21h : La salle est plus tendue que le pied de Taiwo frappant un penalty. C’est le coup d’envoi.


22h et quelques : Après une mi-temps cafardeuse en compagnie d’une ribambelle de « dames nicotine », j'ai épuisé toute la gamme des « pourquoi que ?», des « Ouuhhh !», et des « et alors l’arbitre, tu le sors le carton ? », et encore des « t’y es pas bon »…

22h20 : Soulagement général, on mène deux à zéro, ça y’est, ça chante dans le bar. On entame un « Tout le vélodrome » enflammé.

22h45 : Le bar d’à coté a fusionné avec le notre. La fille à côté de moi n’arrive pas à réaliser « J’y crois pas, c’est mon premier titre ». On appelle les potes, on se fait des tournées de bières et de bisous.

23h15 : Le Vieux Port est en feu et en folie : Fumigènes, pogos, chants victorieux, les enfants sur les épaules... « On se croirait à un concert de rock ». Trop émue de pouvoir dire « j’y suis »…

01h00 : Dans les bars, c’est drôle : t’as ceux qui fêtent, t’as ceux qui s‘en foutent mais qui veulent bien fêter. Et puis, t’as les extraterrestres, ceux que tu vois passer en tenue clinquante et brushing impec. Tu te demandes vraiment sur quelle planète ils circulent quand tu les entends dire « Mais j’ai rien compris c’est Marseille ou c’est Bordeaux qu’a gagné ? » !!!

Puis la rumeur court avec les minots

Le lendemain, profitant du soleil sur le Vieux-Port, j’ai tout le loisir d’observer les grappes de supporters qui arrivent en prévision des festivités. Ici, des groupes de jeunes gens qui courent presque. Pancartes, maillots, cernes sous les yeux. Là, papa, maman et les minots, habillés avec le maillot, clic-clic une petite photo devant les bateaux pour envoyer à mamie. Par là, deux jeunes demoiselles : dans leur dos : « Valbuena » Lucho » ça m’aurait étonné, aussi...

15h00 : Me voici postée devant les barrières en hauteur. À côté de moi, une dame dit à son mari : « on les regarde passer, après on rentre hein ? Ça fait déjà deux heures qu’on est là ». Puis la rumeur court en même temps que les minots : « Ils arrivent, ils arrivent » 

Le voilà donc ce car qui passe devant moi, plein de joueurs. Bien plus drôles à observer qu’au virage sud. On les voit mieux. L’émotion m’étreint... Trop de trucs ressentis au milieu de cette foule qui acclame, scande et qui, pour une fois, semble d’accord sur tout.

Avec mes appels de groupie impudique, Lucho finit par me voir et me sourit. Rien qu’à moi…