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Tunisie : La lutte continue

Jeudi 17/02/2011 | Posté par Taha Jemili

LA RÉVOLUTION N'EST PAS TERMINÉE, le combat continue pour les Tunisiens. La preuve, il y a 15 jours, alors que Ben Ali était déjà parti, la police évacue de force la place de la Kasbah à Tunis. Taha nous raconte.

Le 28 janvier 2011, la police disperse avec une terrible violence les occupants de la place de la Kasbah à Tunis. « Nous irons vous chercher et vous chasser là où vous irez » a crié l’un des policiers à l’un des occupants qui venait de lui jeter une pierre avant de fuir.
La veille, la police était avec le peuple dans la rue pour manifester et pour revendiquer plus de droits sociaux, syndicaux et demander une augmentation de leur salaire.

Apres le second remaniement ministériel du gouvernement intérimaire, destiné à calmer l'ardeur du peuple, les syndicats l’approuvent avec un peu de réserve. La rue se calme mais les occupants de la Kasbah poursuivent l'occupation de la place.

Le vendredi 28 janvier 2011 la police vient en renfort et monte un plan pour faire dégager les occupants. Elle utilise des bombes lacrymogènes à forte dose tout en sachant parfaitement que ces personnes, pour la plupart d’entre elles, sont en grève de la faim. Cette intervention, extrêmement brusque, entraîne l'arrestation  de vingt-deux d’entre eux et la fuite des autres. Ils seront jugés le lendemain et relâchés le dimanche. La plupart ne connaissent pas la capitale. Ils sont une nouvelle fois déchirés et terrorisés. La police n’a pas changé ses méthodes, fidèle au savoir-faire hérité de Ben Ali.

« Nous étions en train de mener des discussions avec les occupants pour organiser une rencontre à la demande du premier ministre quand, tout à coup, une masse de policier a encerclé la place » a déclaré un avocat présent. La place s’est noircie de monde et l’action des policier a démarré très vite avec les fameux lacrymogènes qui ont entraîné une panique terrible dans la foule. « J’ai essayé de parler à un officier de police qui m’a insulté, ignoré et accusé d’être la cause de ces problèmes » a souligné l’avocat.
 La police ne souhaite pas le changement voulu par le peuple. Elle était bien lotie avec Ben Ali et espère reprendre la situation en main. Le gouvernement intérimaire a déclaré ne pas avoir donner l’ordre de dégager les occupants.

La déclaration d’une des occupantes témoigne de ce climat de tension entre le peuple et la police et laisse présager la suite des relations. « La police nous a chassé des à appartements d’à côté. Elle a insulté et terrorrisé les familles qui nous ont hébérgé pendant ces jours et ces dernières heures. Je les salue et je les remercie pour leur solidarité. La police doit rester calme et doit arrêter de se mêler de nos affaires. Nous, le peuple. Sinon nous recommencerons et nous sommes d’ailleurs en train de réorganiser le groupe. Désormais, nous ne sommes plus dans nos villes, nous sommes à côté. Attendez, nous reviendrons ».

crédit photo : marcovdz

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Taha Jemili -