Marseille Bondy Blog Dakar Bondy Blog Neuilly Bondy Blog Lausanne Bondy Blog Business Bondy Blog Bondy Blog Lyon Bondy Blog Marseille Bondy Blog

Guérini : « Marseille ne permet pas aux femmes de réussir »

Mardi 04/03/2008 | Posté par Michael Couvret

Entouré de nombreuses invitées, dont une caissière de Carrefour, le candidat PS s’adressait aux femmes vendredi soir. Au final, un débat plutôt stérile.

Décidément, le candidat PS est un précoce. Après s’être lancé dans la campagne des municipales avec une bonne longueur d’avance sur Gaudin, c’est avec une semaine qu’il anticipe la journée de la femme. Son rival attendra sûrement le dernier moment, comme tout le monde, joli coup stratégique donc.

« Nous les femmes, on souffre depuis trop longtemps. » Une jeune militante plante le décor. Applaudissements nourris, l’assistance, composée en grande majorité de femmes est séduite. L’animateur prend le micro, il se présente comme « le mâle le plus féministe de Marseille, mais pour nous, le féminisme ce n’est pas dire que la femme est supérieure à l’homme, mais que nous sommes égaux. » Et de préciser sa pensée : « Ceci n’est pas une réunion féministe ». Bref, tout et son contraire.

Samia Ghali prend la parole en premier, car  elle doit « partir très vite », juste le temps de remercier Guérini qui n’est d’ailleurs pas encore arrivé. « Il a eu beaucoup de courage de me choisir comme adjointe », souligne-t-elle. Hochements de têtes approbateurs et applaudissements enthousiastes.

Marianne Moukomel lit ensuite une pétition pour soutenir Ingrid Bétancourd, dont les photos défilent sur le fond de la salle. Djamila Fadlah, caissière de Carrefour et membre de la CFDT, témoigne de la galère qui a été la sienne et celle de ses compagnons de grève, pendant les 16 jours et 16 nuits de lutte (voir notre article sur le Marseille Bondy Blog). Ensuite, c’est une comédienne qui vient lire des passages du Deuxième sexe, le grand classique de Simone de Beauvoir, connue au moins autant pour son engagement féministe que pour son talent d’écrivain : « On ne naît pas femme, on le devient. »

Mais où est-il ? Le meeting a commencé depuis une heure et Jean-Noël Guérini n’est toujours pas là, je commence à me demander si cette réunion n’est pas une mascarade. Or je suis mauvaise langue, puisque c’est exactement à cet instant qu'il arrive, avec une excuse en béton : le Mouvement des jeunes socialistes qui avait une réunion au même moment avait insisté pour parler à Guérini. Sûrement pour savoir comment on fait pour placarder une affiche. J’avais en effet surpris un jeune militant dans le désarroi, qui s’adressait à un autre plus vieux, « j’ai mis les affiches et deux heures après elles étaient recouvertes… Ils nous surveillent ou quoi ? »

Quinze minutes après être son entrée, Guérini prend la parole. On l’imaginait plus en bureaucrate, homme politique guindé, qu’en crooner séducteur et pourtant, c’est bien aux femmes et à elles seules qu’il s’adresse vendredi soir dans son QG. « Mesdames », commence-t-il, ignorant les quelques moustachus présents dans la salle, « ce qui m’intéresse, c’est la place de la femme dans la ville ». Ca tombe bien, on est là pour ça.
 
Il lance son programme adapté à la sauce féminine : plus de sécurité, plus de crèches, plus de transports et des trottoirs plus larges. Sans oublier l’aide au logement social et à la caution. Le tout saupoudré d’un « Mesdames, faites-moi confiance ». Un programme plein de « vigueur et de transparence, de dialogue et de concertation », petite pique à Gaudin, ça ne fait pas de mal.

