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Juxtapoz, la résidence éclectique pour artistes

Mercredi 30/03/2011 | Posté par Charlotte Ricco

IL Y A UN AN ET DEMI NAISSAIT L’ATELIER JUXTAPOZ. Énième lieu de culture branchouille-alternative sur Marseille? Pas vraiment, en réalité l’endroit se veut plus fédérateur que cela. Charlotte a pu le visiter.

D’où vient Juxtapoz ? Au commencement était Karine, animée par la volonté de créer un espace de travail pour les artistes de la ville et de la région, mais également pour toute personne ou association désireuse de donner des cours ou simplement de se réunir dans une cité où les espaces de discussion et de réunion sont vite saturés. En quelques mois, le local est déniché. Il s’agit d’un ancien garage quelque peu décrépi. Qu’à cela ne tienne, accompagnée de son amie Miss Goomy et d’une troisième volontaire l’atelier prend vie en deux petits mois.

L’association est née. Au début, tout fonctionne à partir du réseau des filles. Puis, peu à peu, le lieu prend de l’ampleur. Des artistes s’installent rapidement en résidence. Il faut dire qu’à hauteur de 150 € par mois l’atelier offre un espace de création, de diffusion et de production artistique de 100 mètres carrés. Aujourd’hui, on peut y croiser, armées d’ustensiles divers allant du simple pinceau au sèche-cheveux, les artistes résidentes : Aurélie et ses créations vestimentaires, Virginie et sa peinture, Emmeline qui est graphiste et Sarah qui s’occupe de montages vidéos.

En ce qui concerne le programme, des expos temporaires sont organisées, mais également des projections de films, des concerts, des performances et autres évènements. Actuellement, Juxtapoz a atteint le rythme de croisière d’une exposition par mois. L’atelier propose aussi, en partenariat avec d’autres associations, des cours de yoga ou de danse tzigane, tout en maintenant le lieu ouvert à toute proposition. Ainsi, une chorale a investi le vendredi soir.

Aucune ligne directrice n’est privilégiée. Broderie, peinture, photo, sérigraphie, design, couture se juxtaposent (aaah…) même si en septembre un virage street art est envisagé. La Meute et l’Artmada, deux collectifs, ont déjà exposé dans ce lieu pluridisciplinaire.

Des artistes, débutants ou confirmés, sont donc mis en avant par l’association. Mais quid des habitants? Ces derniers ne sont pas oubliés puisque l’un des objectifs de Juxtapoz consiste justement à dynamiser la vie de quartier. Les adolescents peuvent y venir titiller leurs envies de dancefloor par des boums, des anniversaires peuvent y être souhaités tandis que les plus petits bénéficient d’une attention particulière. En effet, des cours de capoeira leur sont proposés, tout comme des spectacles, à l’instar de “Zarafa la girafe”. Certes, la présence de jeunes et le bruit lié aux concerts et vernissages ont tôt fait d’éveiller la méfiance d’une grand-mère du quartier or, cette dernière s’est vite laissée amadouer par les vocalises d’un chanteur d’opérette venu répéter ici!

Un point discordant devait bien surgir au détour de ce décor idyllique, ainsi, Karine n’est pas salariée. Aucune subvention n’est versée. L’atelier vit sur les deniers que lui rapportent la location de la salle, les artistes en résidence et les évènements payants. Si la mairie a été contactée pour l’inauguration, aucun officiel ne s’est déplacé. Mais l’atelier Juxtapoz n’est pas rancunier et un projet artistique de plus grande envergure a été déposé auprès de la ville. Mais chut, pour l’instant ce n’est qu’une idée! Du côté des médias, aucun partenariat n’est engagé. L’atelier communique via son site internet, son profil Facebook, son réseau. Les vernissages sont signalés aux sites et revues spécialisées.

En définitive, Juxtapoz a eu du flair de s’installer dans un garage, car il s’agit bien ici de bricoler une nouvelle façon de penser les dynamiques culturelles, artistiques et sociales, loin de l’élitisme guindé que l’on croise souvent dans le milieu de la culture.

http://atelier-juxtapoz.org/

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Charlotte Ricco -