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"Éviter que les minots traînent"

Lundi 14/03/2011 | Posté par Michael Couvret

DANS LE CADRE DE NOTRE DOSSIER sur le parc Kallisté, nous avons fait la connaissance de Miloud. Il met, avec ses amis, un local avec télé et console à disposition des jeunes du quartier.

Ça sent la peinture fraîche. Les premiers coups de pinceau ont été donnés sur le hall d’entrée du bâtiment B, pourtant promis à la destruction. En inspectant les travaux, je suis tombé sur un tout petit local, au rez-de-chaussée, dont la porte affichait 15ème Art. Intrigué, je frappe, c’est Miloud qui m’ouvre. À l’intérieur, un poster de JPP grandeur nature, quelques fauteuils, une télé et une PlayStation. Miloud m’accueille chaleureusement, « ici, c’est un local pour les minots, ils viennent pour voir les matchs de foot ou jouer à la console. Aujourd’hui, il pleut, alors ils vont venir. »

En y regardant de plus près, j’ai l’impression de me trouver dans une pièce dédiée aux glorieuses années de l’OM. En plus de Papin, je reconnais Canto, Barthez, Di Méco. Au milieu de tout ça, des fanions, Miloud me glisse malicieusement « c’est la JSA, c’est notre club de foot. Je suis entraîneur-joueur de l'équipe une. », avant de continuer « parfois on se réunit ici, après les matchs, on discute, on vient voir les potes ». Miloud n’est effectivement pas le seul à tenir ce local, vous pouvez aussi bien tomber sur Sofiane, ou encore Karim. Ils sont autant de bénévoles à faire vivre un des derniers endroits à Kalliste où les jeunes peuvent se réfugier.

« Ce local, ça devait être un studio pour 15ème Art qui fait du son, mais ils n’ont pas pu abattre la cloison alors ils ont décidé de le laisser à la disposition des gens », m’avoue Miloud avec une pointe de regret. Car avant, il n’y avait pas besoin de ce genre de local, il y avait des associations vivantes qui touchaient des subventions, maintenant c’est difficile. « Les gens devaient utiliser leur essence pour amener les minots au foot, c’était plus possible ». Le regard perdu, Miloud est désillusionné, « maintenant, les petits ils trainent, ils ne savent pas quoi faire. Au moins ici, ils peuvent toujours venir et jouer à la « Play », ou regarder un match sur la TNT, certains n’ont même pas d’antenne chez eux ».

Ce bâtiment B, Miloud l’a vu se dégrader, et pour lui, la destruction est devenue inéluctable. Il me demande quand il sera détruit, je lui réponds que rien n'est encore fixé, il acquiesce en soupirant, « on ne peut plus rien faire, et pourtant, avant, c’était le plus beau bâtiment du parc Kalliste ».

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Michael Couvret -