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Helmut, l’artiste éphémère de la Canebière

Jeudi 29/12/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz

SELECTION 2011 - AVRIL -- Vous l'avez peut-être croisé sur la Canebière, son atelier. Il dessine toutes sortes de choses, principalement des personnages. Mais qui se cache derrière ce visage buriné et marqué par les années ?

Cela fait trente ans qu’il manie la craie et peinture le sol. Ou plutôt, les sols. Car Helmut, artiste de rue d’origine allemande, n’a pas élu domicile à Marseille. Non, voilà un nomade qui se balade un peu partout en France et en Europe. Il avoue à demi-mot vivre à Nantes, mais préfère parler de ses voyages. Ce saltimbanque à l’accent marqué vit de son art. Ou tente de le faire.

Intarissable sur ses dessins, il l’est un peu moins sur sa vie personnelle. Un artiste doit savoir garder le mystère, cela Helmut semble l’avoir bien compris. On apprend tout de même qu’il a eu deux métiers avant d’opter pour le chemin de l’aventure : mécanicien auto et couvreur, autant dire, deux boulots aux antipodes de son activité actuelle.

Une vie de libertés
Mais son choix, il reconnaît l’avoir fait en son âme et conscience. « J’ai préféré la liberté à la sécurité », confie-t-il l’air malin, un sourire éclairant son visage mangé par une barbe de plusieurs jours. « Parce qu’on ne peut pas avoir les deux », ajoute-t-il l’air pensif.

Philosophe à ses heures, il n’en reste pas moins pratique et conscient de la difficulté de son exercice. Sur le sol gisent de nombreuses craies de toutes les couleurs. Et à chaque extrémité de la zone improvisée pour son dessin du jour, Helmut a disposé de petites boîtes, conçues pour récolter l’argent des passants généreux.

Beaucoup s’arrêtent, commentent, prennent des photos ou viennent directement lui parler. Alors que d’autres, en habitués, passent tête haute sans même lui accorder un regard. Mais Helmut semble s’en ficher et continue d’apprivoiser le sol pour toujours plus s’appliquer et repasser les contours de son œuvre. Demain, ce sera peut-être un dessin différent. Ou une ville différente.

Tandis qu’il se remet à l’ouvrage après mes questions indiscrètes, je farfouille dans ma poche pour y trouver quelques malheureux centimes. Un bien mince prix à payer pour une telle rencontre. Éphémère, tout comme les toiles d’Helmut.

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Charlotte Lazarewicz -