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Une soirée du premier tour... (pas) comme les autres

Lundi 30/04/2012 | Posté par Pascaline

Huit jours après le premier tour des élections présidentielles, et son résultat en forme de secousse, Pascaline nous livre ses impressions sur ce vote. Et nous propose un petit voyage dans sa mémoire.

Vous n’y avez sans doute pas échappé, dimanche dernier, c’était le premier tour des élections présidentielles en France. Cet article n’a pas pour objectif de vous rapporter ce que vous aurez déjà lu, vu et entendu sur  TF1, France 24 , Le Monde, 20 minutes, France Info, Radio Galère ou encore au bistrot du coin, entre deux apéros de vos voisins de comptoir.

Non, cet article est plutôt là pour vous signifier cette amère impression de déjà vu, que nous avons ressentie, dimanche, à l’annonce des résultats. La soirée avait plutôt bien commencé, entre amis, autour d’une bière et d’une délicieuse pizza, parce que, l’on s’était dit que quoi qu’il arrive, nous ne nous laisserions pas mourir de faim.

Nous nous étions réservé le dessert pour l’après-résultat, pour se garder un petit bout de réconfort, juste au cas où Marine Le Pen exploserait tous les sondages et nous mettrait à nouveau dans l’embarras aux yeux du monde.

Plus tôt dans la journée, sur le chemin du bureau de vote, en discutant avec des amies, nous étions tombées d’accord sur le fait que cet acte de vote était le seul moment dans l’année où nous nous sentions françaises.

Car loin du patriotisme mis en scène par de nombreux candidats pendant la campagne, au nom de l’écologie, de l’économie, ou encore de l’ "identité nationale", force était de constater que dans la vie de tous les jours, que l’on soit Sioux, Zoulou ou Franc-Comtois, notre tribu ne se reconnait pas forcement à nos papiers d’identité.

Mais ce jour là, dans l’attente des résultats, il y a la volonté de participer aux décisions du pays  et de changer la donne politique actuelle. Il y a l’espoir d’un résultat qui permettrait au peuple de participer plus activement aux décisions politiques en dehors de ces grand-messes quinquennales.

Qui permettrait de poser des garde-fous à l’égard du "tout-marché" qui ne demande qu’à être favorisé par des décisions politiques de libéralisation et de dérégulation.

Qui permettrait d’ouvrir notre pays au monde sans aucune autre forme d’ingérence.

Mais ça, c’était nos rêves… Maintenant, les urnes ont parlé, et elles sont venues nous rappeler ce que signifie (aussi) se sentir français…

Tout cela m’a évoqué une parenthèse canadienne, sous l’ère Sarkozy (été 2010). Parce que l’on apprend sur notre culture et notre pays surtout lorsqu’on s’en éloigne.

Comme le disent les mots de la devise québecoise,"je me souviens".
“Je me souviens” de la coupe du monde de football 2010, lorsque les joueurs de l’équipe nationale s’étaient mis en grève, en soutien à Anelka qui avait insulté l’entraineur…

Pendant la compétition, chaque communauté (communauté d’immigrants, tel qu’on l’entend là-bas, sans la connotation péjorative que ce terme a ici) du Canada avait accroché fièrement des drapeaux sur les voitures en signe de soutien à son équipe. Mais je me suis retenue… 

“Je me souviens” que nos amis québécois nous taquinaient sur notre laïcité à la française, en plein débat sur le port du foulard…

Enfin, “je me souviens” de cette soirée devant le parlement d’Ottawa, face à une démonstration de force du gouvernement fédéral Canadien, pleine d’émotion et de bon sentiment, venu raviver la fibre patriotique du moindre Canadien présent à l’horizon. J’aurais aimé, l‘espace d’un instant, avoir un tel sentiment d’appartenance à l’égard de mon pays.

Alors nous allons éteindre la radio pendant la semaine qui vient, et, le 6 mai prochain, nous irons voter, en notre âme et conscience. Entre temps, nous répèterons à qui veut bien l’entendre que l’avenir se trouvera dans l’ouverture sur le monde et non pas dans le repli sur soi et la peur de la différence.

Parce que nous ne voulons pas porter l’ "étendard" de cette France qui n’est pas la nôtre, loin de la réalité de notre cité marseillaise multiculturelle.

 Et s’il vous plait, qu’on  ne vienne pas nous parler de politique !



Crédit photo : Jan Cyril Salemi




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Pascaline -


Réactions des internautes

Amélie
Mardi 1 Mai 2012, 13:03
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"Plus tôt dans la journée, sur le chemin du bureau de vote, en discutant avec des amies, nous étions tombées d’accord sur le fait que cet acte de vote était le seul moment dans l’année où nous nous sentions françaises."

C'est bien la où l'on perçoit la cassure entre des pesonnes qui ne sont que "françaises de papiers" et celles qui sont françaises de coeur. 

Rappelons que l'EDF a renvoyé une image déplorable de mercenaires enfants gâtés plutôt que de sportifs responsables.

Merci pour cet article qui ne peut que conforter les électeurs FN, qui eux ont un attachement véritable à leur pays.

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massi
Vendredi 4 Mai 2012, 15:11
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Re:
Pas compris ton commentaire Amélie ? Pas facile de se sentir français après le quinquenat épouvantable qu'on vient de vivre avec toutes ces simagrés et roulage de pelle aux fachos du FN, alors oui le jour du vote au moins nous avons la même force et la même considération que tout le monde. L'attachement ne se mesure pas au degré d'enfermement idéologique ni à l'inceste politique de l'extrême droite "je préfère ma fille à la voisine etc"

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Amélie
Samedi 5 Mai 2012, 07:31
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Re:
Toujours la même litanie sur le mode "c'est la faute des autres si on n'a pas ceci ou cela, si on ne sent pas ceci ou cela". En matière d'ouverture, la France, qui on ne le rappelera jamais est un des pays les moins racistes au monde, n'a pas de leçon à recevoir. Les gens qui votent FN expriment un point de vue, c'est mal. La gauche, qui a pris le parti de la préférence étrangère, a soit dit en passant une lourde responsabilité dans la montée du FN, les gens ne sont pas dupes. 
Quant à l'interdiction de se marier, surtout pour les femmes, avec quelqu'un d'extérieur à leur communauté, c'est facho ou acceptable ? Le mariage halal avec la cousine ou le cousin du bled, plus fréquent qu'on veut bien nous le faire croire, c'est enrichissant ? 

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Amélie
Samedi 5 Mai 2012, 07:31
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Re:
 * on ne le rappelera jamais assez

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