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Coup de mistral : Olympique des Merveilles

Lundi 26/07/2010 | Posté par Jan Cyril Salemi

A deux jours du match contre le meilleur ennemi, les Olympiens s'affairent au centre d'entraînement. Une véritable attraction touristique. Au mois d'Avril dernier, pendant les vacances de Pâques, notre bloggueur, Jan Cyril, est allé à la rencontre de ces touristes du football qui patientent des heures pour récolter une photo ou une signature de leurs idoles. VIDEO EN +

 "Nous, on arrive de Quimper !" "Nous de Strasbourg !" "Nous, on vient du Havre !" "Et nous de Saône-et-Loire !" Au Championnat de France de la popularité, l’OM collectionne les titres depuis des années. Il est 15h, l’entraînement est prévu à 16h, mais une trentaine de fans attend déjà devant l’entrée de la Commanderie.Niché entre un champ de salades, une petite colline et les ruelles d’un quartier résidentiel, le Centre n’est indiqué sur aucun panneau. "On a mis deux heures pour trouver !", témoigne Ludovic, venu du Havre avec sa femme et leurs trois enfants. "On est au camping à Aubagne, on se fait une semaine OM !"

Beaucoup de familles sont présentes. Les parents affirment être là "surtout pour faire plaisir aux  petits". Mais quand les premiers bolides apparaissent, ils sont aussi excités que leurs enfants. "C’est qui, c’est qui ?" "On voit rien avec leurs vitres noires !" Ludovic rassure son fils : "On a fait 1000 km pour les voir, on peut bien attendre un peu !"
Les Quimpérois, eux, ont adopté la technique de l’embuscade. A une dizaine, ils se sont placés dans la petite traverse qui mène à la Commanderie. Prêts pour l’attaque de la diligence. Sauf qu’au lieu des colts, ils portent écharpes, drapeaux et appareils-photos. Dès qu’un héros apparaît, ils lui barrent la route avec enthousiasme, en espérant le faire descendre de voiture. Le plan échouera à chaque tentative. 


Une fois les joueurs dans l’enceinte, l’heure est à négocier un droit d’accès. Mais les vigiles sont intransigeants. Consigne formelle : on ne passe pas. A quelques journées de la fin du Championnat, le titre semble enfin promis à l’OM. Après 17 années de palmarès désertique, comblé récemment par une "petite" Coupe de la Ligue, la pression règne autour du club. Ambiance d’opération militaire top-secrète, le   huis-clos a été décrété jusqu’à la fin de la saison.

Mais les habitués connaissent une ruse : un petit chemin qui mène derrière les terrains. De là, en se hissant au-dessus des murets, peut-être que... Enzo, perché sur le toit d’une voiture est déçu : il ne voit rien du tout. Et pour cause, les joueurs sont sur le terrain du bas, invisibles. Son père ne décolère pas : "Ils pourraient faire les murs moins hauts, j’aurais pas cabossé ma bagnole. Et en plus pour rien !"

A la fin de l’entraînement, une cinquantaine de personnes se retrouvent devant l’entrée, pour un ultime espoir. Et vient enfin la délivrance. En sortant, presque tous les joueurs stoppent leurs bolides et prennent le temps de poser pour une photo, de griffonner un autographe sur un maillot ou sur un carnet. Ludovic, encore plus fier que son fils :  "Ils vont en faire une tête tes copains quand tu vas leur montrer ta photo avec Lucho !"

Les joueurs dans l’ensemble se montrent plutôt disponibles. Encadrés par les vigiles, ils longent les barrières et se prêtent assez volontiers au rituel. Laurent Bonnart glisse qu’il s’arrête "régulièrement, c’est normal", Hatem Ben Arfa confie que "c’est bien d’avoir un contact avec les supporters" (voir la vidéo). Là-bas, un petit attroupement se forme : "Fais voir, fais voir !" Gaby Heinze, l’international argentin, a donné sa paire de crampons à un jeune garçon : "Il y a le drapeau de l’Argentine dessus, et le prénom de sa fille. Elles me vont grand, mais je les mettrai plus tard.
Ces footballeurs engrangent en quelques jours l’argent que leurs fans mettront des années à gagner, mais pour ces anonymes, une photo ou une signature valent tout l’or du monde. Et une paire de chaussures en cadeau est digne d’une offrande des Dieux. Le défilé se termine, un minot a l’air un peu triste. "Je suis dégoûté, Valbuena, il s’est pas arrêté. En plus, il avait une Golf, d’habitude il prend le Hummer, c’est mieux !"
Lui repart tout seul chez lui, à pied.

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Jan Cyril Salemi -