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L’OM sauve sa saison

Lundi 28/11/2011 | Posté par Jan Cyril Salemi

Le fameux clasico avait lieu hier soir, au Vélodrome, et l’OM l’a emporté 3-0 sur le PSG. L’occasion pour le MBB de faire un retour sur la rivalité entre ces deux clubs, qui, au départ, n’avait rien de "classique".

Sur le Marseille Bondy Blog, on ne parle pas très souvent de sport. Mais il y a des incontournables. Le soi-disant “clasico” OM - PSG en fait partie. La rivalité entre ces deux clubs, fabriquée de toutes pièces, à force de persuasion médiatique, a fini par devenir ce qu’elle n’était pas : un classique.

Tapie aux manettes
A l’origine du phénomène, chacun connaît l’histoire, se trouvent, d’une part, l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie et d’autre part, le Paris Saint-Germain de Canal Plus. En 1991, l’OM survole le football français, Bernard Tapie a repris le club phocéen cinq ans plus tôt, et à coups d’investissements massifs, il a transformé l’équipe en machine à gagner.

Pendant les premières années, seul Bordeaux, parvient à rivaliser avec l’OM. Le choc du championnat est alors OM - Bordeaux, et les deux présidents, Tapie à Marseille, et Claude Bez à Bordeaux, se chargent d’alimenter la chronique médiatique. Mais personne ne parle alors de clasico pour cette rencontre.

Dans le championnat de France, la notion de clasico n’existe pas jusqu’aux années 90. En réalité, une seule rencontre pourrait alors mériter ce titre : OM - Saint-Etienne. Si on considère qu’un clasico, donc un classique, repose sur une histoire, une tradition, une rivalité sportive longuement entretenue, les matches entre ces deux clubs répondent à ces critères.

Mais à l’époque, les Verts de Saint-Etienne, minés par des scandales financiers, ne font plus le poids sportivement. Les autres clubs historiques du foot français, comme Lille ou Nantes, ne sont pas non plus à la hauteur, et la suprématie marseillaise s’impose peu à peu.

Pour entretenir la concurrence, Bernard Tapie encourage Canal Plus à investir au sein du Paris Saint-Germain (tout comme il incita Jean-Michel Aulas à prendre en charge l’Olympique Lyonnais). La chaîne cryptée, qui est le diffuseur du championnat a tout intérêt à maintenir un enjeu sportif à la compétition. Le nouveau propriétaire attire les meilleurs joueurs à la capitale, et le club devient le seul à pouvoir résister à l’OM.

Un classique plutôt contemporain
Mais cette lutte sportive ne suffit pas. Il faut aussi créer un mythe. Le PSG, né au début des années 70 est un club très jeune. Il n’a aucun historique de rivalité avec l’OM. A partir de 1991, la légende se met en route. En se calquant sur les duels entre le Real Madrid et le Barça en Espagne, ou Boca Juniors et River Plate en Argentine, le terme "clasico" est importé et apposé aux matches OM – PSG.

Sauf que, à la différence des oppositions en Espagne ou en Argentine, cette rivalité ne repose pas sur un passé commun, elle est une simple création médiatique. Pourtant, la mayonnaise prend sans problème, favorisée par l’antagonisme Marseille – Paris, et toute une série de déclarations des présidents, des joueurs, des entraîneurs, qui entrent dans le jeu avec malice.

Vingt ans plus tard, l’œuvre est à maturité. Quels que soient les résultats sportifs des deux clubs, le match qui les oppose au moins deux fois par an est devenu un rendez-vous qui dépasse de loin la simple rencontre de football. Le match a un impact médiatique, publicitaire, politique, sécuritaire, voire identitaire, et accessoirement, l’enjeu sportif entre également en compte. Pour les joueurs, et plus encore pour les supporters, c’est LE match qu’il faut gagner. Peu importe le classement final, vaincre lors du clasico est le baromètre de la saison.

Cette année, la roue semblait avoir tourné. Après bien des années de galère, le PSG s’est trouvé un généreux bienfaiteur. L’Emir du Qatar a racheté le club, il a financé un recrutement flambant, et les Parisiens cartonnent en championnat. Tandis que l’OM accumule les contre-performances.

Mais hier, contre toute attente, l’OM a frappé fort. Alors que tout le monde voyait les Marseillais au fond du gouffre, ils se sont largement imposés 3-0 et ont repoussé la crise qui couve au sein du club depuis plusieurs semaines. Quoi qu’il arrive dans les semaines à venir, l’essentiel est fait.

Et puis, juste pour le plaisir de faire maronner nos quelques lecteurs parisiens, rappelons-leur qu’il y a au moins une chose qui est vraiment classique pour ce match, c’est que l’OM l’emporte très souvent : sur les dix derniers clasicos, par exemple, l’OM en a gagné sept. C’est comme ça...


Crédit photo : fred GLLS

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