Seule fausse note, cet acte manqué : « Votre quotidien, Mesdames, le travail, les enfants et les courses. » Pour quelqu’un qui prétend vouloir casser les clichés et permettre aux femmes de s’épanouir, c’est un peu juste. On est en droit de se demander si cette réunion avait pour but d’effacer les années de préjugés méditerranéens qui maintiennent la femme dans son statut de sainte mère soubrette ou, plus simplement, de satisfaire à bon compte un public ciblé. C’est le mystère de la politique, entre œuvre sociale et communication. 


Michaël Couvret et Isabelle Friboulet

Ceux qui ont lu cet article ont aussi aimé :

Michael Couvret -


Réactions des internautes

Espion Badin
Mardi 4 Mars 2008, 13:40
Signaler un abus
 

Par espion badin, Lundi 5 mars au soir... (noir, c'est noir...)


 

Voir Gaudin et mourir...

d'ennui !

Comme un bon petit soldat de la démocratie pluraliste, je me suis rendu au meeting de Gaudin qui se déroulait ce lundi soir, au dôme... Hasard, provocation voire inconscience car cette salle est placée juste au pied du navire bleu du Conseil Général tenu par son challenger, le Président Guérini (qui, rappelons-le, désormais l'emporte dans tous les sondages. Lui en haut et moi dessous. Gare à la sémiologie : d'où je parle, etc... comme diraient les structuralistes... et pourquoi pas les lacaniens... Je dis ça pour les parisiens, car tout cela, les marseillais le savent.


 

J'y suis allé... Histoire d'entendre les arguments de celles et ceux dont je ne partage pas les engagements. Ça m'arrive parfois : un prurit m'attaque, je veux comprendre ! Il n'y avait pas foule, les gradins du centre étaient remplis jusqu'à la garde mais il restait beaucoup de place à gauche (ça c'était joué) mais à droite aussi. 2 500 personnes au maximum y compris le parterre de VIP, les 303 candidats des places réservées...


 

Du mal à gagner les tables réservées aux journalistes, les cerbères n'aiment pas qu'on arrive à l'heure juste de la convocation, il y faut montrer patte blanche bien avant... mais bon, au vu de ma carte de presse à jour de cotisations, on finit par me laisser passer. Pas de surprise quant à l'ambiance, c'était celle d'un match de foot, avec des éructations incompréhensibles, des hauts des bas, des grognements porcins, des braiements, la houle, la foule. De temps en temps des coups de trompes. Quelques « Gaudin, Gaudin, on t'aime » tandis qu'on attend que le spectacle commence. Alors que faute de grives, le merle Rocca-Serra drague les journalistes pour assurer avec eux cette connivence qui fait la différence, des jeunes, -des jeunes très ordinaires en fait, mis à part quelques cravateux tout à fait archaïsants- se lancent dans un fébrile «  Qui ne saute pas, n'est pas Gaudin » tentant ainsi d'entraîner autour d'eux des beaufs eux aussi si ordinaires qu'ils ne bronchent pas d'un pouce... La génération des frustrés du CPE sans doute, face à des bénéficiaires satisfaits de leur CNE... Au bout d'un moment, faute de combattants, les jeunes laissent tomber.


 

Faut bien meugler et/ou meubler


 

