Mounia et Nadia, en terminal STG (Sciences et technologies de la Gestion) du lycée Belsunce (2ème ardt) viennent de s’informer au stand BTS Commerce International. « Quitter le cocon familial pour voyager ne me fait pas peur et puis deux ans c’est un bon compromis. Je n’ai pas envie de perdre mon temps dans les études », explique Nadia. Dans la même classe, Salem hésite encore entre une formation postale et un BTS Commerce en alternance. « Un pas dans la vie active tout en étudiant ça me motiverait plus ». Son copain Karim sait déjà qu’il veut être fonctionnaire pour « plus de sûreté », dit-il. Audrey, sa sœur, est prête à relever le défi pour passer le concours d’infirmière. « Il va falloir que je m’accroche dès l’année prochaine en prépa, mais je veux vraiment faire ce métier ».

Moussa et Abassa, en terminale au lycée professionnel Saint Louis (15ème ardt), sont venus au salon avec toute leur classe, accompagnés de leur professeur. « Je ne veux pas traîner toute la vie dans le quartier, j’ai envie d’avancer » raconte Moussa, 20 ans et déjà papa. A l’instar de cette classe, rares sont les enseignants qui ont pris l’initiative d’emmener leurs élèves à ce forum. « Une visite pourtant essentielle pour animer la curiosité des jeunes des quartiers, pour qu’ils découvrent toutes les possibilités d’études », selon François Anglade, proviseur du lycée Belsunce qui réserve d’ailleurs chaque année une journée pour le salon. « L’important c’est qu’ils aient un projet d’études pour avancer. » 

Le proviseur déplore que trop peu de jeunes de son lycée soient pris en BTS où la sélection se fait par dossier. «  Ils sont alors réorientés en faculté où la plupart échouent car ils n’ont pas l’habitude d’être autonomes. Cette année la réforme de la ministre Valérie Pécresse, appelée « Réorientation active », va, peut-être, permettre aux terminales de mieux faire leur choix car leur dossier sera étudié individuellement ».

En même temps que la conférence sur l’avenir des bacs STG, se tenait celle sur les métiers de l’armée de terre, une autre voie pour les jeunes de ces quartiers. « De plus en plus de jeunes sont attirés par notre profession car ils s’aperçoivent souvent qu’ils sont mieux considérés que dans certains secteurs du civil et ne sont pas systématiquement rejetés. La diversité des métiers, 400 dans l’armée de terre, 50 dans l’armée de l’air et 35 dans la marine est un autre élément attractif »,  explique le capitaine Delon du Centre d’information et de recrutement de l’armée à Marseille. « D’ailleurs, ajoute-t-il, dans cette ville, 60% des jeunes recrues viennent des quartiers défavorisés. »

Fin de matinée au salon de l’Etudiant, les jeunes que nous avons rencontrés sont plutôt contents d’y être allés même si certains attendent avec impatience Métiarama, « un salon  plus concret », selon Salem. Les filles de la classe de STG ne manqueront pas de refaire un dernier petit tour pour aller voir une dernière fois « les beaux gosses de l’école d’ingénieurs ».

Pauline Legrand et Mariette Perrard