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Cinéma sur la Canebière II : le retour

Samedi 21/02/2009 | Posté par Hadrien Chidiac (EJCM)

Une superproduction marseillaise pourrait voir le jour d’ici 2013 sur l’axe mythique de Marseille. Un multiplexe cinéma de 1500 places qui remplacerait le Capitole disparu en octobre 2007.

Les cinéphiles attendent son retour depuis plus d’un an. Plus grand. Plus beau. Plus fort. A la fin du premier épisode, la mort du vieux cinéma le Capitole leur avait laissé un goût amer dans la bouche. «Une catastrophe et une faute», ajoute même Patrick Mennucci, maire du 1er et 7e arrondissements.
 Mais l’espoir est revenu récemment. «La réalisation d’un multiplexe moderne mêlant salles de cinéma et autres activités culturelles est dans les tuyaux», a annoncé Rémi Hillaire, promoteur du plan Campus-Canebière. Un projet qui s’inscrit dans le cadre de la rénovation du haut de l’artère marseillaise, avec la construction de logements étudiants, d’un resto U et d’un Hard Rock Café. Flash back. Le Capitole est le dernier grand complexe cinématographique du centre-ville.

La scène se passe en octobre 2007, au 134 de la Canebière. Plus rien ne va. Les chiffres sont en chute libre depuis longtemps. «Plus grand monde ne s’y rendait, sourit Michel, un habitant du quartier, le regard dirigé vers les grilles poussiéreuses de l’établissement. Personne ne l’explique vraiment…» Salles vétustes, travaux du tramway, les raisons du départ des spectateurs sont multiples. UGC débranche finalement le Capitole à l’agonie le 23 octobre.

Un quartier sans vie
Depuis, les affiches de film ont disparu, (remplacés par des collages de films ficitfs signés des grapheurs Pom, Joos et Gé). Les feuilles mortes et les déchets portés par le vent s’entassent devant l’entrée. Les promeneurs passent sans le voir. «Ce projet, est inespéré, sourit, Elie, buraliste. La Canebière est coupée en deux. Notre partie est morte depuis trop longtemps». «C’était vivant et gai ici avant, ajoute Muriel, sa mère. La fermeture du cinéma et, récemment, le départ des étudiants à cause des locaux abîmés de l’université, c’est la goutte d’eau !». Les commerçants et les habitants sont unanimes, le quartier a besoin d’un coup de fouet.
Pour ce faire, ils peuvent compter sur la mairie du 1er arrondissement. «C’est une aberration que le centre-ville de Marseille n’ait pas encore de grand cinéma, s’insurge-t-on à la mairie, le torse bombé. Lyon, Toulouse, Lille, toutes les villes en ont». Et d’ajouter : «Ce projet n’a rien d’extraordinaire, en soit. On aimerait juste faire ici ce qui fonctionne ailleurs !»

Un MK2 à la place de la mairie
Le casting a déjà débuté. Dans le rôle du gentil : Patrick Mennucci. Il a proposé de vendre sa grande mairie du 1-7 pour laisser place au multiplexe. «On fait du lobbying constant sur la mairie centrale pour qu’elle accepte le projet», explique-t-on dans le 1er arrondissement. «L’équipe de Jean-Claude Gaudin souhaite redynamiser le centre et, sauf surprise, elle devrait donner son accord». Le réalisateur Rémi Hillaire et la société de production Patrim hésitent encore sur le nom du premier rôle : Gaumont ou MK2 ? A la mairie, la préférence irait pour le second : «A Paris, ils ont un MK2 collé au pôle universitaire et à la bibliothèque François Mitterrand. C’est un produit qui fonctionne très bien en ce moment. C’est ce qu’on recherche».
Mais l’ombre de l’échec économique plane toujours sur le quartier et beaucoup s’interrogent sur la viabilité d’un cinéma en haut de la Canebière. «Nous avons fait une enquête, indique-t-on à la mairie du 1er arrondissement. Le complexe doit posséder 12 salles pour être viable. Les spectateurs seront là, une fois la zone redynamisée avec le plan Campus-Canebière».
Si tous les acteurs semblent s’accorder sur le principe, le projet n’en est encore qu’au stade de la science-fiction. Reste à espérer qu’il ne tournera pas à la comédie dramatique.

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Hadrien Chidiac (EJCM) -