Il faudra attendre jusqu'à 19 heures et des poussières pour qu'enfin l'animateur nous engage à nous asseoir pour écouter une certaine « Jany » -je n'ai pas eu le courage d'aller voir sur internet son vrai nom de scène- vienne nous abreuver, d'abord d'une affligeante -horrifiante- reprise de Patrick Fiori, puis d'un hymne country piqué au ver, sans doute destiné à saluer les américains et les bébés américains ; à coup sûr, les bénéficiaires futurs des fonds de pension investis dans la « rénovation » de la rue de la République qui sont sur l'affiche de « MarseilleRéussit .fr» site de campagne de l'équipe Gaudin. (Valait mieux éviter le .com vu la prononciation que certains marseillais n'auraient pas manqué d'adopter). Vient ensuite la vedette, « Marlène », qui poursuit dans le même dialecte, mais sans les photographes accrédités qui, apparemment apprécient moins sa plastique-... Tout cela va durer très longtemps, c'est une longue, très longue pénitence. Je ne sais pas ce qu'on a fait pour mériter cela. Dans le genre, fête de patronage, on aura droit, aussi à la « Capoera d'amour » -sic- et même que là, en comparaison de ce qui précédait et de ce qui allait suivre, ce n'était pas si mal : je veux dire pas six mâles mais huit, torse nu, tablettes de chocolat, un petit gamin et deux filles plus sapées et aux cheveux longs (sans ongles sales) retenus, allaient nous offrir une prestation plus qu'acceptable : roues, sauts périlleux, simulations de combats, tout le charme de cet art brésilien était là, sauf à se souvenir qu'en principe c'est un art destiné à encenser la libération du pauvre voire de l'esclave face à l'exploiteur sans pitié... Une symbolique un brin déplacée vu le contexte...


 

On pouvait croire qu'on allait enfin passer aux choses sérieuses. Que nenni ! Il aura fallu encore se taper « Lorant » artiste d'un bois dont on fait les pipes, venu nous délivrer quelque sirupeuse ballade. Il y était question de désir et d'envie et d'avenir... On se serait cru revenu au temps de l'affrontement, Segozy, Sarkolène, dans le brouillage émotionnel total.


 

J'ai craqué, je suis parti, désolé pour le reste...


 

Mais non, je plaisante... Hélas ! Je suis resté. Le spectacle a continué : un animateur et une animatrice dans une mise en scène très calculée ont interminablement présenté, dans un accompagnement de musique disco infernale, pour chaque secteur les têtes de listes. Sauf une fois, curieusement, les femmes sont en second, elles sont « de coeur et de générosité », parfois un troisième, toujours un nouveau mâle, apparaît, « pour son apport exceptionnel », en terme de notoriété ou de compétences. Si Valérie Boyer est acclamée, Bernard Susini et sa colistière Nora Preciozi auront été récupérés de justesse... Ce sont les seuls à avoir une vision un peu sociale de leur rôle, il et elle méritent mieux que le cafouillage puis le silence qui a prévalu à leur « rattrapage ». L'animatrice avait oublié le 8ème secteur... lapsus significatif... (quant aux priorités de la municipalité Gaudin -NDLR)


 

Est venu le temps des faire-valoir. Ils avaient pour mission d'encenser le bilan de Jean Claude Gaudin sur des thèmes successifs. Pas de surprise, même si dans sa synthèse, il était clair que lui devait ramasser la mise...


 


 

Des rires et des chants, dans l'île aux enfants, en attendant le retour du prince charmant...


 

Et Sabine Bernasconi de nous vanter l'arrivée des investisseurs sur la ville, et celle des start-up des nouvelles technologies (du travail pour les ingénieurs et les Bac+5) et les hôtels quatre étoiles (bientôt pour tous des emplois de laquais, des boulots de bonniches) et l'explosion du tourisme de croisière, et puis le groupement des universités en un organisme unique. Pourquoi ? Pour quoi ? Pour être plus forts dans une concurrence exacerbée ? Difficile de comprendre les enjeux... sauf à entrer dans une stratégie de gouvernement où l'on met l'université au service de l'entreprise... et non au service du savoir et des humanités... Autre sujet, à en croire cette furie libérale, ce serait Gaudin qui aurait sauvé Nestlé et fait baissé le chômage de 21,5 à 12 %, dans le temps de son mandat et s'il est renouvelé de s'engager au nom de son mentor à le faire revenir à 8 %. et en deçà... Bientôt le plein emploi partout, des rires et chants, dans l'île aux enfants... etc. Sauf à oublier -là c'est moi qui commente- que le capitalisme triomphant a besoin d'une marge importante de précaires pour faire baisser le prix du travail. Et que JC Gaudin est le Numéro 2 de l'UMP.


