Les coulisses du débat Gaudin-Guérini
Samedi 15/03/2008 | Posté par Marie-Ameline Barbier
A quelques heures du second tour des municipales, retour sur les coulisses du dernier face à face Gaudin-Guérini à LCM. Face aux exigences des états majors, rien est laissé au hasard et les petites piques entre les deux camps fusent, le ton est donné ! Focus sur l’avant et l’après débat de cet entre deux-tours.
Quelques heures avant le débat officiel entre Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini, le duel avait déjà commencé sur le plateau de La Chaîne Marseille, entre leur deux portes-paroles. Les deux challengers, Patrick Menucci pour le PS et Yves Morens pour l’UMP inspectent le plateau et plaisantent mais le ton est grinçant ! « Tu as quand même 10 points de retard ! » lance Yves Morens à Patrick Menucci.
Les deux candidats s’isolent ensuite en huis clos avec les réalisateurs de l’émission, afin de s’accorder sur les derniers détails et sujets abordés.
En régie, sur le plateau, on s’active. Sur le planning de la journée, on peut lire en rouge et souligné : « Tout doit être prêt pour 18 h ! »
Christophe Lieutard, un des réalisateurs de la matinale de la chaîne revient sur quelques demandes des états majors : « Le temps de parole doit être bien sûr égal et surtout, il ne doit pas y avoir de plan serré sur les mains ni de plan de coupe sur l’autre candidat quand l’un prend la parole. » Bref, pas d’exigences particulières, juste les figures habituelles imposées lors de ce genre d’exercice !
Mais au fait, quelqu’un connaît-il la taille exacte de Jean-Claude Gaudin pour le cadrage ? Ah, 1m 87 ! Un journaliste de la chaîne joue alors les orateurs devant le pupitre, le temps de peaufiner.
Yves Morens ne semble pas inquiet, il fait confiance au « grand professionnalisme de Jean-Pierre Elkabbach » et ironise : « Les seules vraies exigences, c’est une bouteille d’eau pour Jean Claude Gaudin et pour M. Guérini, aussi, bien sur, on a pas envie de torturer les deux candidats ! » « Et oui, c’est pas la guerre civile quand même », exulte Patrick Menucci.
Quant aux modalités exactes du déroulement de la rencontre et aux thèmes abordés, c’est Jean-Pierre Elkabbach qui en a la clé. Il connaît bien la ville et a reçu un briefing téléphonique de Donna Vidal Revel, responsable de la chaîne.
« Il faut faire le toast aussi ! » entend-on sur le plateau. Le toast, non, ce n’est pas un apéro pour marquer une période de trêve dans la campagne, c’est tout simplement un tirage à pile ou face, afin de déterminer qui débutera et conclura le débat. Mais où trouver une main innocente au milieu de toutes ces équipes en campagne ? C’est finalement Donna Vidal Revel qui s’y colle et…. c’est Jean-Claude Gaudin qui commencera. Ça y est, tout semble réglé. Patrick Menucci s’impatiente, il est temps d’ aller déjeuner !
L’animateur explique aussi comment il a réussi à convaincre les deux candidats de s’affronter et quelles en étaient les modalités :
Les proches de Gaudin, plutôt calmes, se réunissent dans un bureau, alors que les socialistes, survoltés, prennent place dans le hall, devant les écrans, où quelques rires de Samia Ghali et de ses colistiers rythment le débat.
20H , fin de la rencontre et brans bas le combat aux portes du plateau ! On se bouscule, on bouillonne, on trépigne, enfin la délivrance : la porte de la forteresse s’ouvre et les micros se déploient ! Mais pour la joute verbale avec Jean-Claude Gaudin, c’est râté ! Attendu pour un meeting, il quitte précipitamment le plateau lançant seulement un petit « Aller bonsoir ! ».
Pas grave, l’autre protagoniste du duel, Jean-Noel Guérini, est encore devant son pupitre, tel un preux chevalier, peut être a t-on oublié de lui dire que le débat était fini ?
Il répond volontiers aux questions de quelques journalistes affichant sa « Jean-Noel sereinitude habituelle » et soulignant fièrement que le plus difficile lors de ce genre d’exercice, c’est…..le fait qu’il ne fasse plus de sport depuis 3 mois. Mais toute cette énergie est bien sur redéployée dans cette campagne. Il a au passage invité les journalistes à courir avec lui, des airs de déjà vu…, non ?
Jean-Noël Guérini est ensuite rejoint par Jean-Pierre Elkabbach, descendu, lui, de son destrier et envers qui le candidat PS ne tarie pas d’éloges : « C’est un sacré bonhomme ce monsieur, il a tout mon respect, ma confiance, c’est quelqu’un de bien, de très honnête intellectuellement et il fait son métier de journaliste avec passion. »
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Marie-Ameline Barbier
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