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Coup de mistral... La grande mosquée sans les Algériens ?

Lundi 05/07/2010 | Posté par Michael Couvret

Depuis la pose diplomatique de la première pierre le 20 mai dernier, le projet de grande mosquée est au point mort. L'association « La mosquée de Marseille » a changé de Président et doit, désormais, faire face au mécontentement de la communauté algérienne. Retour sur une histoire abracadabrante.

Cela fait 50 ans! 50 ans que Marseille attend sa grande mosquée, 50 ans que la communauté musulmane de Marseille attend son lieu de culte. Mais voilà, à Marseille rien ne se passe jamais comme prévu. Entre dérives politiques, divergences idéologiques et manipulations, le projet ressemble plus à un épisode de Dallas. Dans le rôle de Sue Ellen, celle qui focalise toute l'attention depuis deux semaines, l'élue régionale apparentée PS, Fatima Orsatelli. Madame Orsatelli cumule ce mandat avec un siège au CA de l'association La mosquée de Marseille. Elle aurait organisé, avec l'aide de l'imam  Abderhamman « J.R. » Ghoul, un putsch visant à évincer le président, Nourredine Cheick. C'est en tout cas ce que soutient le Collectif des associations algériennes et musulmanes de Marseille. 

Un putsch, des conflits d'intérêts... 
Réuni jeudi dernier au Café de France, ce comité extraordinaire a débattu pendant plus de deux heures sur la conduite à adopter suite aux évènements récents. Pour rappel, Nourredine Cheick, adoubé par la Mairie de Marseille pour piloter le projet de la grande mosquée, a été évincé de la présidence de l'association, après un vote en assemblée générale. Il a été remplacé par Abderhamman Ghoul qui jouissait du soutien de Fatima Orsatelli. Le collectif accuse cette dernière d'avoir tenu des propos diffamatoires envers la communauté algérienne à cette occasion.

Selon Omar Djellil, organisateur de la réunion, « ces propos sont une manière de stigmatiser la communauté algérienne ». Pour lui, il ne fait aucun doute que Nourredine Cheick a été déchu « parce qu'il est algérien ». Fatima Orsatelli est donc accusée de jeter le trouble entre les différentes communautés qui, jusqu'à présent avaient réussi à mettre leurs divergences de côté pour le bien du projet. Au delà de ça, c'est son mandat d'élue qui dérange, les associations n'ont pas manqué de souligner le conflit d'intérêt et craignent la récupération politique de la grande mosquée. Ils réclament d'ailleurs la démission de madame Orsatelli et souhaitent que Michel Vauzelle, Président de la région Paca, tape du poing sur la table.    

… Et un boycott ?
Si elles ne sont pas entendues, les associations concernées pourraient aller jusqu'à un boycott du projet. En d'autres termes, elles pourraient se retirer des financements, ce qui représenterait un manque à gagner d'environ 5 millions d'euros, selon Omar Djellil. De plus, il est à craindre, que ces dissensions au sein de l'organisme qui gère la construction de la mosquée, ne fasse peur aux investisseurs. La communauté musulmane de Marseille compte une grande majorité d'Algériens, si ceux-ci venaient à se retirer, il s'agirait d'un signe fort à l'encontre du projet. 

Les pierres, quand y'en a une, ça va...
Un projet dont le coût global est estimé à 22 millions d'euros. Seuls quelques milliers auraient été rassemblés à l'heure actuelle. Ali, l'un des intervenants, craint de voir le projet tout entier capoter. Il souhaite donc « faire table rase de ces évènements. Il faut appeler et interpeller plutôt que de se retirer ». L'assemblée semble d'accord avec ses propos, les discours d'apaisement et d'unité se succèdent. Pour Alima, « seul le projet compte, pas les Hommes ni les drapeaux ». Au fond, tous espèrent assister un jour à la pose de la dernière pierre de l'édifice, sans avoir à attendre de nouveau pendant 50 ans. 

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Michael Couvret -


Réactions des internautes

Jimmy
Lundi 5 Juillet 2010, 13:53
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Orsatelli
 Madame Orsatelli a effectivement fait plusieurs sorties médiatiques, n'hésitant pas à parler, je cite : "d'hégémonie algérienne". Je me demande simplement où est son intérêt et pourquoi chercher à semer le trouble entre les différents mouvements musulmans. Pour une personne qui se dit "laïque", siéger à un tel poste est quelque peu contradictoire. Il me semble que la séparation entre l'Etat et l'Eglise date de 1905... Pourquoi ne pas rester en dehors de ces histoires?

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Franckdu13
Lundi 5 Juillet 2010, 17:14
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Laïcité pour la grande mosquée de Marseille
 Je suis profondemment laïc et républicain, et je ne comprend pas l'entêtement de cette élue à siéger dans cette mosquée. Il est consternant de voir que c'est une socialiste, soutenue par monsieur MENUCCI et monsieur VAUZELLE, qui s'obstine à bafouer la Loi 1905 alors que les socialistes ont toujours plaidé pour la séparation entre l'église et l'état.

Comme tous les marseillais, j'ai suivi du coin de la lorgnette cette affaire et je trouve incompréhensible que cette élue de la république française puisse tenir des propos contre l'Algérie alors que ce pays est un donateur.

Pour simplifier, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. J'imagine l'attitude d'un mécène qui donnerait de l'argent à Médecin du Monde et que ce dernier s'entendrait répondre "Votre argent nous intérresse mais vous n'avez pas de droit de regard ni même la possibilité de demander des comptes". 

J'ai regardé les interventions de ce jeune sur LCM et qui en photo sur votre blog et il a raison de défendre la confusion des genres sur ces questions de laïcité.

Il est évident que le retrait de l'Algérie ferait capoter le projet mais a-t-il le choix. Quand on parle de la religion islamique des caves, nous aurions aimé voir émerger un tel symbole.

Le plus dramatique, c'est que le projet vacille non pas du fait de l'Extrême-droite, très virulente à son égard, mais à cause d'une élue qui veut cumuler privilége temporel et privilége spirituel. 

La crainte pour ce projet serait de voir d'autres élus s'emparer de l'opportunité de voir une élue de la République siéger dans la mosquée pour prétendre y entrer, ce qui serait d'ailleurs normal puisque le cas ne fait pas école.

Le mécontentement algérien ou la colère d'autres musulmans et l'absence de Laïcité vont contribuer à faire revenir ce projet 50 ans en arrière. 

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