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Le boulevard Michelet, une rue aux multiples facettes

Jeudi 11/04/2013 | Posté par Charlotte Peyramaure (EJCM)

Dans les quartiers sud de Marseille, le Boulevard Michelet fait office de frontière entre le 8ème et le 9ème arrondissement.

Marseille regorge de lieux insolites et de richesses cachées, de contrastes saisissants à même les quartiers. Un exemple parlant : le boulevard Michelet, bien différent selon que l’on habite vers le rond point du Prado, ou plutôt vers le quartier Mazargues.

Il se distingue par un habitat contrasté dont se dégage un style inimitable : de très belles habitations côtoient des constructions insolites ; de belles résidences s'érigent à côté de barres d'immeubles.


Une rue sans fin
Des travaux qui se hissent pour le nouveau tunnel, un pizzaiolo ambulant, un marchand de confiserie devant l’entrée du Parc Chanot : voilà ce que l’on découvre en sortant du métro, à l’arrêt « Rond Point du Prado » de la Ligne 2. Tout cela dans un brouhaha de klaxons que se livrent voitures, taxis, bus et autres véhiculent qui tente de circuler dans cette rue qui semble sans fin.

En remontant le boulevard, le Stade Vélodrome s’élève fièrement, avec ses nombreux échafaudages et grues qui l’habillent depuis plusieurs mois. En face, un terrain de foot, le Stade Municipal Alexis Caujolle - quoi de plus classique à Marseille.

Tous les jours, du matin au soir, des jeunes et des adultes y jouent, pour le plaisir des passants qui s’y arrêtent parfois, pour observer ces joueurs parmi lesquels se cachent peut-être de futurs champions.

Derrière ce terrain de foot, se cache l’un des plus anciens clubs de tennis de la ville, le CSM – Cercle Sportif de Marseille, créé en 1924. Un endroit convivial et agréable où se retrouvent de nombreux joueurs, de quartiers différents, et que la passion du sport réunit.

Un peu plus haut, de nombreux concessionnaires se font concurrence : Renault, Peugeot, Mini Store, etc. Les automobilistes n’ont que l’embarra du choix. Devant le Mini Store justement, un marché se monte chaque jeudi matin, le long de la contre allée droite.


Poisson, viande, nourriture chinoise, pain, olives, chaussures, pizzas, paëlla, ou encore fromage. On y trouve à peu près tout. Pour Régine, qui habite dans le quartier depuis maintenant 35 ans, « il manque les fruits et les légumes, mais ce n’est pas bien grave ! Il n’y a pas beaucoup de commerces dans le coin, le marché me dépanne beaucoup ».

Juste derrière les étals, au 201 Boulevard Michelet, une pharmacie garde l’entrée d’une résidence, La Cravache. Les différents commerces sont quasiment tous fermés. Seuls quelques-uns sont rescapés : une sorte de centre d’appel « La Cabine », un coiffeur et une boulangerie. A première vue, rien de très accueillant. Pourtant, le patron de la boulangerie, propriétaire des lieux depuis fin 2012 fait tout de suite contraste.

Souriant, il demande aux nouveaux clients s’ils viennent d’arriver dans le quartier, comment ils le trouvent, etc. Un commerçant bienveillant de sa clientèle, pour le plaisir de chacun. Et quelle boulangerie !

Des pizzas à 4€, des formules déjeuners pour 3€50, et en plus c’est bon ! Les crédits sont acceptés et on y trouve le nécessaire en cas de besoin : sucre, farine, jus, cola, œufs, gâteaux, etc. Une véritable petite supérette/boulangerie/snack à connaître. Avec des horaires d’ouverture larges (6h-21h), les habitants et les passants sont ravis de ce commerce.


Commerce illégal
Pourtant, devant cette boulangerie, « traînent » des jeunes, chaque jour de la semaine, de jour comme de nuit. La Cravache est réputée pour son trafic illicite, tenu par les jeunes de la résidence.


Le propriétaire de la boulangerie explique que « c’est tout ce qu’ils ont à faire. Ces jeunes n’ont souvent pas de père, ils ne vont pas à l’école et ne trouvent pas de travail. Ils ne sont pas méchants, c’est leur moyen de gagner de l’argent ». Effectivement, un timide « bonjour » suffit à détendre l’atmosphère.

Au bout de plusieurs passages, ils reconnaissent les clients du commerce et le salut en devient presque amical. On pourrait croire que garer sa voiture à côté d’eux est dangereux.

Il s’avère que c'est le contraire : ils sont en quelque sorte les gardiens de la résidence, et veillent à ce qu’il n’y s’y passe rien. Une « insécurité sécurisante » qui règne à La Cravache depuis plusieurs années.


Un contraste saisissant
Après la Résidence, l’avenue change de visage pour dévoiler de beaux bâtiments, souvent cachés par des haies. Sur la droite, apparaît la Cité radieuse, que les marseillais nomment familièrement « La Maison du fada ». Il s’agit d’une résidence édifiée entre 1945 et 1952 par Le Corbusier.


Un village vertical dans lequel on retrouve le fameux hôtel du Corbusier. Sur le toit, une vue imprenable de la ville de Marseille, que s’offrent les adhérents de la Gym Suédoise chaque samedi matin, en y faisant leur cours de sport.

Sur la gauche, le Parc de la Magalone cache un vaste espace de verdure, fréquenté par de promeneurs, joggeurs et étudiants qui s’y relaxent. Puis des immeubles, des résidences, des villas, et encore des immeubles.

Sur le boulevard, impossible de rater le bus 21, qui va du rond point du Prado à Luminy. De passage toutes les 10 minutes, il se trouve chaque fois rempli d’étudiants, en direction de l’université, et de voyageurs avec leur valise, en direction du Prado, prêts à prendre le métro pour la Gare St Charles.

En marchant sur les trottoirs, la réputation de ville sale qui poursuit Marseille, prend toute sa forme. Il faut faire attention à la matière fécale laissée par les chiens et aux poubelles en travers, aux voitures garées n’importe comment.

Etre piéton n’est pas évident ici, les passages réservés ne sont pas respectés et les véhicules semblent être les maîtres de la route. Seuls les feux rouges arrivent à réglementer la circulation, quoi que…


Le bel Obélisque
Au bout de ce boulevard sans fin, en ligne droite de l’imposante fontaine de Castellane, se dresse majestueusement l’Obélisque de Mazargues, érigé en 1811 par l’architecte Robert Michel Penchaud.

Symbole du quartier agréable et typique du même nom, l’obélisque se trouvait à l’origine sur la place Castellane en l’honneur de la naissance du Roi de Rome. Il a été déplacé jusqu’à Mazargues 100 ans plus tard. 


Ce monument marque la jonction entre le Boulevard Michelet et l’Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, que les Marseillais appellent plus volontiers « La route de Cassis » puisque c’est le début de l’ancienne route nationale 559, reliant Marseille à Cassis, Toulon et au-delà par le bord de la mer.

Partout, du Rond Point du Prado à Mazargues, le Boulevard Michelet se redynamise, se redessine et les chantiers vont bon train, le meilleur exemple est le tunnel du Rond Point du Prado.

Une résidence de mauvaise réputation finalement accueillante, un club de sport historique, des commerces de toutes les couleurs et des monuments incontournables… Comme quoi, prendre le temps de parcourir des axes que l’on croit connaître peut permettre de découvrir de nombreuses surprises.




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Crédit photos : Charlotte Peyramaure




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