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Déçu du foot, un capo de l’OM laisse sa place

Mardi 24/03/2009 | Posté par Eva Duval (EJCM)

Le plus ancien "capo" de l’OM, Lionel Tonini, a décidé de céder sa place, alors même que son équipe tutoie enfin les sommets du championnat. Après 22 années à la tête des Yankees, il laisse le micro à un plus jeune.

L’OM, Lionel est tombé dedans tout petit. Ses parents l’ont initié très tôt en l’amenant voir des matchs au Stade Vélodrome avec son frère. De fil en aiguille, sa simple passion de supporter est devenu celle d’un leader, dos au terrain, micro ou porte-voix en main pour haranguer la foule. A 17 ans, en 1987, il crée le premier groupe de supporters du virage Nord, les Yankees. Tous les abonnés s’y connaissaient et partageaient une sorte de fraternité à travers l’OM. «Quand on a commencé on était 30. On volait les draps à la SNCF pour faire les banderoles», se souvient-il. L’année d’après, les supporters étaient 150, et en 1994, lorsque l’OM a été rétrogradée en D2, on comptait plus de 1000 abonnés. Chaque année, leur nombre augmente. Aujourd’hui, ils sont 5000 à occuper le bas du Virage Nord.

A l’époque, «l’ambiance partait des tribunes Ganay [la tribune latérale, réputée plus familiale, ndlr] En fait, elle partait de partout !». «J’ai passé de supers moments», raconte Lionel Tonini, une pointe de nostalgie dans la voix. Il se souvient particulièrement de la finale de 1993 contre le Milan AC. «C’était un 26 mai. On a gagné le 26 mai ! C’est le jour de mon anniversaire !». Il évoque également les débuts de Didier Drogba. «En fait, il y a des anecdotes à presque tous les matchs».

En prévision de la Coupe du Monde de 1998, le stade a été reconstruit. L’ancien Vélodrome, au charme désuet, est devenu une vaste coupole très évasée. «On a perdu beaucoup de chaleur avec ce nouveau stade», explique Lionel Tonini. «Avant, on avait un vrai stade de foot. L’architecte nous a expliqué que le nouveau serait mieux, qu’on verrait la mer du haut des gradins. Mais nous on vient pas au Vélodrome pour voir la mer !».

Récemment, Lionel Tonini a pris la décision de tourner la page, de raccrocher le porte-voix, pour laisser la place à un plus jeune supporter. Plusieurs raisons, conscientes ou pas, semblent l’avoir incité à faire ce choix.
Tout d’abord, il a un fils de 22 mois. «Je n’ai plus les mêmes priorités, constate-t-il. A 39 ans, je suis fatigué». Aujourd’hui, il pense d’abord à sa famille et à travailler «pour ramener de l’argent à la maison». Motif moins joyeux, sa mère, fervente supportrice de l’OM depuis des années, est décédée en septembre dernier. Le temps passe, et les choses de la vie mettent le doigt dessus.

Par ailleurs, il se dit aussi déçu par le foot et par l’ambiance qui y a tellement changé. «Ca fait 5 ans que je joue au rugby pour retrouver une ambiance fraternelle. Entendre "on t’encule" pendant 90 minutes, ça me gonflait».
Lionel Tonini décide donc de s’arrêter. Il passe le micro à "Juju", car ce jeune Yankee de 28 ans était déjà le Capo remplaçant qui palliait aux absences du titulaire indiscutable.

Lionel Tonini met donc fin à sa carrière de capo, mais pour rien au monde il n’arrêterait d’être supporter. «Quand je vais au stade, j’ai toujours la boule au ventre. Mais il faut prendre des décisions dans la vie. A la fin, c’était plus une contrainte qu’un plaisir».
Ca faisait déjà quelques temps que Lionel Tonini se posait la question de cesser cette activité. Pourquoi maintenant ? Il ne le sait pas vraiment. «En tout cas, si l’OM gagne cette saison, je me dirai que j’ai bien fait de partir».


Photo Nicolas Haeringer

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Eva Duval (EJCM) -