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La société secrète du Virage Nord

Lundi 23/02/2009 | Posté par (EJCM avec B.G.)

Les reporters du Marseille Bondy Blog se sont glissés au cœur du Virage Nord, le virage De Peretti, lors d’un match. Derrière la ferveur et « l’ambiance scandale », une véritable organisation secrète est à l’œuvre pour assurer le spectacle.

Quand l’OM joue à domicile, c’est une véritable microsociété qui s’active dans et autour du stade. Dès les  abords du Vélodrome, les vendeurs de rue proposent des écharpes, des sandwichs voire même des billets à la sauvette pour les retardataires. Une fois dans l’enceinte, les clubs de supporters prennent le relais. Les Dodgers, les Yankees, les MTP, les Fanatics, les CCS, sont les principaux clubs de supporters du Virage Depé, ainsi nommé en l’honneur du « capo » des MTP, Patrick De Peretti, décédé prématurément. Chacun des clubs suit sa propre organisation mais ils se coordonnent pour le « tifo », l’animation qui saluent l’entrée des équipes. Chaque club a aussi son tempérament et sa réputation, les Dodgers et les Yankees plus familiaux, les MTP et les Fanatics, plus acharnés.

A la tête de chaque club, une petite équipe fait tourner la boutique et organise les déplacements. Qu’ils soient bénévoles comme Ahmed, président des MTP, ou rémunérés comme Corinne, coordinatrice chez les Dodgers. Et certains acharnés ont parfois même un rôle pendant le match, comme Ahmed qui assure la bande originale de l’avant-match et de la mi-temps aux platines.

A côté de ceux-là, il y a toutes les petites mains qui s’affairent pour préparer le spectacle. Il s’agit de distribuer les drapeaux, placer les carrés de papier coloré qui serviront aux tifos, ou enrouler les immenses voiles que l’on sort pour les grandes occasions.


"Hystérie!"

Chaque club doit assurer sa part de l’ambiance et ne pas démériter face aux autres. Cela dépend des spectateurs eux-mêmes et de leur enthousiasme. Mais aussi de tous ces supporters actifs qui installent les snacks, la sono, les banderoles… chacun s’y met pour que tout soit prêt au coup de sifflet. D’ailleurs, le noyau dur arrive dès le début d’après-midi pour commencer la mise en place. Avant le match, la fourmilière s’active sérieusement. Les travées sont remplies, souvent jusqu’aux escaliers. Tout le monde debout, c’est la loi dans les virages.

Le mégaphone à la main, le « capo » enlève son maillot. Aux MTP, c’est une tradition initiée par Patrick Deperetti et reprise par tous ces successeurs.  Le capo de Marseille Trop Puissant doit être torse nu, qu’il vente, pleuve ou neige. Inspiré des groupes ultras italiens, l’organisation des clubs est assez pyramidale et le capo est le leader, le maître à chanter du groupe. Il passe l’essentiel du match dos au terrain et rentre en transe pour « transmettre la rage aux gens ». Son charisme joue beaucoup dans l’ambiance du virage. Un capo en demi-teinte et le virage reste amorphe. C’est lui qui lance les chants et les sifflets quand cela s’impose. Il est soutenu par une armée de tambours et quelques porteurs de fumigènes qui ne sortiront leur flamme qu’au moment des buts, s’il y en a.

Malgré le froid vif, l’ambiance se réchauffe au rythme des tambours et les spectateurs se prennent au jeu, le spectacle est lancé. S’en suivent 90 minutes de « qui ne saute pas n’est pas marseillais », « Aux Armes ! » et autres « Allez l’OM ! », que les supporters reprennent en chœur en se répondant dans tous les coins du virage. Et après le match, il faudra remballer en se refaisant le film de la rencontre. Avec toujours l’espoir qu’au prochain match, la victoire sera au rendez-vous.

Vidéo et texte de Camille Moulinet et Flavie André (EJCM/avec B.G.)


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