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"Une avancée, mais pas de naïveté"

Mardi 31/01/2012 | Posté par Julie Desbiolles (avec Clara Martinez)

Jeudi dernier, devant la Préfecture, un rassemblement de soutien aux populations Roms était organisé. Associations de terrain, ou simples citoyens, tous étaient là pour témoigner de leur solidarité avec cette communauté. Julie les a rencontrés.

C’est un combat qui dure depuis des mois. Jeudi 26 janvier au soir, ce sont vingt-sept associations, partis et syndicats qui se sont encore une fois rassemblés devant la Préfecture. Objectif : ouvrir un dialogue avec les collectivités pour "trouver une solution dans les plus brefs délais pour les populations Roms de Marseille".

"Ca reviendrait beaucoup moins cher de laisser ces gens s’intégrer..."
, constate Muntean Laurian, porte-parole officieux des Roms pour ce soir. Les expulsions, les retours, les procédures judiciaires, les forces de polices, tout cela a un coût. Pourtant, "tout ce qu’ils demandent, c’est un endroit où dormir, un logement ou un terrain !"

Car depuis la réunion ministérielle sur les "problèmes que pose le comportement de certains Roms", fin Juillet 2010, les expulsions de Roms sont devenues routinières. Et "plus particulièrement depuis 6 mois et l’épisode peu glorieux de la Porte d’Aix", souligne le collectif de soutien dans une lettre ouverte adressée au Maire de Marseille et au Préfet de Région.

Une situation qui rend l’existence de ces populations instable et plus que précaire. Le problème, explique Muntean Laurian, ce n’est pas seulement qu’ils n’arrivent pas à se loger, mais "qu’ils n’arrivent pas à se loger dans un endroit sûr" ; un endroit où ils ne subiraient ni rackets, ni violence. "Pourtant, c’est à l’État français de protéger ces populations !", s’emporte-t-il.

Cette situation rend difficile l’intégration : comment trouver un travail, apprendre la langue, quand on déménage toutes les semaines ? Dans ce contexte, même la scolarisation des enfants devient un défi : "si aujourd’hui tu habites à la Rose, et demain tu es à la Capellette, comment tu peux emmener ton enfant à l’école ? C’est impossible !" 

Pourtant, selon Muntean Laurian, ces familles sont là depuis deux ans, trois ans, voire plus. Alors malgré la situation, "elles vont rester, ça c’est sûr". Chez elles, c’est ici.

Au-delà de la question du logement, c’est un comportement raciste et discriminatoire envers ces familles que le collectif dénonce. Maïssara Mradabi, juriste pour le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), considère que le logement fait partie d’un ensemble : il faut que "les Roms soient reconnus et vivent décemment, qu’ils puissent rester paisiblement avec leurs familles".

Dans cette optique, les associations sont là en soutien : "réquisition citoyenne" de terrains, aide aux démarches, etc. Mais pour le moment, elles ne peuvent souvent qu’offrir des solutions de repli temporaire.

Alors en ce jeudi soir, c’est une petite victoire : la délégation envoyée à la Préfecture a réussi à obtenir la promesse de l’organisation d’une table ronde d’ici le 23 Mars au plus tard. Jean-Marc Coppola, vice-président du conseil régional (PCF), préfère néanmoins rester prudent : "une avancée, mais pas de naïveté".

 

 


Crédit photos : Julie Desbiolles



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Julie Desbiolles (avec Clara Martinez) -


Réactions des internautes

Amélie
Dimanche 5 Février 2012, 11:44
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Il y a beaucoup de démagogie dans cet article basé sur l'émotion au dépend de la réflexion.

"Ca reviendrait beaucoup moins cher de laisser ces gens s’intégrer..."
, constate Muntean Laurian, porte-parole officieux des Roms pour ce soir. Les expulsions, les retours, les procédures judiciaires, les forces de polices, tout cela a un coût. Pourtant, "tout ce qu’ils demandent, c’est un endroit où dormir, un logement ou un terrain !"

Il est difficile de croire qu'un logement (aux frais de qui?), les frais de scolarité, de formation, de santé, les prestations sociales reviennent moins chers que des retours dans leur pays. 


"Le problème, explique Muntean Laurian, ce n’est pas seulement qu’ils n’arrivent pas à se loger, mais "qu’ils n’arrivent pas à se loger dans un endroit sûr" ; un endroit où ils ne subiraient ni rackets, ni violence."Pourtant, c’est à l’État français de protéger ces populations !", s’emporte-t-il."

Ce n'est pas l'Etat français qui les a autorisé à venir et à s'installer. Par qui sont perpétrés les rackets et la violence ? Les Roms auraient-ils besoin d'être protégés contre eux-mêmes ? 


"Alors malgré la situation, "elles vont rester, ça c’est sûr". Chez elles, c’est ici."

Il ne suffit pas de proclamer que l'on est chez soi à un endroit donné pour appartenir à un pays, surtout lorsqu'on s'y installe sans y être autorisé.
Peut-être que ces militants ont des terrains, des maisons ou de grands appartements et des ressources suffisantes pour prendre en charge les Roms.



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