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Campagne finie, saleté partie ?

Jeudi 28/02/2008 | Posté par Maÿliss Francisco

Une campagne de communication sur la propreté peut elle modifier les comportements ou bien sert-elle uniquement à démontrer la volonté du maire actuel.

« Caca fini, maître parti » Cette affiche ornée d’une magnifique déjection canine, qui n’aura sans aucun doute échappé à personne, m’aura bien fait rire et laissée un peu rêveuse. L’incivisme Marseillais évoqué par Mr Gaudin est-il bien en cause ? C’est la question que je me pose.

Après avoir assisté à un débat entre Bruno Gilles et Patrick Menucci où l’un déclare que « le problème peut être réglé en 15 jours si les marseillais font preuve de civisme » et où l’autre affirme que « la question de la propreté relève des autorités, on a le même équipement qu’ailleurs mais il n’y a pas d’encadrement », je décide d’interroger les Marseillais directement.

Où aller pour en parler ? Je choisis la rue falque : une rue à peine plus sale que les autres mais où il y a là bas 2 écoles. L’occasion d’interroger des mamans (et des papas) contraints à la sortie de classe de slalomer entre les crottes de chien pour récupérer leurs enfants.

Je constate qu’en effet, arrivé à proximité, il n’est pas question de sortir le portable pour écrire un texto, sport dangereux réservé aux slalomeurs de haut niveau. Pas d’écoles dans mon champ de vision, je demande mon chemin et en profite pour évoquer la campagne pour l’environnement.

Paul, « la soixantaine » n’a même pas vu les affiches. Je lui en explique le concept et me dit « c’est bien ! ». Pour lui « la ville est propre à moitié. Il y a juste les containeurs à changer. Regardez, il est même pas 17h et ils sont remplis. Le gars il arrive avec ses poubelles, il les met où ? »

Je continue mon chemin en direction de l’école, me perd à nouveau et engage la conversation avec Patricia, « 40 ans tout rond ». Elle non plus ne connaît pas cette campagne car elle souffre de problèmes de vue. Quand je lui pose la question de la propreté à Marseille, elle me répond « catastrophique ! J’ai un chien et ça fait 12 ans que je m’emmerde à ramasser ses crottes. J’essaye de faire les choses bien mais dans une ville comme Marseille, j’ai l’impression d’être une extraterrestre. C’est pareil pour la cigarette, les gens, ils trouvent normal de jeter un mégot par terre, moi je le mets dans ma poche et on me regarde bizarrement ! ».

«  Si je veux manger dans une assiette propre il faut qu’elle le soit ou alors je la lave. Qui se sert d’une assiette sale ? On n’est pas des porcs ! La ville c’est pareil. »

Pour elle la solution serait d’éduquer les enfants pour améliorer la propreté car me dit-elle : « Les gens ne changent pas. Vous arrivez à faire changer vos parents vous ? Moi non ! Passé 30 ou 40 ans ils ont l’impression de tout savoir. Si on n’apprend pas aux enfants à respecter la ville, ça changera pas. » Et de conclure «  Ici, être propre, ça passe pour être écolo, maniaque, futile… » A méditer…

Dix mètres plus loin je croise deux petites filles. Serait-ce déjà la sortie des cours ? Je leur pose la question. « Ben non c’est les vacances ! » Sur la question de la propreté à Marseille, réaction immédiate : « C’est pourri, moisi, on dirait une poubelle ! En Normandie tout est propre, on pourrait manger par terre et lécher le trottoir. Ici il y a des cannettes partout. Mais j’adore Marseille hein ! » J’en conclus qu’Anaïs, « 10 ans le 2 mars » a vécu en Normandie. Elle me parle des affiches « avec la crotte énorme » : « Ca n’a pas vraiment de sens mais c’est rigolo. »

Je lui demande comment Marseille pourrait être plus propre, elle rigole : «  Oh la la, avec le maître on étudie ça en ce moment. Il nous a demandé ce qu’on ferait si on était maire. » Quand à ce qu’elle ferait c’est très pragmatique : ajouter des poubelles pour le tri, mettre des contraventions et surtout vendre plus de produit pour nettoyer les crottes de chien.

C’est en partant que j’aperçois une affiche énorme avec « journal fini, lecteur parti » et un petit groupe de personnes en train de discuter juste en dessous. Je ne résiste pas à l’envie de leur demander ce que leur inspire l’affiche. « Aucun impact » me dit Nathalie.

Et Philippe, Romarin, Stéphane, Jean-Claude, tous se mettent à parler en même temps. «  Le marseillais est sale ! Pour que la ville redevienne propre il faut prendre les petits à la maternelle et les éduquer. » Un autre le coupe : « Eduquer, ici, c’est verbaliser, faut faire comme à Paris et monter une brigade. Y a que quand on touche au portefeuille que ça marche. Hop le chien qui fait sa crotte et qu’on ramasse pas, boum 100 euros ! », « la campagne sert à rien, c’est du gaspillage financier. Aïe aïe aïe les impôts locaux… » Les voilà qui s’emballent sur ce sujet houleux. J’en profite pour m’esquiver…

Résultat de ma petite aventure s’étalant sur moins de 300 mètres : des personnalités et des âges très différents mais globalement le même constat : Marseille ville sale à laquelle on ne peut rien changer dans l’immédiat. Alors messieurs Gaudin et  Guérini, ne faîtes pas de vaines promesses puisqu’apparemment six mois ne suffiront pas pour tout changer…

Maÿliss Francisco

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Maÿliss Francisco -


Réactions des internautes

louloudumerlan
Lundi 24 Novembre 2008, 12:06
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Toujours le même discours!
Oui ce discours sur la saleté des Marseillais m'énerve.Cela fait trente ans que je l'entends mais jamais personne  n'a "osé" dire que la travail de nettoyage était fait à la "va vite".Pour quelle raisons?Je n'en sais rien mais je crois que nos employés du nettoyage ,pour la pluspart d'entre eux,ne sont pas trés motivés pour effectuer leur tâche quotidienne.Ils oublient tout simplement que c'est sur eux que repose la propreté de nos rues et places.Allez messieurs ,ne vous laissez pas abattre et "AU BOULOT".

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