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« Monte ton biz », l’école de la débrouillardise

Mercredi 06/04/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz

CHARLOTTE ADORE LIRE LES LIVRES, alors quand on a reçu « Monte ton biz » d'Aziz Senni, c'est forcément elle qui s'y est collée. Par ici la critique.

Aziz Senni croit en sa cité. En fait, il croit en toutes les cités de France. Il l’a prouvé avec son premier livre L’ascenseur social est en panne, j’ai pris l’escalier paru en 2005. Aujourd’hui, il remet ça avec Monte ton biz, véritable guide à destination des jeunes ambitieux – et de banlieue- souhaitant devenir entrepreneurs. Coécrit avec la journaliste économique Catherine Bernard, l’écrit regorge de témoignages tous plus authentiques les uns que les autres, mais aussi, de quelques inévitables clichés. À feuilleter, histoire de grappiller quelques idées.

« Vivre dans un quartier donne la niaque »
Il y a ceux qui croient en la vie, et ceux qui sont découragés, de nature ou suite à de mauvaises expériences. Aziz Senni, lui, ferait plutôt partie de la première catégorie. D’ailleurs, un beau matin, le jeune homme a entrepris de monter son entreprise (ATA, une société de « taxis collectifs »). Une façon de prouver qu’il ne croit pas en la fatalité du « je vis dans une cité bétonnée dans laquelle ne se risque aucun homme d’affaires » ou encore de « mon réseau s’arrête à la sortie de mon quartier ».
C’est d’ailleurs l’idée qu’il cherche à nous véhiculer dès les premières pages. Et pour illustrer sa théorie des plus optimistes, il a déniché des dizaines d’exemples, de véritables success-stories dignes de ce nom. De Malamine Koné, créateur inspiré de la marque de sport Airness à Salem Bessad, fondateur de Technomobile, fournisseur d’électronique nomade aux entreprises, sans oublier les nombreux autres témoignages qui sentent le vécu, Aziz Senni a utilisé leurs témoignages à bon escient. Malamine et Salem, eux, viennent tous deux du 93, respectivement de Saint-Denis et d’Aulnay-sous-Bois. Aujourd’hui âgés de 39 ans, ils ne cachent pas qu’en arriver là leur a pris du temps. Et leur a coûté de nombreux efforts.
C’est simple, Malamine était analphabète à 10 ans (âge auquel il débarquait tout juste du Mali) et aurait pu se retrouver rapidement noyé dans la masse avec des marques comme Puma, Nike ou Adidas dans le collimateur. Mais non, il a persévéré et travaillé son idée au corps pour créer une marque innovante. Bingo ! Un beau jour, un sportif accepte de porter sa marque. Le début d’une belle histoire. Quant à Salem, qui se dit « viscéralement attaché à son quartier », il ne s’est pas laissé décourager quand, au bout de deux ans d’existence, son entreprise s’est fait cambrioler, le laissant sans le sou. Ne se démontant pas, il n’a pas hésité à diversifier son offre pour remonter la pente. Une belle réussite là aussi. Et qui ne nécessite pas de « renier » son quartier. Non, ça Aziz ne l’accepterait pas. D’ailleurs, dans les dix commandements qui constituent le bouquin, le fait d’être fier de son quartier est mentionné plusieurs fois. Comme un rappel que l’on n’oublie pas d’où l’on vient, ni qui l’on n’est.

Le coaching du business
Les exemples cités précédemment semblent parfois trop beaux pour être vrais. Mais Aziz tente de nous démontrer le contraire. En bon coach, il a élaboré un programme composé de dix commandements tous plus judicieux (et théoriques) les uns que les autres. De « va chercher ton idée et elle viendra à toi » à « fais de ton banquier un pote, tu n’as pas le choix », les idées ne manquent pas. Et là aussi, les témoignages sont nombreux. Si certains conseils sont à la limite du cliché douteux (« évitez le langage Skyrock ou Fadela Amara »), d’autres astuces utiles sont données tout au long du livre.
On conseille par exemple aux jeunes de soigner leur tenue vestimentaire, de bien choisir leur idée et éventuel associé (ou compagnon de galère) avant de se lancer ainsi que d’accepter de prendre des risques et d’essuyer des refus (parfois nombreux et décourageants). En somme, de bonnes idées à grappiller dans ce guide, fort de nombreux témoignages authentiques. Monte ton biz, c’est une parenthèse optimiste, une bouffée d’air frais pour les quartiers. On en oublierait presque que les délits de faciès, nom et quartier existent vraiment. Et que tout ne se passe pas toujours comme dans les livres.

Crédit photo : fondapol

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Charlotte Lazarewicz -