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Un voyage dans le 97

Mardi 12/02/2013 | Posté par Liza Lenain (EJCM)

Le 97 est le seul bus qui relie le centre-ville de Marseille à l’hôpital Nord. Un bus souvent plein, qui transporte beaucoup de monde. Récit d’un voyage dans le 97.

Le 97, un bus que je prends assez régulièrement pour me rendre en cours. C’est le seul qui relie le centre-ville de Marseille à certains des quartiers du nord de la ville, non desservis par le métro. Un seul et unique bus pour transporter les habitants de ces quartiers, les personnes travaillant à l’hôpital Nord et les étudiants comme moi fréquentant le campus Nord.

Un bus souvent plein, dont les départs se font environ toutes les dix minutes et qui peut se trouver bloqué dans des embouteillages ou parce que des voitures sont mal garées. Un bus très critiqué mais très emprunté.

Départ 15h de Colbert, direction l’hôpital Nord. Le bus est bien rempli malgré l’heure. Certains rentrent chez eux après une journée de travail comme Najatte, "le matin je prends le bus de 5h08 et je reviens vers 14h."

Chantal et Nadia sont, elles, allées faire leurs courses et rentrent à la maison, elles habitent à la Solidarité pour l’une et à Saint-Antoine pour l’autre. Pour elles, ce bus reste le moyen le plus rapide pour se rendre en centre-ville, "il est direct, il passe par l’autoroute." 

Pour Chantal, la plus âgée des trois, "des fois il est trop plein, des fois il est en retard". La discussion démarre entre ces trois habituées du 97. "C’est vrai qu’aux heures de pointe il est plein, entre ceux qui partent travailler et ceux qui vont à l’école...", explique Chantal. "Il faudrait un bus plus grand", rajoute Nadia. "Un bus accordéon comme il y avait avant, pour le 26 c’était bien." 

"Il faudrait plus de bus ou un métro." Le mot est lâché. Un métro qui desservirait les quartiers Nord, pourquoi pas ? "La version officielle c’est que c’est trop cher", explique Agnès, habitante de ces quartiers depuis de nombreuses années avec son mari Louis. "Mais la couverture du stade Vélodrome, c’est la moitié du prix du métro jusqu’à l’hôpital Nord, alors il y a des choix qu’on fait, soit pour la devanture, soit pour les habitants", poursuit-elle.

Samir, la vingtaine, un pull de l’OM sur le dos ne peut qu’être d’accord avec ces propos, "il y a des choses plus importantes que d’autres, le stade ce n’est qu’un amusement." Ce supporter du club de foot préférerait avoir un métro en bas de chez lui.

"Les sportifs qui vont voir les matchs de l’OM ils peuvent bien prendre le soleil et la pluie quand même", rigole Agnès avant d’ajouter un "Allez l’OM" qui fait l’unanimité.

"Quand on voit qu’on a fait le tramway là où il y a le métro en centre-ville, quand on voit qu’on est allé après Saint-Barnabé pour mettre le métro parce que là, c’est les quartiers chics et qu’il y a pas de sous pour aller jusque-là, mon œil." 

Pourquoi ce métro n’est-il pas la priorité de la municipalité ? Agnès continue : "Deuxième raison pour laquelle ils ne le font pas, inavouable, c’est qu’ils n’ont pas envie que les gens des quartiers Nord aillent tranquillement en ville", une explication validée par Louis et Samir.

Une raison difficilement avouable, donc, mais qui semble être acceptée par tous ces usagers du 97 qui tous les jours subissent les embouteillages, le bus plein et tous les autres tracas de ces voyages vers les cités des quartiers Nord.

Après avoir desservi la Bigotte, la Solidarité, ces tours immenses mais aussi des petites villas qui s’entassent sur ces collines, le bus arrive à son terminus, l’hôpital Nord. Arrivée : 15h25. 



Crédit photo : Liza Lenain



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