 

Valérie Boyer ensuite récitera son couplet sur le logement : elle y confirmera pour la construction sur la Ville, son « moral d'acier » (sic), de fait pour une politique en béton : elle se fixe l'objectif d'encore 5 000 logements dont 1 500 seulement à caractère social pour chaque année à venir : 9 000 logements sociaux dans la durée de sa prochaine mandature, confirmera ensuite le Maire sortant alors que tout le monde sait que 35 000 demandeurs sont en attente et avec eux (avec elles) leurs familles... Elle dénonce le saturnisme dans la Rue de la République « en95 » (au début du mandat Gaudin) et donc, poursuit-elle « le changement et la modernité, c'est nous ! » -lire : nous, qui avons permis la réhabilitation de ces bouges infâmes où les prolétaires habitaient des gîtes horribles... turgescences infâmes, que nous avons chassées hors du centre-ville, fumier puant, conformément à nos engagements,- et de s'attaquer aux « socialos-communistes » qui eux n'avaient pas agi. Vigourman, successeur de l'homme Defferre, appréciera... Enfin, il faut, nous explique la députée victorieuse lors des législatives de la dynastie socialiste Masse et portant l'estocade: « permettre à chaque marseillais de réaliser son rêve : être propriétaire »... Là ce sont les salauds de pauvres qui apprécieront...


 

le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin, de son éclat...


 

Vient à son heure, l'exercice de chamane de Philippe Sanmarco ; l'ex-charismatique dauphin de Gaston n'a pas perdu ses qualités d'orateur, même si, de temps en temps, il peine à la lecture de son pensum, mais, malgré tout, il parvient à nous attirer peu à peu, tel l'araignée dans sa toile... Marseille, ville singulière, au carrefour de l'Orient et de l'Occident, pont entre deux rives, creuset du mélange, rempart contre l'obscurantisme, où la culture a toute sa place (au passage, c'est vrai qu'on peut encore trouver du chanvre sur la Canebière, tant qu'à dérouler tous les poncifs, il a oublié celui-là). Il nous développe les envolées lyriques jusqu'à plus soif en passant par les équipements de quartiers, complément populaire à la culture élitiste qui ne mérite pas tous les moyens qu'elle reçoit : « c'en est fait du fait du Prince et du clientélisme ; ceux qui ne vivent que de cela ont du souci à se faire »... lance-t'il presque inopinément juste avant d'encenser les cultureux raisonnables, comme ceux de La Friche de la Belle de Mai qui acceptent par l'entremise de la constitution d'une société civile immobilière coopérative (SCIC) d'investir financièrement dans des lieux qui, jusqu'à présent leur étaient fournis gracieusement. Rendement, primauté des recettes reçues en réponse à une fréquentation de publics pouvant assumer, sponsors, retours sonnants et trébuchants vers ceux qui mettent les locaux à disposition, les baux ne font plus les beaux... Pour conclure, finalement, que la culture est indispensable au lien social. De sa place, qu'il aura après son discours, regagnée, on le verra, mécaniquement, applaudir aux pires saillies de Muselier et Gaudin contre Guérini et les autres ennemis de Sarkozy. Ce n'est pas surprenant : pour lui Gaudin et Marseille, c'est de l'amour ; je cite «  Jean Claude Gaudin épouse sa ville, il est l'homme de la situation, il doit pouvoir compter sur vous »... Cet homme (Sanmarco, tête de liste PS aux municipales avec Pezet en 95, rappelez-vous...) m'a déçu... On pouvait espérer mieux.


