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Un million de Mars'iens : Adelino

Vendredi 11/02/2011 | Posté par Samir Akacha

SAMIR A RENCONTRE un nouvel ovni cette semaine. Pour graver son nom dans le livre des records, Adelino a décidé de sillonner toute l'Europe à Vélo. Il a croisé la route de Samir sur le Vieux-port.

Il s’appelle Adelino. Adossé au muret qui entoure l’entrée de la station de métro Vieux Port, il observe la mer et les passants. Devant lui s’étale une grande carte de l’Europe, avec des photos, des coupures de presses, et des lignes rouges qui barrent le continent. Adelino Manuel Lopez Ferrera, 52 ans, parti du portugal à vélo il y a huit ans, pour entrer dans le Guiness des records.

Les passants s’arrêtent, scrutent la carte, lisent des morceaux d’articles. Certains entâment une conversation avec le personnage, d’autres laissent une pièce avant de repartir. Je me décide à lui parler, et lui propose d’être le sujet de mon article. Il accepte, et m’invite cependant à lire au préalable toutes les coupures, parce qu’en huit ans de voyage, il en a eu des interviews, en Finlande, Norvège, Grèce, Turquie, sans compter les passages télé (au nombre de 3), “et à chaque fois c’est les mêmes questions !”

Je me plis à l’excercice. Adelino est un ancien marin pêcheur. Mais à la suite d’un accident, il quitte son travail et trouve plus de temps pour l’une de ses passions, le vélo. En 2002, il quitte le Portugal, direction l’Europe par les routes. Sur son vélo, “le même depuis le début”, il va parcourir 47 000 Km.

Il me parle de sa vie, surtout de ses galères. Depuis le début de son périple, il s’est fait voler à plusieurs reprises. “On m’a déjà pris une radio, un GPS, des lanternes, une canne à pêche, plein d’affaires en huit ans. Je peux pas le laisser seul mon vélo”. Pour le quotidien, il s’organise avec ses moyens. “Je peux me permettre de dormir dans une auberge de jeunesse environ une fois par semaine. C’est l’occasion de prendre une bonne douche. Sinon je dors sur les plages, c’est tranquille. Mais il y a des voleurs partout la nuit, le jour ça va”.

Sa famille a pris l’habitude de ses longues absences. Il a déjà fait de longs voyages avant, de trois ou quatre ans. Adelino a l’intention de retourner à Setoubal, sa ville d’origine, dès l’année prochaine. Peut-être. D’ici là, pour financer son périple, il travaille à l’occasion sur les plages, à vendre chouchous et beignets, ou s’occupe des matelas quand il ne trouve rien de mieux. Il a aussi du travail dans les ports, sur les bateaux (grâce à la solidarité des marins), dans le bâtiment ou le ménage quelques fois. “C’est rigolo, je fais un peu de tout”.

Avant Marseille, Adelino s’était posé en Norvège, “mais il y avait trop de neige là-bas”. Prochaine escale, la sardaigne, ou un ami lui a trouvé du travail sur un bateau pour quelques semaines. Quand à savoir ce qu’il pense de Marseille, pour lui c’est un paradis. Mais il estime que le grand nombre d’étrangers a changé l’identité de la ville. Adelino, homme de paradoxes, ancien marin parcourant la terre à vélo, de ceux qui se tricotent une vie avec une ambition de légende. Le Vieux Port, ses sirènes, ses poissonniers et son futur recordman. Toute une histoire.

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Samir Akacha -