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Sénégal, loubess ? (Quoi de neuf ?)

Jeudi 29/03/2012 | Posté par Pascaline

Le second tour des élections présidentielles au Sénégal a livré son verdict. Macky Sall est le nouvel homme fort du pays. Pascaline a de nouveau contacté Madou, qui vit à Dakar, pour connaître son sentiment sur ce résultat.

Dimanche 25 mars, le deuxième tour des élections présidentielles a eu lieu au Sénégal. Nous retrouvons Madou, notre "correspondant" à Dakar, que nous avions laissé, il y a presque deux mois, dans l’incertitude quant au résultat final du scrutin.

Le premier tour s'était déroulé sans incidents majeurs. Contrairement à ce qu'il espérait, Abdoulaye Wade, le président en place n'avait pas été réélu dès ce premier tour. Ce désaveu du peuple envers celui qui a gouverné le Sénégal pendant 12 ans "de prison", nous dit Madou, a bel et bien été confirmé. Wade va partir, il l’a reconnu le soir même du second tour, en félicitant son concurrent Macky Sall, et les Sénégalais sont "libres."

A propos de ce dernier geste de fair-play de Wade, qui écarte un scénario comme celui qu’a connu la Côte d’Ivoire il y a un an de cela, Madou nous dit que Wade "a sauvé son image". Il avait en effet dit que, s’il perdait, il féliciterait le gagnant, et il l’a fait.

Geste symbolique, à l’heure où les résultats officiels ne sont pas encore sortis. Mais il s'agit bien aussi de la confirmation de cette défaite, que tout le monde attendait.


Entre espoir et pessimisme

Penchons-nous alors sur celui qui, dans quelques jours, sera officiellement à la tête du pays, j’ai nommé  Macky Sall. J’ai entendu dernièrement à la radio que ce qui différenciait Macky Sall d’Abdoulaye Wade était son embonpoint !...

Cela pourrait nous faire sourire, si le doute quant au changement attendu ne subsistait pas, comme nous l’explique Madou : "Il ne faut pas oublier qu’il y a trois ans de cela seulement, il a quitté le président", dit-il à propos de celui qui fut, un temps, premier ministre de Wade.

Il nous dit aussi que, si la majorité des Sénégalais sont contents, certains sont pessimistes et disent qu’il est le "produit de Wade", un produit ayant la même couleur politique libérale.

Mais le nouvel homme au pouvoir devra aussi tenir compte des négociations de l’entre-deux tours, avec les partis de l’opposition, qui auront largement contribué à sa victoire. Des assises nationales, pour "sortir le Sénégal de la pauvreté", ont été instituées depuis 2008 à l'initiative du "Front Siggil Senegaal" ("Sénégal debout" en wolof), un regroupement de forces d'opposition, et elles ont associé la société civile, les partis politiques et les Sénégalais de l’étranger, notamment.

A l’époque, le Parti Démocratique Sénégalais d’Abdouaye Wade avait refusé d’y prendre part. A cette occasion, Ousmane Tanor Dieng, devenu depuis candidat socialiste à la présidentielle, avait d’ailleurs prononcé un discours éloquent pour préciser ce qu’étaient ces assises, et ce qu’elles n’étaient pas.

En 2012, Macky Sall, lui, par ses négociations avec l’opposition, a non seulement accepté de tenir compte de ces concertations, mais aussi de travailler avec les membres de l’opposition dans son futur gouvernement.


Nouvelles têtes ? 
"Forcement il fera des choses bien", nous dit Madou, mais personne ne sait dans quelle mesure. En effet, tant que le gouvernement ne sera pas constitué, le doute subsistera, notamment quant à l'arrivée (ou non) de "nouvelles têtes"sur la scène politique sénégalaise, synonyme de changement.

Par "nouvelles têtes", il faut entendre des personnes choisies en fonction de leurs compétences, et non de leurs accointances ou autres familiarités avec les personnes les mieux placées pour s’assurer une place au chaud.

La prochaine étape sera les élections législatives en juin prochain, que les Jeunes Socialistes (dont Madou fait partie) préparent, avec l’ambition de faire passer la majorité à gauche, afin que "la population soit bien représentée." Rendez-vous donc, le 17 juin pour augurer des prochaines tendances politiques.

Et peut-être le peuple sénégalais pourrait-il nous insuffler la voix du changement, à travers la conscientisation et l’engagement politique, pour relever les défis à venir dans notre pays ?...



Crédit photo : Jeff Attaway


 

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