 

C'est au tour de Guy Teissier. Pour atteindre l'objectif qu'il fixe à un transport en commun à moins de 300m de 90 % des marseillais, et le même à moins de 30 minutes du centre ville, là, c'est magique, dans une cohérence fulminante, le prestidigitateur va faire paraître sous nos yeux médusés (grâce au power-point, faut pas en rajouter) 100 km de lignes nouvelles : tout ce dont nous pourrons, pauvres marseillais, bénéficier dans quasi vingt ans -2014- si Dieu nous prête vie (pour autant qu'il existe) et si on supportait Gaudin pour toute cette durée : le métro de Dromel à Jean Perrin, de Bougainville à Capitaine Gèze, de la Rose à Château-Gombert... Un tramway qui prendrait la voie ferroviaire, vers puis depuis Castellane par l'ancien chemin des poubelles jusqu'à Dromel idem d'Arenc en remontant les voies le long de la Madrague ville jusqu'à St Exupéry puis St André puis St Antoine... Tout cela est déjà vachement plus mieux que ce que ces ringards de socialos-communistes qui ne connaissent pas les solutions, nous promettent, bordel de merde...!!! z'ont rien compris au dossier ces caves !!! (Et là, je ne suis pas loin de succomber, « les autres » font état de St Antoine pour le métro, et de L'Estaque pour le Tramway ce qui est effectivement un doublon de ce que propose ou proposera bientôt la SNCF avec les TER...) Et, démonstration ultime, le « bus-way ». Concept un rien obscur. Éclairons le : un bus (un tramway sur roue n'hésite pas à dire l'illusionniste) qui circule en site protégé (en principe) sur des voies dédiées (en principe) et s'arrête moins souvent (bonjour les correspondances ou la marche à pied) pour aller à Luminy, à la Pointe Rouge ou de la Busserine jusqu'à Château-Gombert. Et puis le même de nous promettre (enfin) 300 km de pistes cyclables et de restituer (enfin) le Vieux-Port aux piétons. Pour conclure, « il lance un défi à Gaudin » faire rouler toutes nouvelles voitures que pourrait acquérir désormais la municipalité aux éco-carburants...


 

A l'arrivée des caciques, un vent de folie souffle sur le dôme...


 

Muselier (Renaud) qui a fait son entrée avec Gaudin, nous fait un petit récapitulatif avant le discours du maître. Dès l'introduction, après avoir repris jusqu'à la présentation des têtes de listes de tous les secteurs, « je regarde en face » dit-il avec les yeux en biais ; il confirme les inquiétudes de ses listes ; « il ne reste qu'une semaine ...», « les sondages sont mauvais ». Et ensuite, nous le joue dans le genre perroquet. Euroméditerranée, c'est nous, le Tramway, c'est nous, la station d'épuration, c'est nous, la multiplication par cent des touristes croisiéristes, c'est nous, 85 % de taux d'occupation des hôtels, c'est nous, la ville classée « meilleure ville d'accueil pour la Coupe d'Europe du Rugby » (qu'est-ce qu'on s'en fout..), c'est nous, longue litanie (des farceurs auraient pu rétorquer « oui c'est nous, et nos impôts... ») qui ne s'interrompt que pour reconnaître « qu'il reste des choses à faire... » Puis prend pour cible le challenger : si Guérini se prétend « candidat de la modernité » serait-ce (tel un Jospin fourbe et d'avance plombé), parce qu'il est plus jeune que le sortant ? En fait, explique Muselier, un bon maire doit avoir de la bouteille : il doit être compétent, influent, un zeste autoritaire, ne céder ni au clientélisme ni au communautarisme, tout le portrait de Gaudin. Tandis que son adversaire est évidemment tout le contraire et absent et voleur et menteur « son fil conducteur, le mensonge »... ça vole bas, les pigeons n'ont qu'à bien se tenir. Il rappelle aussi combien le nouveau complexe d'élimination des déchets de Fos est un beau projet. Il y aura là-bas un vrai centre de recyclage et de revalorisation des déchets affirme-t'il dans une longue envolée fumeuse et pas seulement un incinérateur cracheur de dioxyne « croyez-vous vraiment que nous voudrions empoisonner les gens... » s'exclame-t'il, jouant l'offusqué, à la cantonade ? Alors que le plan départemental d'élimination du concurrent, alternatif, a été retoqué par le Préfet ? Je vous en passe, et des meilleurs car il faut quand même en garder pour le maître de cérémonie. Toutefois, je résiste pas au plaisir de vous faire part de sa conclusion, en forme de slogan, repris par la foule « J'aime Marseille, je vote Gaudin ». En ce qui concerne la deuxième partie de l'information, ce n'est pas un scoop, on s'en doutait...


