Marseille contre attaque à gauche et attaque la droite !
Lundi 03/03/2008 | Posté par Marie-Ameline Barbier
La campagne des municipales atteint sa dernière ligne droite. Alors que le débat bat son plein entre les deux poids lourds de la campagne, la liste de la gauche radicale a dû mal à se faire entendre.
Il a fallu l’arrivée du très médiatique Olivier Besancenot il y a quelques jours pour que les journalistes commencent à s’y intéresser. Et ils sont venus nombreux écouter le leader de l’extrême gauche dans ce café-librairie du 5ème arrondissement. « C’est le petit coup de pouce dont on avait besoin car la presse vient peu vers nous » souligne Armelle Chevassu, tête de liste du premier secteur et porte parole sur Marseille de la liste.
Venu soutenir la liste anti-libérale « Marseille Contre Attaque à gauche », le leader de la LCR a rappelé que les municipales ne peuvent se réduire au duel Gaudin-Guérini. A la fin de la conférence de presse, nous avons enfin pu l’approcher.
« Marseille Contre Attaque à gauche » rassemble la LCR, des militants des collectifs anti-libéraux, comme Ballon rouge, Résister, Les Motivés et surtout des gens « non encartés, sans étiquettes, qui constituent l’essentiel des listes» explique Armelle. C’est d’ailleurs la première fois que la LCR a réussi à constituer des listes dans tous les secteurs.
« Et pourquoi alors contre-attaquer à gauche ? », lance un journaliste au porte-parole de la LCR. « Il faut contre attaquer pour qu’il y ait des logements sociaux sous le contrôle d’associations de locataires, pour que l’eau soit municipalisée, pour que les transports soient publics et gratuits » répond le leader de la LCR.
Rappelant que le Président de la République était au plus bas dans les sondages, Olivier Besancenot a appelé à la contestation : « Sarkozy ne fait plus l’unanimité dans son propre camp, c’est la preuve qu’il y a une brèche dans le système. La rue mais aussi les plus hautes sphères commencent à gueuler, c’est là que la gauche a des responsabilités particulières à prendre. Il y a des grands rendez-vous à ne pas manquer liés aux licenciements, salaires, retraites, toute la gauche sociale et politique doit être au coude à coude ».
Il a appelé à voter pour une liste qui soit libérée de tout accord politique, « pour une liste de gauche qui n’ait pas de personnalités de droite »… Le message est passé ! C’est sans doute pour cela qu’aucune alliance n’a été faite avec le Parti Socialiste.
Armelle Chevassu acquiesce. Pour elle, il faut « contre-attaquer » car « malheureusement, quand une poussée populaire met le PS au pouvoir, il perd les élections suivantes car le curseur penche trop au centre. Il se veut un parti démocrate à l’américaine et ne répond pas aux dégâts du capitalisme ».
Les antilibéraux se sont alors tournés vers les communistes, mais le message d’une gauche radicale rassemblée semble être ici resté lettre morte. Le rouge communiste a semblé préférer la rose PS. Armelle Chevassu explique que des négociations ont eu lieu dans la région avec le Parti communiste, mais en vain. Elle souligne tout de même que certains militants communistes les ont rejoints sur leurs listes.
Sans dire un seul mot sur ces stratégies d’alliances, Olivier Besancenot rappela, par contre, que la campagne ne se réduit pas à un choix entre deux partis. «En France, ce n’est pas encore un choix à l’américaine entre Démocrates et Républicains, entre Pepsi et Coca. Ici, il y a une effervescence militante porteuse d’espoir, nationalement, on regardera ici ».
Pour le leader anti capitaliste, Marseille apparaît comme la capitale des luttes sociales et c’est donc naturel qu’une liste ait pu se monter, une liste nécessaire pour « lutter contre la droite de Gaudin et de Sarko et envoyer des conseillers municipaux qui seront de vrais délégués du personnel pour les habitants des quartiers populaires de Marseille ».
Pour Armelle Chevassu, « Marseille, est une ville importante pour la LCR et les antilibéraux, c’est l’exemple même des dégâts que produisent des politiques libérales: inégalités sociales, relégation d’une population qui n’a pas droit de citer, des loyers qui flambent…»
Il faut donc « attaquer, lutter », selon Olivier Besancenot. Les deux principaux prétendants à la mairie de Marseille sont donc prévenus : les antilibéraux attaqueront à droite et contre attaqueront à gauche. Attention à ne pas tourner en rond.
Marie-Ameline Barbier
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