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Instit’ dans les quartiers nord et ça lui plaît !

Vendredi 01/02/2008 | Posté par Perrine Baglan

Marie, 27 ans, déteste les clichés. Elle a choisi d’enseigner en ZEP à Marseille. Portrait d’une jeune femme passionnée par son métier.

« C’est de la bombe ! exulte Marie, institutrice dans le XIVème arrondissement de Marseille. J’ai beaucoup de chance de travailler dans ce quartier et cette école. » Un large sourire se dessine sur son visage aux pommettes saillantes. Pas un de ses sourires fabriqués, façon télé réalité. Un vrai, sincère.

Ce jour-là, l’enseignante de CP reçoit un parent. Il est midi passé et l’entretien commence. Marie se tourne vers son élève et d’une voix calme lui dit : « Ma puce va prendre un livre pendant que je discute avec papa. » Le ton est rassurant. L’enseignante souligne les progrès de la fillette et les efforts à poursuivre. Le père quitte la classe aux couleurs arc-en-ciel. Marie se lève, replace quelques stylos sur les tables et me fait une visite guidée de la classe. Là, le coin peinture, ici la bibliothèque. Sur ce mur, les dessins des enfants. 

« C’était le théâtre ou l’enseignement », avoue la maîtresse au teint clair et aux cheveux blonds. Et puis, un déclic s’est produit. Un stage d’une semaine dans une école de la région lyonnaise. Monique, l’enseignante qui l’a reçue, se souvient : « Marie a montré d’emblée une qualité de base au métier de professeur : le contact avec les élèves. » Le directeur de l’école Ambrosini confirme. Pour Gilles, l’institutrice excelle dans sa relation avec les enfants, « elle sait être proche d’eux tout en se faisant respecter ».  

Il suffit de la voir marcher dans la cour. À peine sortie, les petits se précipitent vers elle. Ils scandent « maîtresse ! maîtresse ! ». Marie est assaillie par une horde de bambins. La voilà bientôt avec trois enfants accrochés à chaque bras. 

Sa mère, Annie, témoigne : «  Marie est une personne énergique et attentive. Elle sait écouter ». Et l’écoute, l’enseignante en fait sa priorité. « Ce n’est pas aux enfants de s’adapter à moi, mais à moi de m’adapter à eux. Si je ressens un manque d’attention, je ne m’obstine pas. J’arrête l’activité que je suis en train de faire et je passe à un autre exercice. »

L’instit se refuse à faire du misérabilisme. « Ce n’est pas parce que ces enfants viennent de quartiers difficiles que l’on doit les considérer différemment. » Marie a une vision contrastée de la réalité. « Tout n’est pas parfait, mais rien n’est difficile en ZEP. » Elle souhaite transmettre un savoir. Et pour cela, confesse-t-elle, « je ne baisserai jamais le niveau de mon enseignement ».

Perrine Baglan

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