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Un don qui exige un peu de sang froid

Mardi 05/05/2009 | Posté par Mathilde Curien (EJCM)

Mathilde a décidé de franchir le pas : elle pousse la porte de l’Etablissement français du sang, boulevard Baille, à Marseille. «Café, jus d’orange ?»

Pas grand monde en arrivant vers 9h30 dans le hall d’accueil. Une flèche indique que les dons de sang mais également de plaquettes se déroulent au fond du couloir à gauche. «C’est la première fois que vous faîtes un don ?», m’interroge la secrétaire derrière son ordinateur. Première question de la matinée mais certainement pas la dernière. Une fois mes nom et prénom déclinés, carte identité à l’appui, on me conduit dans l’espace cafétéria où un questionnaire m’est remis. «Avez-vous subit une greffe de tissus ? Avez-vous voyagé depuis trois mois hors du continent européen ? Avez-vous, au cours des quatre derniers mois, changé de partenaire sexuel (le) ?» Cet interrogatoire sur papier a pour but de cerner le profil ainsi que le parcours médical du donneur.

«Vous désirez une boisson ? Café, jus d’orange ?» Un homme en blouse blanche, tout sourire, détend l’atmosphère. Sur fond de radio musicale, les futurs donneurs répondent scrupuleusement au questionnaire. Soudain, un médecin m’appelle. Le docteur Anne-Marie Dombey m’invite à entrer dans son bureau. Elle me demande, entre autres caractéristiques, ma taille et surtout mon poids, car il faut faire minimum 50 kg pour donner son sang. «Ces renseignements servent à la sécurité du donneur mais également du receveur. L’entretien se doit donc d’être honnête», m’explique Anne-Marie Dombey.

Le médecin voit défiler une quarantaine de personnes par jour dans son bureau. «Il est évident que les campagnes de sensibilisation au don ont bien fonctionné cette année», poursuit-elle. Comme il s’agit de la première fois que je donne mon sang, un examen de routine est effectué. Il consiste en une prise de tension puis vérification de mon taux d’hémoglobine. Mauvaise nouvelle, mon taux de fer dans le sang est trop bas pour me faire un prélèvement.

Depuis la cafétéria, des rires s’élèvent. Un groupe de jeunes étudiants en médecine ont eux aussi décidé de franchir le pas. «On s’est tous motivés hier pour venir ensemble», raconte Aurélia, 19 ans. «Cela ne représente pas grand-chose pour nous, mais ça peut être énorme pour quelqu’un d’autre», enchaîne Bastien, 18 ans. Leur amie, Fanette, accepte que je l’accompagne lors de son prélèvement afin d’assister à la procédure du don de sang.

Après avoir traversé un long couloir, un infirmier l’invite à s’allonger sur un fauteuil inclinable et à se détendre tandis qu’il part chercher le matériel de prélèvement. L’aiguille qu’il rapporte semble grosse à Fanette, pourtant habituée au milieu médical. «Heureusement, je ne suis pas douillette», se rassure-t-elle. L’homme en blouse blanche commence le prélèvement tout en entonnant un célèbre refrain du groupe Zebda. «En tout cas, ici, il y a une bonne ambiance», sourit Fanette. L’infirmier lui explique qu’il récoltera 420 ml de sang et que l’opération durera en tout et pour tout dix minutes.

Tandis que le sang circule dans un fin tuyau transparent, la poche dans laquelle il est récolté est placée sur un agitateur de façon à ce qu’il ne coagule pas. Un bip vient troubler la quiétude de la pièce où huit autres personnes sont venues faire don de leur sang ou encore de leurs plaquettes. «C’est déjà fini ? interroge Fanette. Ça va vite !» L’infirmier chanteur retire l’aiguille et complète le dossier de la jeune fille. «A partir de maintenant, tu deviens un code barre. Ton don restera ainsi anonyme», lui explique-t-il. Chaque semaine, 45 000 poches de sang sont nécessaires pour répondre aux besoins des malades en France.


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Mathilde Curien (EJCM) -