 

Ce sera aussi la conclusion du Maire sortant mais n'anticipons pas... Lui aussi veut pousser à la mobilisation

dans la dernière ligne droite : c'est simple, c'est la méthode Coué je veux gagner et nous allons gagner... les sondages ne sont pas l'élection... Fier de son bilan (depuis 13 ans j'incarne le changement de Marseille) il nous le joue quand même un brin en rupture avec « je veux une nouvelle étape pour Marseille avec de vrais changements » et « je ne me présente pas pour un troisième mandat, mais pour un nouveau projet ». Et des « mes chers amis dans les jours qui nous restent, et où les marseillais nous écoutent plus que jamais, où ils préparent leur décision, parlons avenir et seulement avenir ». Et encore des « Je combats résolument l'autre changement, celui du retour en arrière et de la casse sur un fond d'idéologie, de démagogie, de sectarisme, de conservatisme, de clientélisme, et même cela frise la malhonnêteté »...


 

Parce que « Marseille n'a aucun intérêt à être à contre courant politique du gouvernement » au détour d'une phrase, ça, c'est honnête peut-être ? Faut dire que Gaudin le libéral, pourfendeur de « spirale de la dépense publique, de l'augmentation du nom de fonctionnaires et des impôts », positionné contre le retour « à une logique d'assistanat et de pénurie au lieu d'une logique de développement et de créations d'emploi »

a d'abord besoin des concours financiers publics et en tout premier lieu, de celui de l'Etat « le soutien de l'état accordé à Marseille à travers le Président de la République et le premier ministre est essentiel, et vous savez avec quelle énergie, je défends l'avenir de Marseille auprès de l'Etat à Paris », ça ce n'est pas clientéliste ? Et affirmer plus loin « les marseillais ne doivent pas se tromper d'élection, ce n'est pas le troisième tour des élections présidentielles.. » ce n'est pas démagogique, peut-être pas plus que ne serait (je cite encore) « les marseillais ne doivent pas se laisser voler le renouveau de Marseille, à cause d'un mouvement d'humeur sur fond d'acharnement médiatique et de chasse à l'homme contre le Président. Le Président de la République m'honore de son amitié et je lui rends cette amitié »... Apparemment, elle risque de couper court l'amitié, si l'on prend et à la fois de préciser cela et en même temps de se démarquer...


 

Ah, au fait et pour les sous, il y a aussi le Conseil Général : dès le 17 mars, réélu, à 8 heures du matin, Gaudin viendra camper devant l'institution pour réclamer ce qui a été promis... Dans cette pique, on retrouve un peu du Gaudin bonhomme et débonnaire et taquin... Ah ah ah, réagit mon voisin, pisseur d'encre pour la grande presse nationale et on va aussi avoir droit à la chanson... Et en effet après « noircir, démolir, surenchérir, mentir c'est son seul projet » et l'anecdote du 'comment débouler sur i-TV' (là, semble-t'il Guérini aura été méchamment déstabilisé, c'est le sentiment de son adversaire... mais qui regarde i-TV à part sur le blog de Gaudin où une part importante du débat paraît tronquée ?) nous avons droit à la chanson... Pas sur l'air des lampions mais sur celui de « Félicie aussi » qui avait fait la gloire de Fernandel. Avec une chute formidable, ce Gaudin, quel charisme, quel meneur de foule, pour la dernière reprise, « contre les horodateurs : qui a mené la guerre ? »... « Guérini aussi » reprend naïvement le public et l'autre « Non là, c'est Menucci... Il fallait bien qu'il y ait un peu pour lui... » Rires gras... Et d'enchaîner dans la liesse générale né de ce formidable gag « Guérini c'est le changement vers le passé. Il n'aime pas Marseille. Ça fait 30 ans qu'il est élu et 10 ans qu'il est Président du Conseil Général et il n'a rien fait pour Marseille. Il n'aime Marseille que lorsqu'il veut tout le pouvoir. » D'où après quelques brèves effusions la conclusion déjà citée : « si on aime Marseille, on vote Gaudin ».


