévenu, « ça charie pas mal ici ! » Une personne avertie en vaut deux !
Perrine Baglan
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Réactions des internautes
Vendredi 15 Février 2008, 09:09
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C'est quoi cette musique.
Merci.
Répondre -
Samedi 16 Février 2008, 20:06
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Répondre -
Mercredi 20 Février 2008, 10:15
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question
Une question : sont ce les bailleurs qui jettent les ordures par les fenètres ou les habitants, sont ce les bailleurs qui cassent les bouteilles dangereuses pour les enfants? On doit être responsable de ses actes et ne pas faire porter cette responsabilité aux autres.Répondre -
Jeudi 10 Décembre 2009, 21:30
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Re: question
Désolé si je repond 1 an après mais le commentaire ma quelque peu choqué et je me dois de réagir.J'habite plein centre ville d'Aix en provence et toutes les nuits, et je dis bien TOUTES les nuits, les jeunes décébrés aixois renversent des poubelles, éclatent des bouteilles en verre (je ne vous parle pas des lacs de vomis), jettent leurs déchets par terre. Je me lève parfois avant le passage des services communaux de nettoyage et je peux vous dire que c'est Bagdad! La seule différence entre Felix Piat et le centre, c'est que personne (ou peu) ne passe! Quand bien même que ces résidents cotisent socialement tout comme vous et moi.
Je trouve votre commentaire scandaleux et méprisant envers ces habitants qui sont bien plus respectable que certains qui habitent les centres-villes.
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