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Les empereurs du rock sont de retour !

Mercredi 23/02/2011 | Posté par Quentin Renard

LA REFORMATION DU GROUPE GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR est un mini-tsunami sur la planète du rock français. Elle est pourtant passée quasiment inaperçue. Heureusement, Quentin a assisté au concert marseillais ! Ambiance.

Godspeed You ! Black Emperor enfin de retour! Cette annonce a fait frémir nombre d’amateurs de rock, tant une reformation, après neuf années de pause, paraissait, aux yeux des fans, impossible.  Groupe mythique du courant post-rock - un genre entièrement instrumental -, l’annonce du passage à Marseille rend obligatoire l’achat d’une place pour observer le phénomène, tant et si bien que le groupe joue ce soir-là devant une salle comble, certains spectateurs étant dans l’obligation d’observer le concert depuis le hall de l’Espace Julien. Une preuve s’il en est que Marseille est une ville ouverte sur le rock et que nombre de concerts peuvent trouver un fort écho dans cette ville.

Après une mise en bouche intéressante avec Colin Stetson, saxophoniste qui, durant trente minutes, joue seul sur scène d’une performance physique qui impressionne le public, c’est vers 22h que la formation tant attendue pénètre sur scène.

« Hope ». Ces quatre lettres apparaissent sur l’écran situé derrière la scène tandis que les membres du groupe prennent place sur scène. Trois guitaristes, un bassiste, un contrebassiste, une violoniste et deux batteurs, c’est une formation bien plus fournie que dans un groupe « classique » qui s’affiche devant l’auditoire.

Commence alors un déluge de notes, sans un mot, sans un regard vers le public. Ici ne compte que la musique, le reste n’est qu’interférence. A l’inverse d’un concert classique, les membres ne disent rien, se contentent de jouer, tandis que les images parlent à leur place. De longues plaines désertes, uniquement comblées de pylônes électriques, auxquelles se succèdent des séries de chiffres et des portraits, rappelant à quel point l’homme aujourd’hui est déshumanisé, n’est qu’un simple  rouage contrôlé.

La musique, elle, enchaîne longues montées en puissance avant de laisser la place à une explosion de rock, mur de son d’une grande émotivité, où les instruments se déchaînent. Le public, silencieux, se déchaîne en chœur au milieu de ce torrent de notes, en transe. La musique pénètre à l’intérieur d’un auditoire qui vit au rythme des compositions. Colère, rage et désespoir sont tant de sentiments transcendés par le groupe dans une prestation d’un fort nihilisme, au milieu duquel surnage une petite note d’espoir. Quand les lumières s’éteignent, les quatre lettres du début reparaissent, clôturant un moment unique.

Il ne s’agit pas d’un simple concert. 2h40 durant, Godspeed You ! Black Emperor a livré une prestation halluciné, véritable œuvre d’art qui aura fait vibrer un Espace Julien rempli comme rarement.  Une expérience unique, physique et parfois éprouvante, qui laisse le public coi, tant le groupe livre ici un concert comme on aimerait en voir plus souvent.


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Quentin Renard -