Marseille Bondy Blog Dakar Bondy Blog Neuilly Bondy Blog Lausanne Bondy Blog Business Bondy Blog Bondy Blog Lyon Bondy Blog Marseille Bondy Blog

Choisissez votre président, pas votre peur !

Vendredi 20/04/2012 | Posté par Clara Martinez

Dimanche, c'est le premier tour des élections présidentielles. En faisant référence à une situation qu'elle connaît bien, celle de l'Espagne, Clara nous encourage à ne pas laisser la peur guider notre vote.

Les présidentielles, c'est maintenant ! Dans deux jours aura lieu le premier tour et les "machines" politiques sont en surchauffe. C’est le cas du président-candidat, Nicolas Sarkozy. Ces derniers jours, à chaque meeting, Sarko a essayé de faire peur à la société française avec une possible gouvernance de la gauche : "A ceux de nos compatriotes qui veulent la gauche, je veux vous dire vous aurez la Grèce et vous aurez l'Espagne". Ses mots sont mon prétexte pour parler de mon cher pays, l’Espagne.

Un pays dans une situation économique catastrophique, mais avec une grande envie de sortir de cette conjoncture. Mais les envies ne font pas tout, et je pense qu'en sortir sera compliqué, au moins, avec ce nouveau gouvernement. 

Nous avons eu la possibilité de voter pour choisir notre président, il y a 6 mois. Mais "la peur", la même que celle à laquelle fait référence Sarkozy, a été présente pendant la journée électorale.

De cette façon la droite, Partido Popular (PP), a réussi à avoir 45% des votes face aux 29% du Partido Socialista Obrero Español (PSOE) [source El País
]. Le résultat des élections, plutôt qu’un résultat positif pour le PP (Mariano Rajoy), a été une punition contre Zapatero, alors chef du gouvernement socialiste. 


Mais depuis ce 20N (novembre 2011), beaucoup d'eau est passée sous les ponts. Le redémarrage, dont parlait le PP pendant la campagne électorale, a fait demi-tour en moins de 100 jours au gouvernement.  

La situation actuelle de l’Espagne est la suivante : un taux de chômage de 23,6%, et pour les moins de 25 ans le chiffre dépasse les 50%. Pour remédier à la situation, le gouvernement de Rajoy a créé uneforme du travail pour développer de nouveaux postes, mais avant d’être efficiente, elle va détruire cette année 600.000 emplois

En ce qui concerne le budget général de l’Etat, le gouvernement a réduit le budget de 36.000 millions d’euros. Les comptes les plus touchés sont la Santé, l’Education et l’Extérieur. Pour résoudre le problème des 8% de déficit des caisses de l’Etat, ils se sont vus "obligés" de faire la plus grande augmentation des impôts de l’histoire, jusqu’à 7% dans certains cas.   

Toutes ces réformes ont été cachées pendant la campagne, au cours de laquelle Rajoy avait dit et redit qu’il ne toucherait pas les impôts. L'une des dernières mesures prises par le PP, très critiquée par les partis politiques, mais aussi par certaines institutions publiques, a été l’amnistie à la fraude fiscale.  

Mais la population espagnole, malgré cette mauvaise décision électorale, n’est pas bête. Et 100 jours ont été suffisants pour se détromper du beau pays décrit par le PP.  Le 29 mars dernier, la société espagnole est sortie en masse dans la rue pour dire NON à la nouvelle réforme du travail.

Selon les syndicats, qui ont convoqué la grève générale (CCOO et UGT), 77% du pays l’a soutenue. Mais le revers, le plus douloureux pour Rajoy, a été l’échec des élections andalouses et asturiennes. Dans ces deux communautés, la gauche est sortie renforcée. 

La situation pour Rajoy et ses ministres est très délicate : d’un côté, ils ont la pression de l’Europe, Merkel en tête, pour réduire le déficit ; et d’un autre, le désenchantement de la société espagnole pour toutes les mesures impopulaires qu’ils ont prises jusqu’à maintenant.  

La situation doit évoluer dans les prochains mois, et j’aimerais bien être dans l'erreur et revenir sur mes pas pour dire que je me suis trompée en critiquant ce gouvernement, mais je n’ai aucun espoir

Dans deux jours, ce sera votre tour, alors je vous encourage à réfléchir et à ne pas écouter les alarmistes. C’est votre choix, ne vous laissez pas convaincre par la peur, car on n’est pas du tout dans la même conjoncture que l’Espagne.  



Crédit photo :
JaHoVil



Ceux qui ont lu cet article ont aussi aimé :

Clara Martinez -