 

Voilà, j'aurais pu être un peu plus synthétique, ou plus exhaustif : Gaudin avait aussi repris un par un, que c'était long, que c'était lourd, tous les éléments déjà avancés par son équipe et promis à Teissier les éco-carburants, etc etc. mais là c'est moi qui en devient chiant... Je m'ennuie moi-même, faut arrêter.


 


 

Répondre -

Cece
Mardi 4 Mars 2008, 16:56
Signaler un abus
Re:
espion badin, pourquoi tu fais des textes longs comme ça ?
t'essaye d'atteindre le bout du web ?...tu devrais raccourcir tes commentaires, c'est trop long, on n'a pas le courage de lire

Répondre -

Espion Badin
Mardi 4 Mars 2008, 17:33
Signaler un abus
Re:
Tu as raison Cece, le web c'est plus ma génération et en plus, j'avais pas pris le temps de me relire tellement je suis emmerdant et donc : 

PS (si je puis me permettre) A la relecture de l'article et confrontation avec mes notes je constate aussi des inexactitudes et des omissions, j'ai centré sur Muselier la réaction sur l'incinérateur alors que Gaudin nous l'a joué encore meilleure... « Je suis le caramantran brûlez mon effigie, sinon je vais faire naître des petits bossus et la bosse elle part plus ! » et dans les noms d'oiseaux balancés vers Guerini, y a aussi la stupidité (à propos du moratoire : il n'aurait pas la majorité à la CUM...) et les sous-entendus sur la gestion de la propreté : avec Guérini ce serait Naples ou pire... donc hou ! Le mafieux ... J'aurai pu aussi tirer argument du fait qu'il a affirmé que des petits jeunes qu'il avait en renfort en ce moment pour la propreté il en garderait les meilleurs... c'est donc un aveu sur le renfort... Est-ce que cela apparaîtra dans ses comptes de campagne ?

Répondre -

Espion Badin
Mardi 4 Mars 2008, 17:43
Signaler un abus
Re:
Tu vois, Cece que je peux faire court...

Répondre -

tout le web pour moi tout seul le rêve
Mardi 4 Mars 2008, 17:46
Signaler un abus
génération zapette

Ouvre les yeux ! Ferme la télé !

Répondre -

Leahcim
Mardi 4 Mars 2008, 18:36
Signaler un abus
Prolétaires
Prolétaire dans la bouche de Gaudin, ça fait bizarre, c'est le retour à une classe unique, les pauvres n'éxiste pas... ou en tout cas on peut faire comme s'il n'éxistaient pas. Et les pauvres cons on en parle même pas, ils sont ignorés avec un sourire mesquin, on est gouverné par des mafieux et des hypocrites, il nous reste encore deux semaines pour en virer un du pouvoir.

Répondre -

Cece
Mardi 4 Mars 2008, 19:53
Signaler un abus
Re: Prolétaires
Bien ouèj espion badin. quand c'est que tu te lances ?
mais bon le sujet là c'est M. Guerini

Répondre -

xavier
Jeudi 6 Mars 2008, 17:23
Signaler un abus
Re: Prolétaires
Le texte est excellent! Mais qui est cet espion badin? Journaliste dans quel canard?
Il a visiblement envoyé son article à tous les blogs politiques de Marseille. Il est aussi repris là : http://marseilleunautreregard.wordpress.com/
Tu veux pas nous en dire plus espion badin?

Répondre -