A Marseille, ça "dérouille" aussi
Lundi 08/06/2009 | Posté par Malika Hadbi-Boufercha
Réseau national d’entraide, les dérouilleurs parient sur la solidarité de ceux qui ont parfois galéré pour entrer dans le monde du travail. Le réseau existe aussi dans le sud-est. Malika Hadbi-Boufercha s’est rendu à l’une des réunions.
C'est dans un restaurant réservé à cet effet, qu'avait lieu la deuxième rencontre des « Dérouilleurs » Sud-Est. Sous le signe de la convivialité et de l'entraide chères à notre région se retrouvaient là, de nombreux chefs d'entreprises, des acteurs associatifs, mais aussi des ingénieurs informatique et même des biologistes parmi d'autres métiers. Un seul objectif les réunit : à partir de leur propre expérience d’insertion professionnelle réussie, faire la courte échelle à d’autres, qui, comme eux, ne peuvent se recommander de personne pour réussir leur projet.
C'est en 2004 qu’a commencé l'aventure des « dérouilleurs ». A l’origine, un constat, -criant de vérité- posé par son créateur Zoubeir Ben Terdeyet : les jeunes issus de l'immigration sont davantage confrontés au chômage que les autres. Pour lui, l'une des causes majeures de cette difficulté d’insertion est le manque flagrant de réseau professionnel de ces derniers. Pour remédier à cet état de fait, il décide de mettre en place des rencontres entre jeunes diplômés issus de l'immigration, qu’ils soient en activité professionnelle ou non.
Très vite, autour de Zoubeir, le réseau se construit. Ainsi, lors de leur première rencontre, il arrive à mobiliser plus de 80 personnes, la deuxième, ce sera 300.
Aujourd'hui le réseau peut s'enorgueillir de compter plus de 4500 membres répartis sur tout le territoire. Conscient de la nécessité de se développer là où l'économie est en plein essor, il organise des rencontres à Londres et à Dubaï.
Parti d'une idée généreuse de solidarité, les dérouilleurs sont peu à peu devenu un réseau incontournable pour les jeunes diplômés issus de l'immigration. Ils se réunissent une fois par trimestre pour échanger, discuter et se donner mutuellement des coups de main.
A Marseille, le réseau a donc fini par créer sa propre toile. Les «dérouilleurs » du Sud-Est ont compris la nécessite de développer ces moments de partage et de solidarité. Comme le dit Youssef, un des membres actifs «De nos jours, l'idée de trouver un emploi sans avoir de réseau est inimaginable, particulièrement dans le Sud ou tout fonctionne par le bouche à oreille.» Pour Anissa, professeure en Ressources Humaines qui prépare une thèse de doctorat sur les discriminations dans le domaine du travail, «Cette chaîne que crée le réseau des dérouilleurs est primordiale dans la recherche d'un emploi, ou même d'un stage.»
A peine la rencontre terminée, le réseau Sud-Est réfléchissait déjà à un lieu plus grand pour accueillir la prochaine rencontre, prévue pour fin septembre.
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Réactions des internautes
Lundi 8 Juin 2009, 22:34
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La discrimination fait tellement de mal et a tellement de répercussion négative sur la société que ce réseau national d'entraide n'est pas de trop.
Je trouve vraiment les choix des thèmes abordés au Marseille bondy blog très pertinent.
Pour moi et actuellement c'est le meilleur des blog de la bondy connection.
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