Profession? Bénévole!
Samedi 30/05/2009 | Posté par Jérôme Aubrun (& Délire Motion)
SON EN +. La France compte environ 15 millions de bénévoles. A l’occasion du Printemps du Sport à Frais Vallon et au Petit Séminaire, nous nous sommes intéressés aux bonnes volontés qui, chaque année, permettent à cet évènement d’exister.
« Eh Madame, Madame, est ce que ma copine peut s’inscrire comme remplaçante dan mon équipe ? ». Même si elle répond à cette question pour la énième fois de cette chaude journée, Yousrah, garde le sourire et tente de se faire entendre, malgré la sono et les cris d’enfants.
Un peu plus loin sous des parasols, des mamans distribuent petits déjeuners, eau et conseils alimentaires dans la bonne humeur.
Aujourd’hui, comme durant toute la semaine, les bénévoles sont sur le pont, pour encadrer les activités, assurer les inscriptions et le ravitaillement, en bref contribuer à faire vivre cette manifestation.
Etre bénévole au Printemps du Sport c’est d’abord un engagement important, puisque cela signifie être présent 5 jours de suite, de 08h du matin à 19h, avec de nombreuses tâches à assurer en veillant à garder une pêche communicative.
Les motivations qui poussent ces personnes à s’impliquer de cette manière sont diverses et variées, au gré des profils rencontrés. En vrac on retrouve la volonté de s’investir pour son quartier, de rendre ce que ce type d’évènement vous a apporté, mais aussi de porter les T-shirt offerts aux bénévoles, d’accompagner un pote ou de « faire comme les grands avant nous.»
Après tout être bénévole, étymologiquement parlant, c’est être de bonne volonté, sans avoir besoin de se justifier davantage.
Le recrutement pour cette manifestation prend évidemment en compte ce critère, mais, à l’exemple de ce qui ce pratique de plus en plus dans le secteur associatif, la bonne volonté ne suffit plus pour parvenir à s’engager.
Acteurs de bonne volonté
Les associations à l’initiative du Printemps du Sport ont ainsi formalisé depuis 3 ans les procédures d’engagement : l’habitant ou le quidam qui souhaite s’investir est d’abord reçu en entretien et l’on s’efforce alors de creuser ses motivations et d’évaluer son potentiel.
Le modèle est familier et pour cause, il se rapproche assez d’une situation que l’on trouve habituellement en entretien d’embauche.
Il n’est pas rare également pour certaines associations de demander une lettre expliquant la démarche et qui peut déboucher sur un entretien : la ressemblance avec la méthodologie de recherche d’emploi est alors frappante.
Autre exemple de cet esprit de professionnalisation qui touche les bénévoles, au Printemps du Sport mais aussi ailleurs, les tâches que l’on confie demandent de plus en plus de compétences pointues : savoir expliquer des règles en faisant preuve de pédagogie, veiller à la sécurité des pratiquants, inscrire des enfants en contrôlant les autorisations nécessaires sont des missions qui nécessitent un savoir faire.
D’ailleurs de plus en plus d’associations proposent à leur bénévoles des formations qui visent à acquérir des compétences spécifiques.
L’avantage de cette évolution réside dans le fait qu’une expérience de ce type trouve maintenant sa place sur un CV ou offre la possibilité , par exemple à un administrateur ou un président d’association, de faire valoir son engagement pour une validation des acquis de l’expérience en vue d’obtenir un diplôme.
Ainsi, être bénévole au Printemps du Sport peut permettre à un jeune d’être repéré par une structure qui peut lui proposer d’intégrer l’équipe d’animation ou de l’aider à payer sa formation BAFA.
Cette année pourtant les bénévoles, surtout les plus jeunes, sont moins nombreux que d’habitude à s’être investi. Cela correspond entre autre, pour le président de Multi Passions, à la volonté d’avoir moins de monde pour mieux répondre aux besoins de formation, être plus présent dans l’accompagnement des bénévoles présents.
Du coté des jeunes, ceux qui avaient déjà participé ou ceux en âge de le faire, mettent en avant la difficulté de s’engager sur un tel investissement, la nécessité de trouver un job rémunéré.
Mais ils font aussi état d’un certain désamour, regrettant les activités disparues, comme le foot, et ont du mal à se faire aux nouvelles directions empruntées par les organisateurs, visant à proposer des activités méconnues ou peu reconnus sur la cité.
Conscient de ces regrets, le président de Multi passions souhaite que le relais se fasse, et que les jeunes participent plus activement notamment en devenant davantage acteur et force de proposition.
D’après une étude de 2006 réalisée par le CerPhi (Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie) le facteur essentiel d’attractivité pour les bénévoles c’est davantage le dynamisme du projet associatif, le charisme de ses dirigeants, la qualité de l’accueil, de l’intégration et de l’ambiance.
Trouver le bon compromis entre les objectifs des uns et des autres représente peut être l’un des défis importants à relever pour le futur.
20minutes.marseillebondyblog.fr/files//bnvole1.mp3
Photos: un animateur du Centre social de Frais-Vallon (Jean-Paul Duarte/Collectif A vifs)
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Par Tony Off